Le couple vit des jours heureux dans « le Nowhere », l’endroit où ils se sont installés alors que cette contrée n’était encore qu’une vallée verdoyante. Les temps ont bien changé depuis lors. Une ville y a poussé comme un champignon, entraînant son flot d’immigrés et de mafieux. Italiens et Belges se partagent la ville. La belle Capricciosa fait tourner les têtes des deux clans. Il faut dire que son spectacle de danse avec son serpent réveillerait la libido de n’importe quel impuissant ! Aux yeux de certains, les charmes de « Capri » - La petite-fille d’Elmore - sont tout aussi importants que la gestion des saloons. Le shérif, lui, ferme les yeux sur ces trafics à condition qu’on lui procure de l’alcool de saumon. Il rêve de boire à nouveau le breuvage bien tassé de son pays natal.
Le premier tome des Passe-Murailles, écrit par Jean-Luc Cornette, avait été nominé à Angoulême. Ces dernières années, ce « petit producteur » a bâti une œuvre d’une constance rare. Il y a clairement chez ce scénariste, un sens de la répartie qui donne un aspect piquant à ses dialogues. Il développe, avec Au Centre du Nowhere, un univers burlesque aux personnages attachants.
Le graphisme souple, « semi-réaliste cartoonesque », de Michel Constant colle à merveille à cet univers. Il apporte une touche aussi humaine que fantaisiste à ses animaux : On sourit en voyant le serpent accompagner la danse tortillante de « Capri » ou les fermentations orchestrées par Elmore.
(par Nicolas Anspach)
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