Bukatsu : Sports Club Paradise est un volumineux album que l’on doit à l’artiste Brother Pierrot et qui est paru originellement en 2018 au Japon dans le catalogue de l’éditeur Kuroe Publishing. On a vu quelques références de cet éditeur nippon nous parvenir ces dernières années, comme L’Indécence d’une sœur chez Hot Manga ou les plus récents albums de Doumou que sont La Chaleur de l’amour (Hot Manga) ou Spicy Stories (Seikô/Dynamite).
Dans cet album, on nous invite à suivre une unique histoire racontée au fil de neuf chapitres. Le personnage principal s’appelle Shô Tobita : humble chiropracteur dans la campagne japonaise, sa vie est bouleversée par l’arrivée inattendue de Madame Nikaido dans son cabinet. Celle-ci n’est pas venue en tant que cliente, mais en tant qu’employeuse : elle connaît le passé de Shô Tobita et l’intime de venir enseigner dans son académie !
Shô fut connu dans le milieu du sport nippon pour ses massages miraculeux qui amélioraient significativement les résultats des sportifs qui les recevaient. La rumeur affirmait même que les sportives atteignaient l’orgasme grâce à ses soins. Cette rumeur lui valut d’être radié trois ans auparavant par la fédération d’athlétisme, qui soupçonna un comportement abusif de Shô envers une athlète. Il décida alors de se faire oublier et de ne plus toucher une femme.
Madame Nikaido a un tout autre objectif pour son académie : elle sait que Shô est perclus de dettes et lui promet de toutes les éponger s’il enseigne à sa classe sportive multi-disciplines d’élite. L’objectif qui lui est fixé : que chaque membre de cette classe remporte une médaille aux différents championnats nationaux. Le hic ? L’académie est strictement réservée aux femmes et Shô n’aura que des étudiantes sous ses ordres.
Si la rencontre entre Shô et ses étudiantes voit celui-ci être chahuté, l’artiste Brother Pierrot dégaine ensuite bien vite la carte maîtresse de son album : Shô va se retrouver bon gré mal gré à la tête d’un Harem. Séduites par le personnage ou attirées par les prouesses supposées de Shô, toutes les étudiantes vont avoir affaire avec ce dernier. Un scénario quelque peu classique sur ce segment et qui dégage ici que peu d’enjeu, car toutes les étudiantes tombent littéralement dans les bras du personnage principal sans véritable effort de sa part.
Relevons néanmoins un retournement intéressant de situation au milieu de l’album avec la résurgence de l’affaire qui a poussé initialement Shô à se retirer du monde du sport. Une intrigue bienvenue, mais là aussi finalement résolue facilement grâce à l’établissement du Harem de Shô.
À la lecture de l’album, on ressent que la place accordée au sport est somme toute relative : il n’est pas question ici de valeurs sportives au cœur de l’intrigue, mais de la possibilité offerte à l’auteur de mettre en scène des personnages féminins dans différentes tenues. Brother Pierrot ne rate ainsi pas le coche pour croquer des personnages féminins souvent musclés et très souples.
L’ambiance érotique de cet album se révèle bon enfant. En terme de contenu, l’établissement du Harem induit ici des ébats en groupe fréquents. Les fantaisies érotiques de Brother Pierrot s’appuie aussi sur un esprit résolument libidineux et de régulières séquences de domination féminine.
Concernant l’aspect graphique de l’album, où les doubles-pages sont fréquentes, notre avis est mitigé : nous avons trouvé les dessins de Brother Pierrot inégaux, notamment dans la réalisation des visages qui peuvent alterner entre le joli et le quelconque. Ce qui distingue toutefois les planches de l’auteur, c’est sa propension à très souvent mettre en valeur les pieds des personnages féminins.
Bukatsu : Sports Club Paradise laisse finalement un sentiment similaire à celui que ressent un supporter lorsque son club fétiche de football l’emporte 1-0 après avoir garé le bus devant son but durant une bonne heure : on est content du résultat, mais on aurait apprécié davantage de panache dans le jeu déployé par son équipe. Bukatsu : Sports Club Paradise est assurément un bon album, mais son Harem des plus classiques et son dessin inégal l’empêchent de prétendre aux meilleures places du classement.
(par Nickyl)
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Bukatsu : Sports Club Paradise. Par Brother Pierrot (scénario et dessins). Traduction de Dominique. Hot Manga. Sortie le 28 juillet 2023. 256 pages. 9,95 Euros.
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