Actualité

DIDIER PASAMONIK : Angoulême 2023, le rendez-vous de la colère

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 29 décembre 2022                      Lien  
TRIBUNE LIBRE. Alors donc, ce qu’il est désormais convenu d’appeler « L’Affaire Vivès » est le scandale du moment au Festival International de la BD d’Angoulême. Il faut dire que, depuis plusieurs années, le FIBD enrichit sa « légende noire » par de nombreuses polémiques qui interrogent sur la validité de sa communication et plus encore de sa stratégie. Mais ces questionnements sont aussi ceux d’un secteur qui, sous des atours flatteurs (l’ouvrage le plus vendu en France est habituellement une bande dessinée : « Astérix » l’année dernière, « Le Monde sans fin » cette année), est dans une crise existentielle profonde : le succès des mangas au détriment de la BD francophone se confirme d’année en année tandis que se pointe celui des webtoons ; le nombre croissant des auteurs disponibles sur le marché pèse dramatiquement sur les rémunérations et pose la question de leur statut social ; enfin, rançon du succès, les débats de société (environnement, égalité femmes/hommes, clivages politiques…) s’immiscent de plus en plus dans l’événement angoumoisin, faisant de celui-ci un « rendez-vous de la colère. »

Ce sera donc le scandale de l’édition 2023 : l’exposition « Carte blanche à Bastien Vivès » a fait l’objet d’une pétition contre la « pédopornographie » supposée de l’auteur. Il est évident que les œuvres de Vivès ne sont pas plus une apologie de la pédophilie qu’un Christ en croix est une promotion de la torture. C’est la liberté de notre société : on peut porter plainte pour ce que l’on veut contre qui l’on veut, à charge au tribunal de trancher et chacun, en attendant, de s’improviser au café du commerce de l’Internet, ici procureur de la République, là avocat de la défense.

Bastien Vivès, justement, a pris comme avocat Maître Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo, qui avait défendu le titre satirique contre les plaintes d’associations islamistes et avant elles catholiques, le plus souvent déboutées en fin de compte. On est donc tranquille pour lui, les diffamateurs devraient se calmer face aux frais de justice qu’ils encourent désormais. Entretemps, cela participe de ce genre de tribunal populaire. On discrédite non seulement un auteur, père de famille, qui jusqu’à preuve du contraire a droit à la présomption d’innocence, mais aussi les médias, forcément « complaisants » voire « complices » : Le Monde, Slate, L’Obs, Marianne et même ActuaBD (!), devenus des promoteurs de la « culture pédocriminelle. » Victor Hugo, qui se méfiait déjà des débordements de la foule, écrit dans Choses vues : « On donnera le pouvoir au peuple quand il cessera de réclamer des têtes. »

DIDIER PASAMONIK : Angoulême 2023, le rendez-vous de la colère
Bastien Vivès, au cœur de la polémique
Capture d’écran. DR.

On annule l’expo pour quoi déjà ?

La « Carte blanche » étant annulée, on est quand même surpris par la justification du FIBD : après avoir affirmé que « l’exposition sera maintenue », Franck Bondoux, le délégué général du FIBD, avança l’excuse de « menaces physiques » éventuelles contre l’auteur et à l’encontre de l’expo. En vérité, comme toujours, ce sont probablement les sponsors qui sont à l’origine du retrait. Pour le papetier Raja, qui soutient aussi la Fondation Raja-Danièle Marcovici pour l’émancipation des femmes, un scandale pareil, ça la fout mal…

Une longue liste de colères…

Ce n’est pas la première fois que le FIBD est le rendez-vous des colères. Quelques antécédents :

En 2014, Le Figaro titrait : "À quelques jours de son ouverture, le 30 janvier, rien ne va plus au festival du neuvième art." De fait, Gilles Ciment, alors président de la Cité de la BD et de l’Image, faisait une guerre de chaque instant contre le FIBD. En cause, le partage de la visibilité exclusivement allouée au FIBD, une mise à disposition inéquitable des locaux, et, outre des problèmes d’ego, une rivalité dans la recherche de sponsors. Cela a finalement conduit à l’éviction de Gilles Ciment.

Par ailleurs, l’Académie des Grands Prix, qui réunissait les anciens Grands Prix d’Angoulême, explose en plein vol cette année-là. Elle est depuis remplacée par un « vote de la profession » dont le scrutin, jusqu’à aujourd’hui, reste opaque. En outre, le FIBD fait l’objet de deux mobilisations politiques d’envergure : un appel au boycott contre l’un de ses sponsors, la société israélienne SodaStream, et une action très organisée des négationnistes japonais contre une exposition sur les "femmes de réconfort" coréennes victimes de l’armée japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Un "faux palmarès" de la cérémonie des prix, particulièrement mal gérée par l’équipe du FIBD, contribua à discréditer encore davantage la manifestation.

Angoulême : le rendez-vous des colères ?
Photo : Cédric Munsch - ActuaBD

Un renouvellement de contrat controversé de la part du prestataire 9eArt+ plus loin, et le FIBD se trouve couronné, en 2020, par une visite présidentielle sous haute surveillance policière. Il faut dire que le souvenir des Gilets jaunes n’est pas loin : « la BD, pas le LBD  » est un slogan qui revient sans cesse, tandis que la colère se cristallise autour du Rapport Racine, une commande du ministère de la Culture dont les recommandations étaient restées sans effet. 600 auteurs signent pour le boycott du FIBD en pleine sortie du Covid : « … Nous, autrices et auteurs signataires de cet appel, appliquerons le boycott total du versant public du Festival d’Angoulême, en juin prochain, si aucun acte réel et concret n’est posé d’ici là, à l’endroit de notre statut professionnel, de notre représentation et d’un juste rééquilibrage de la chaîne du livre… »

Lors de la dernière édition, la création d’un « Fauve écolo » sponsorisé par Raja - firme leader dans le domaine de l’emballage en carton - alors qu’un Prix écologiste existait déjà depuis des décennies, avait fait scandale. L’accusation de greenwashing ne tarde pas. « C’est le festival des sponsors » rugit Yves Frémion, timonier de ce prix depuis sa fondation.

Le FIBD a aussi fait l’objet fin 2021 d’une interpellation de la Chambre régionale des comptes, tandis Dominique Besnehard, le sémillant agent du cinéma français, reprochait aux festivaliers de la BD de ne pas coucher dans les hôtels angoumoisins. Quand on connaît la galère pour trouver du couchage en période de festival, on rit jaune...

Manifestation d’auteurs à Angoulême 2018
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Où va le FIBD ?

Donc c’est ça, Angoulême : une colère permanente. Et rien n’est fait pour l’apaiser. « On a l’impression que le FIBD n’a rien compris à l’époque, nous dit un bon connaisseur du festival. L’écologie, la question féministe, les revendications des auteurs… Ils ne voient rien arriver... »

Au contraire. Alors que le FIBD se pique de représenter la bande dessinée française à l’international, c’est l’édition alternative, surtout destinée aux adultes, qui a la dragée haute dans le palmarès, au détriment d’une bande dessinée plus commerciale. Le Prix des séries, par exemple, favorise les mangas, les « blockbusters » n’étant pas considérés comme des créations suffisamment honorables. On connaît le débat, il est commenté chaque année sur ActuaBD…

Franck Bondoux, seul à la barre. Le bateau tangue.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Quand on entend Franck Bondoux, lors de la présentation du prochain FIBD à la presse, annoncer que le festival s’intéressait à la bande dessinée de l’avenir - « Ce festival qui est né au XXe siècle, avec les codes du XXe siècle, doit aujourd’hui s’adapter » déclarait-il à ActuaBD -, on s’interroge. La bande dessinée, développe-t-il, n’étant plus seulement un livre, « mais aussi un film, un jeu vidéo, des produits dérivés, sous toutes sortes de formes, bien entendu numériques… » Des supports dont on sait bien qu’ils ne prospèrent pas en France, à l’exemple des webtoons dont les acteurs coréens ont fait irruption ces deux dernières années en France et dont le budget marketing est, selon certains experts, 60 fois supérieur à celui du budget moyen d’un éditeur français. Cela alimente aussi bien l’inquiétude des auteurs que des éditeurs, et même des libraires qui craignent de voir surgir des « Netflix de la BD » qui renversent la table.

Les programmateurs du FIBD : (de g. à dr.) Fausto Fasulo, Sonia Déchamps et Julien Miserey en novembre 2022.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Face à cela, la direction artistique du festival se fait discrète. Il est paradoxal que, dans l’Affaire Vivès, le seul des trois directeurs artistiques du FIBD qui se soit exprimé est Fausto Fasulo, le responsable Asie de la programmation. Où sont passés Sonia Déchamps et Julien Misserey, les deux autres programmateurs du FIBD ? Ils rasent les murs sans doute, laissant au « boss » le soin de prendre la foudre.

Et celui-ci a l’air bien seul, Pierrot lunaire abhorré. il est bien possible qu’à force de scruter l’avenir du 9e Art pour mieux recruter ses prochains sponsors, il ait un peu oublié les colères et les réalités du présent.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

France Angoulême 2023 L’affaire Vivès
 
Participez à la discussion
20 Messages :
  • Merci
    30 décembre 2022 10:17, par JPA

    Il manque un sous-titre à la première photo, mais c’est tout ce qui manque dans cet article très clair, avec une position tranchée et qui n’occulte rien de ce qu’est devenu le festival. Donc, Merci !

    Répondre à ce message

  • DIDIER PASAMONIK : Angoulême 2023, le rendez-vous de la colère
    30 décembre 2022 17:50, par Evariste BLANCHET (bananas-comix)

    «  Il est évident que les œuvres de Vivès ne sont pas plus une apologie de la pédophilie qu’un Christ en croix est une promotion de la torture. »
    C’est heureux de lire (enfin !) un rédacteur d’actuabd qui prend position. Hélas, l’évidence n’est pas certaine pour tout le monde, et c’est bien le problème, surtout pour les censeurs qui n’ont jamais ouvert un livre de Bastien Vivès (ce qui constitue moins une circonstance atténuante qu’un facteur aggravant).
    Au risque de me répéter, le plus grave dans l’affaire n’est pas qu’une meute mue par sa seule émotivité, et oublieuse de toute rationalité, s’échauffe sur les réseaux a-sociaux mais que des personnes instruites, ayant une connaissance au moins partielle de l’histoire de l’art et une culture de l’image, ne choisissent pas le camp de défenseurs de la liberté d’expression. Je comprends bien que le terme de « liberté d’expression » ayant plus d’une fois dans cette polémique été assimilé à « liberté de défendre l’inceste et la pédophilie », la position exige un peu de courage. Mais est-ce vraiment un effort et un risque démesurés ? Et, en effet, le silence des 2 directeurs artistique du FIBD (qui en compte 3) est assourdissant.
    Si l’on peut supposer que c’est surtout par malentendu, inculture graphique et réflexe pavlovien que la pétition initiée par Arnaud Gallais a récolté un nombre aussi élevé de signataires, c’est bien de liberté d’expression et le désir de censure qui sont en jeu dans la pétition lancée par des étudiants d’une école d’art d’Angoulême, réclamant l’interdiction de l’exposition Vivès et la mise en avant d’artiste dont la création soit sans violence. Non content de l’avoir signée, l’illustratrice et enseignante Joanna Lorho en rajoute une couche dans le Libération du 23 décembre en expliquant ce que doit être une œuvre : « quand on construit un récit, on construit un monde enviable  ». Je suis à peine soulagé qu’elle semble tempérer son désir de normativité dans la même phrase, en s’octroyant la permission « d’explorer des hypothèses, même rudes, même déplaisantes ».
    (D’autres passages de l’entretien pourraient nous convaincre qu’elle est pourtant une grande libérale, quand elle explique n’interdire à son jeune fils aucun des livres qu’il pourrait trouver à la maison. Dommage quand même qu’elle ajoute : « Je me demande ce que ça ferait à un enfant de voir les scènes pédophiles de Vivès ». Soit un argument usé, mais efficace puisqu’ajouté dans une célèbre loi de 1949, qui a beaucoup servi aux censeurs au XXe siècle pour interdire certains journaux et livres aux adultes au prétexte qu’ils pourraient tomber sous le regard des enfants. Sur ce point, je me permets un rappel doublé d’un conseil : personne n’est obligé d’acheter des livres et des journaux qui vous offensent, et si dans une vie antérieure, avant d’avoir été illuminé par la grâce de la conscientisation, vous avez acquis des livres de Vivès ou l’Histoire d’O de Crepax, rien ne vous interdit de les placer tout en haut de votre bibliothèque, là où ils seront inaccessibles à des enfants.
    Mais le propos le plus inattendu de cet entretien, de la part d’une personne qui, je le répète, a signé une pétition exigeant l’interdiction de l’exposition Vivès est le suivant : "Le fait que l’expo ait été annulée, les plaintes déposées, ça ne suscite en moi aucune émotion positive, c’est pas ça qui fait avancer les choses. J’ai discuté avec beaucoup d’autrices ces derniers jours, personne n’était pour la censure (...)".)
    Idéalement, les organisateurs du FIBD seraient bien inspirés d’organiser un débat à propos de « l’affaire Vivès », et surtout des différents aspects qui ont été soulevés par les uns et les autres. Encore faudrait-il trouver des intervenants qui acceptent une confrontation argumentée et donc qui ne se résume pas à des échanges d’invectives. Il doit être possible de recruter auprès des membres du Collectif des Créatrices de BD contre le sexisme (qui "ne souhaitait pas l’annulation de l’évènement") . Ce sera plus difficile de convier des personnes comme la dessinatrice Emma Clit qui s’est d’avance déclarée opposée à un tel débat (Le Média, 15/12/2022) sans avoir conscience de l’énormité de sa justification : « on ne peut débattre avec des gens qui sont à l’opposé de votre champ politique  ». Je pensais que les insultes proférées contre elle par Vivès sur Internet avaient atteint un degré d’imbécilité inégalable. Il semble que ce ne soit pas le cas.
    Le combat pour la parité est plus que jamais d’actualité, sur le plan social, économique, domestique. Il n’y a guère que sur le plan de l’idiotie qu’il vient d’être gagné.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 31 décembre 2022 à  08:38 :

      Bravo, une analyse toujours aussi pertinente.

      Répondre à ce message

    • Répondu par en passant le 31 décembre 2022 à  11:23 :

      Merci d’avoir mentionné cette interview d’Emma Clit sur la chaîne YouTube le Média, qui est en effet assez consternante.

      Outre les amalgames habituels assimilant Vivès à des criminels condamnés, on y apprendra notamment que les motivations des Requins Marteaux et du Monte-en-l’air sont essentiellement mercantiles. Je cite Emma : "Ben là j’ai envie de dire bienvenue dans le capitalisme (rire)". Un journaliste compétent aurait peut-être rappelé ce qu’est réellement la démarche de ces éditeurs.

      ... et bien entendu, le recours au vague qualificatif "problématique" pour éluder la question de ce qui est ou non légal : c’est bien pratique quand on a une idée aussi approximative des contours de la loi.

      Répondre à ce message

  • Elle est depuis remplacée par un « vote de la profession » dont le scrutin, jusqu’à aujourd’hui, reste opaque.

    C’est le moins qu’on puisse dire : Pas de femme ou si peu pendant des années et tout à coup trois femmes pour être sûr qu’il y en ait une en finale, plus que bizarre en effet. Voilà un des rares scrutins dont on ne divulgue pas les chiffres mais juste la gagnante. Opaque oui, de quoi être suspicieux ce qui n’aide pas à rendre nos collègues autrices légitimes.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 2 janvier 2023 à  21:02 :

      Ben oui mais si on bidouille pas un peu le scrutin, y a peut-être pas de femmes qui en sortent, alors on fait comment ?

      Répondre à ce message

  • il manque quand même un peu de contexte à cet article à mon avis... Ce qui est reproché à Vivès ne tient pas que dans ses BDs (ce que laisse supposer cet article) mais aussi dans ses propos douteux et récurrents (sur les sujets inceste et pédophilie), ainsi que les insultes envers Emma Clit, sur différents forums.
    en gros, et de ce que j’en ai compris, la question était surtout : "comment un auteur idéologiquement douteux peut être mis en avant alors qu’il y a tellement d’autrices talentueuses qui sont cantonées dans l’ombre ?", sauf que, comme d’habitude, dès qu’un sujet est un poil complexe, le résumé putassier (entendre "vendeur") l’emporte...
    comme je l’ai lu ici et ailleurs (me souviens plus où désolé), un manque de professionalisme/anticipation/jugeotte de la part des initiateurs de l’expo est sûrement à mettre en cause ici... c’est ballot.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 3 janvier 2023 à  11:45 :

      "idéologiquement douteux" c’est comme "problématique", ça ne veut rien dire. Il y a des lois dans ce pays. On n’interdit pas une manifestation culturelle et on ne censure pas non plus un livre parce que l’auteur est pour certains "idéologiquement douteux" ou "problématique". A titre d’exemple, les livres de Marsault sont toujours dans le commerce.

      Répondre à ce message

      • Répondu par jvjv le 4 janvier 2023 à  08:29 :

        il ne s’agit ici justement pas (que) de légalité, mais de mise en avant par le festival...
        un truc bien légal peut être discutable, douteux... et ne pose pas tant de problème tant qu’il n’est pas mis sur un piédestal, et c’était le gros reproche fait dans le cas Vivès.

        Répondre à ce message

        • Répondu le 4 janvier 2023 à  14:05 :

          Ça ne pose pas de problème légal parce qu’on décide de se passer de la loi et de se faire justice soi-même ! De fait, l’expo Vivés a été censurée par la pétition, l’intimidation et la diffamation.

          Répondre à ce message

      • Répondu par Milles Sabords le 4 janvier 2023 à  09:37 :

        Vous pensiez sérieusement que la BD était le petit monde des Mickey ? Bienvenue dans l’économie de marché ! L’égo entre auteurs et autrices savamment entretenu par les concurrences éditoriales, n’est qu’un long parcours de peau de bananes sur lesquelles il ne fait pas bon trébucher. Loin des succès qui font une carrière, c’est sa longévité qui en reste le socle. Mais les perspectives actuelles n’offrent plus cette martingale. Un jour au sommet, le lendemain dans le caniveau.

        Répondre à ce message

        • Répondu le 4 janvier 2023 à  20:44 :

          Parlez pour vous, moi je constate que ce sont toujours les mêmes au sommet depuis au moins 15 ans. Le succès entraîne le succès. L’échec entraine l’échec. Forcément puisque les libraires consultent les ventes des livres précédents de chaque auteur avant de passer commande de sa nouveauté.

          Répondre à ce message

          • Répondu par Milles Sabords le 5 janvier 2023 à  13:51 :

            Ce ne sont pas seulement les ventes qui font le succès et le fait de se maintenir au sommet. Il existe aussi des auteurs qui vendent faiblement, mais dont l’aura médiatique et la reconnaissance critique dépassent les sphères de la BD. L’éditeur à tout intérêt à conserver ce type d’auteur pour sa vitrine médiatique, ça fait plus « chic » et ça attire l’œil sur le reste du catalogue. Communiquer, bien avant de vendre, c’est le maître-mot. Il vaut mieux pour un éditeur dix personnes qui vendent moyennement, qu’une seule qui cartonne. Visiblement, vous ne connaissez pas non plus comment s’opère un placement d’albums en librairie. J’en parlerez dans un prochain post…

            Répondre à ce message

            • Répondu le 5 janvier 2023 à  19:28 :

              Commencez par apprendre l’orthographe avant de faire des posts explicatifs. D’autant que pour une fois vous n’avez pas tort. La vérité c’est que les éditeurs savent quand même à peu près ce qu’ils font.Les auteurs qui vendent faiblement mais bénéficient d’une bonne visibilité médiatique peuvent se maintenir 15 ou 20 ans. Mais il existe maintenant des top-players qui cumulent succès critique, omniprésence médiatique et succès commercial massif. Vous connaissez les noms, ils sont moins d’une dizaine. Ce sont ces auteurs-là que les éditeurs souhaitent développer. Et il se trouve qu’en ce moment, ceux qui cumulent ces trois types de succès ne font pas de l’album de BD d’aventures franco-belge traditionnel. Ils font autre chose.

              Répondre à ce message

              • Répondu par Milles Sabords le 6 janvier 2023 à  07:06 :

                Qui a parlé de Franco-Belge ? Pas moi en tout cas. Mais pour rebondir sur vos absences d’espace (qu’ils font.Les auteurs) certains de vos top-players sont fans de Franco-Belge, en on fait par le passé, ou ne cracherez pas sur le fait de pouvoir reprendre un titre prestigieux. Quant aux éditeurs, ils savent ce qu’ils font, et pas "à peu près". Malgré la faute d’orthographe (Le succès entraîne le succès. L’échec entraine l’échec), la réalité est beaucoup plus nuancée que cette accumulation de poncifs à la sauce tabloïds : des auteurs qui ont gagné un prix au FIBD ont disparus, et d’autres, sur 15 ou 20 ans, ont connus des désert commerciaux qui les ont éloignés du métier avant d’y revenir sur un coup de poker. Bref, la BD est une aventure qui déjoue tous les pronostics.

                Répondre à ce message

        • Répondu le 4 janvier 2023 à  20:49 :

          Mille Sabords qui ramène systématiquement tous les sujets à ses propres problèmes. On parle de censure et de liberté d’expression, il ramène tout à la précarité des auteurs. C’est vrai qu’elle est réelle mais enfin il ne faut pas faire mine de la découvrir : de tout temps, quand ils n’avaient pas de mécène, les artistes crevaient de faim. En l’occurrence, les auteurs de Bd sont trop nombreux pour que les consommateurs puissent acheter l’ensemble de leur production.

          Répondre à ce message

          • Répondu par Milles Sabords le 5 janvier 2023 à  14:11 :

            Ce ne sont pas « mes problèmes », mais ceux de ma profession dans son ensemble. Et à ce rythme, bientôt il n’y aura plus d’auteurs-trices, ni de BD. Juste des licences. La censure prospère sur l’appauvrissement créatif d’un secteur et des conditions de vies de ses principaux protagonistes. Et le Petit Paul n’est pas créatif. Vivès a des tonnes de dessins pour fournir d’autres expos, ce n’est pas l’annulation d’une seule qui va gêner sa carrière. On vocifère un peu trop vite chez nous sur « la liberté d’expression » et le fait que vous puissiez écrire vos quelques lignes, dans d’autres pays, c’est quasi impossible.

            Répondre à ce message

            • Répondu par Michel Ferrandi le 5 janvier 2023 à  19:22 :

              "La censure prospère sur l’appauvrissement créatif d’un secteur " Alors celle-là, il va falloir nous l’expliquer un petit peu. J’ai rarement vu tant de mauvaise foi à l’oeuvre pour tenter de justifier un discours aussi auto-centré. Personne ne nie ici que la précarité des auteurs est un problème. Encore que comme disait l’autre, si vous n’êtes pas au courant que vous risquez d’être précaire en vous lançant dans une carrière artistique, c’est que vous ne savez rien à rien. L’affaire Vivès n’a tout simplement rien à voir avec la précarité des auteurs, mais tout à voir avec le star-system, les réseaux sociaux et le raidissement d’une partie de la gauche radicale féministe. Et oui, qu’on puisse faire annuler l’expo d’un auteur avec des pétitions et des accusations diffamatoires pose en effet un sérieux problème de remise en cause de la liberté d’expression.

              Répondre à ce message

              • Répondu par Milles Sabords le 6 janvier 2023 à  07:20 :

                La surabondance de licences appauvrit la créativité et tue le marché. Artistique ne veut pas dire dénigrer la valeur "matière grise". Tout se paye, au juste prix, mais encore faut-il une réelle volonté politique pour amener tout le monde à la table des négociations. Les ministres de la culture depuis des décennies se sont montrés condescendants envers la BD. L’annulation de l’expo Vivès est un épiphénomène, tant ses propos ont été à une époque, outranciers. Ce sont des polémiques stériles sur la liberté d’expression, dans un pays qui n’en manque pas, mais qui a le mérite d’alimenter la presse en ligne pour résister au rouleau compresseur des réseaux sociaux.

                Répondre à ce message

                • Répondu le 6 janvier 2023 à  14:41 :

                  Un épiphénomène plus important dans ses implications que des négociations tarifaires qui ne concernent que 3000 créateurs (et qui n’auront donc jamais lieu car on ne fait pas de lois pour 3000 personnes). Lisez les bonnes pages du livre de Roselyne Bachelot qui vient de sortir. Vous verrez qu’au minnstère elle était très loin de se préoccuper des revendications d’une poignée de dessinateurs de BD.

                  Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
A LIRE AUSSI  
Actualité  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD