Ce nouvel album [1] s’inscrit évidemment dans la continuité du précédent, mais il a aussi la particularité de conclure la saison 1 du projet des auteurs. Ainsi, reprenant l’esprit "série TV", les derniers épisodes abandonnent le côté autonome pour proposer une grande histoire qui se termine par un cliffhanger.
Mais, comme toujours, reprenons dans l’ordre : Trois épisodes restent relativement indépendants. Grant Morrison et Liam Sharp y expérimentent et s’amusent avec l’héritage du personnage, dans une veine baroque et déstructurée. Si nous avions pensé que le premier album pouvait se révéler difficile d’accès à un lecteur non coutumier du style de Morrison, ici, le scénariste va encore plus loin.
Avec l’aide de Sharp, il métamorphose son personnage et son univers au gré de ses aventures, mais aussi en invoquant des éléments comics des années 1970 aussi étranges qu’obscurs. Nous pensons bien évidemment à l’épisode 8 où il fait équipe avec Green Arrow, mais aussi à l’Annual qui tranche avec le récit habituel. L’épisode de début a aussi de quoi surprendre avec un monde et une narration oniriques.
Cependant, ce ne sont peut-être pas ces épisodes les plus difficiles d’accès : ils restent des exercices de style ponctuels, identifiés comme tel, dont on peut simplement apprécier l’ambiance. La grande histoire qui conclut le tome, à la narration et aux enjeux obscurs, se veut une véritable intrigue, avec des éléments à comprendre et des rebondissements logiques. Plus problématique donc pour qui ne peut suivre la prose mystique du scénariste.
Sans en dévoiler les tenants et les aboutissements, Morrison convoque une grande menace ainsi que le Multivers qu’il a affectionne tant, avec une myriade de personnages souvent inconnus. Il s’amuse d’ailleurs de la complexité de ses récits par une rencontre avec un Don Quichotte cosmique, in texto, qui constitue une étrange respiration dans son arc final.
Il n’y a néanmoins pas de raison de bouder son plaisir devant l’ambition des auteurs : les ambiances graphiques continuent de lorgner du côté européen, et de Jean-Claude Mézières. Et Morrison, tout en centrant son récit sur son héros iconique, crée quelques nouvelles têtes sympathiques, dont un étonnant Green Lantern hippie.
(par Guillaume Boutet)
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Hal Jordan : Green Lantern T. 2. Scénario : Grant Morrison. Dessin : Liam Sharp & Trevor Scott. Traduction Benjamin Viette. Urban Comics, collection "DC Rebirth". Sortie le 12 juin 2020. 208 pages. 19,00 euros.
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[1] Les épisodes contenus dans Hal Jordan : Green Lantern T2 : Les Sables d’Emeraude sont :
The Green Lantern #7-12 + Annual #1 (mai 2019 à octobre 2019).