Keanu Reeves aux commandes d’une nouvelle série fantastique des plus sanglantes !

Ce premier tome de BRZRKR (qui se prononce "Berseker") commence comme un film d’action prometteur : un homme à la carrure massive est assis sur un banc, sous une pluie battante. Une aura entoure de ce personnage d’ores et déjà charismatique dessiné par Ron Garney. Mais comme le répéteront les deux scénaristes dans la partie "Director’s cut", Bill Crabtree, le coloriste, n’est pas en reste : son choix de colorimétrie rythme la cadence de ce récit qui se veut sanglant !

C’est d’ailleurs fort agréable de revisiter ce premier tome avec les auteurs dans cette dernière partie d’ouvrage. Ensemble avec Keanu Reeves et Matt Kindt, les lecteurs revoient l’entame de cette série prédestinée à être adaptée en anime et en film. Il faut dire que même si les Bersekers ont déjà fait couler beaucoup d’encre tant au cinéma qu’en bande dessinée, l’acteur qui reprendra le rôle de B. a su donner un nouveau souffle à ce personnage.

B. est né il y a 80 000 ans dans une tribu encore indéterminée. Il fut la réponse à des prières de ce peuple constamment attaqué par les groupes avoisinants. Un être né pour tuer ! Une créature humaine et immortelle ayant passé sa vie à affronter ses semblables au fil du temps. Toutefois, ce premier tome ne reprend que ses dernières activités aux États-Unis et des flashbacks de sa jeunesse lors des séances psycho-thérapeutiques qu’il effectue dans une base scientifique. Il y est étudié, scanné, classifié, … BRZKR devient presque un nom de code, un dossier classé top secret sous l’appellation B.

©Ron Garney / Delcourt Comics

Si l’armée cherche à découvrir le secret de son immortalité, c’est pour créer des soldats de sa trempe. Notre héros taciturne rêve quant à lui d’en finir. La vie est trop longue, pavée de cadavres encore et toujours. Mais bien que B. aspire à une vie paisible et mortelle, le graphisme de Ron Garney trahit sa pulsion originelle : notre Berseker aime tuer ! Il fonce tête la première dans la mêlée et démolit toute opposition à grandes coups de membres arrachés et de viscères éparpillées. Le trait épais et relativement anguleux de l’artiste structure de cette série d’action, tandis que la colorisation lui insuffle la vie !

Chaque dominate impose une ambiance de sorte qu’on se retrouve rapidement à décoder les codes couleurs. Les temps modernes sont établies dans un dégradé de bleus éclaboussé de rouge sang ; la préhistoire arbore des tons plus chauds toujours agrémentés du carmin d’hémoglobines Même le chef d’escouade que les auteurs nous promettent de revoir dans la suite, a sa propre lumière pour attester de sa présence dans la mêlée… tandis que la fureur de B. se déploie dans des variations écarlates !

Autant dire que ce titre a été longuement et savamment étudié pour en mettre plein les yeux aux lecteurs ! Un teasing de ce que Keanu Reeves nous réserve sur grand écran ? À suivre...