Jean Jansen, un jeune docker un peu ingénu, se trouve embarqué par mégarde à bord du Belgica, un navire-baleinier norvégien racheté par l’explorateur belge Adrien de Gerlache. Il a été réaménagé pour explorer le pôle. Jansen, qui n’a jamais navigué, se trouve enrôlé sur ce navire en remplacement de deux marins qui ne sont justement pas remontés à bord. On lui donne à s’occuper des chiens de traîneau.
Il ne sait pas encore que son voyage l’emmènera, littéralement, à l’autre bout du monde.
Même si la documentation n’empêche pas la fiction (l’expédition, par exemple, part d’Anvers, pas d’Ostende), Le Chant de la sirène est une belle aventure aux personnages bien typés. Les ambiances renvoient aux images des romans de Jean Ray, voire de Jacques Brel.
Étonnante acuité de la part d’un dessinateur italien, Toni Bruno, que l’on avait vu chez Urban sur une biographie de Kurt Cobain, When I Was an Alien (2017) et sur D’en haut, la Terre est si belle, une rocambolesque aventure de conquête spatiale chez Glénat. Son trait au pinceau correspond bien à ce type d’aventure. Efficace, il va à l’essentiel, comme le Pratt du Sergent Kirk ou des débuts de La Balade.
Longtemps resté sous les radars, Toni Bruno se fait remarquer dans ce roman graphique en deux volumes qui mérite qu’on surveille ce talent, parmi les plus aguerris de sa génération. Prometteur...
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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La Belgica - Le Chant de la Sirène. Par Toni Bruno (scénario et dessin). Editions : Anspach. Sortie le 10 septembre 2021. 25 x 18 cm. 154 pages couleur. 22 €.