Les Héros de la galaxie T. 19 - Par Yoshiki Tanaka & Ryû Fujisaki - Éd. Kurokawa

L’Alliance a pris possession d’Iserlohn et a réussi à maintenir le couloir séparant la zone des planètes libres de l’Empire. Mais ce dernier ne manque pas de ressources. Manipulé comme l’Alliance depuis longtemps par Fezzan, une planète de commerçants à la localisation mystérieuse, il n’en faut pas plus au duc de Lohengramm pour supposer qu’un autre couloir traverse la zone impraticable de l’espace. Une hypothèse qui effleure également l’esprit de son grand rival, Yang Wen-Li…

Ce nouvel arc annonçant l’affrontement, peut-être final, entre les deux nations est donc lancé depuis le précédent tome. Un rebondissement qui permet à Ryu Fujisaki de résumer l’avancée de l’œuvre de Yoshiki Tanaka depuis le départ de l’Humanité loin de la Terre jusqu’à ce jour où la guerre fut à nouveau déclarée entre l’Alliance et l’Empire.

Des siècles se sont écoulés depuis que l’évolution de la technologie aéronautique spatiale a permis à l’être humain de coloniser l’espace. Tant et si bien que la Terre est devenue un lieu saint où des pèlerins religieux se rendent comme on irait à Jérusalem ou à la Mecque. Mais un aspect de l’humanité est resté immuable : l’affrontement armé ! Chaque génération, depuis l’aube des temps, a connu son lot de guerres et de conquêtes, l’espace offrant une zone infinie de convoitise.

©Ryû Fujisaki / Kurokawa

Le lecteur en arrive à déduire que Yoshiki Tanaka n’a fait que transposer, comme ses pairs avant lui, tant en littérature qu’au cinéma, un passé déjà bien ancré dans l’Histoire comme dans un futur plus ou moins lointain. Une dualité qui se ressent également dans le choix des patries : l’Alliance est une civilisation moderne et démocratique – ce qui n’empêche évidemment pas la corruption – face à l’Empire symbolisé par un étendard à l’aigle bicéphale, où l’art de la Renaissance est la référence de l’architecture et de la mode, accompagnée d’un conservatisme autoritaire et passéiste qui contraste outrageusement avec la technologie de pointe utilisée.

Dans la lignée de la saga de la "Guerre des étoiles", la série Les Héros de la Galaxie continue d’opposer elle aussi la démocratie à la dictature, offrant un florilège de descriptions tactiques de batailles presque ininterrompues. La sagacité des deux protagonistes principaux n’a de cesse de bluffer, que ce soit au sein des armées alliées ou impériales, certains hauts gradés s’inspirant des combats précédents…

Ryu Fujisaki joue énormément sur les expressions de ses protagonistes, là où les séquences de batailles spatiales ne donnent que peu de possibilités graphiques. Le décor des postes de contrôle indique immanquablement l’état d’esprit de ses occupants : exempts de tout mobilier superflu au profit d’écrans électroniques pour l’Alliance ; encombrés de dorures, de fauteuils Louis quelque chose et autres boursouflures pour les vaisseaux impériaux.

Le passé de chacun des acteurs de cette tragédie avait été décortiqué, ébranlé voire troublé au fil des 18 précédents tomes. Ici, Julian, fils adoptif de Yang Wen-Li atteint sa majorité et devient, une fois soldat, un élément important dans la tactique militaire de l’Alliance, tandis que la mort tragique de Siegfried Kircheis, bras droit et meilleur ami du duc de Lohengramm affecte le camp adverse...