Les Tortues Ninja T. 9 : Vengeance (2e partie) - Par Kevin Eastman, Tom Waltz, Cory Smith et Mateus Santolouco - HiComics

Depuis quelques jours, on entend partout la fameuse sentence : "Il faut savoir terminer une grève". Il en va de même pour un récit, même s’il n’est pas toujours aisé d’apporter un point (presque) final à son histoire. Particulièrement dans le monde des comics qui, souvent, a tendance à tirer en longueur ses intrigues et à préserver entre les protagonistes un status quo quasi-permanent.

Ici, ce n’est pas le cas. Après 50 numéros à la qualité constante Tom Waltz et Kevin Eastman mettent un terme au premier acte des Tortues Ninja nouvelle génération, dans un tome haletant et épique, riche en conséquences.

Alors qu’outre-Atlantique la série vient de passer le cap symbolique des 100 numéros, nous ne pouvons que saluer l’efficacité de HiComics qui, en moins de deux ans, aura publié une dizaine de tomes rattrapant petit à petit la publication américaine. Il ne s’agit donc pas de la fin définitive de la série, mais bien de la fin d’un premier cycle qui a réinventé la mythologie des chéloniens mutants.

Oroku Saki (Shredder) et Hamato Yoshi (Splinter), frères ennemis.

L’affrontement final entre Oroku Saki, l’ennemi juré des Tortues Ninja, mieux connu sous le nom de Shredder, et Hamato Yoshi alias Splinter, père de nos guerriers reptiliens, a sonné. Depuis trop longtemps la menace de Saki et du clan Foot pèse sur nos héros. Un antagonisme qui prend ses sources à l’époque du Japon médiéval, alors qu’Hamato Yoshi et Oroku Saki étaient deux membres du même clan. Exécuté par l’infâme Saki, Yoshi et ses quatre fils se retrouvèrent réincarnés en animaux mutants des siècles plus tard, à notre époque, pour se retrouver à nouveau face à leur ennemi intime qui se fait désormais appeler Shredder. Le moment est venu de mettre fin à ce conflit séculaire au cours d’un duel traditionnel dans lequel Shredder et ses alliés vont affronter Splinter et ses enfants, une dernière fois.

En dépit d’un final épique chargé en action, les scénaristes n’oublient pas de donner à chaque personnage sa dose d’exposition et se montrent assez subtils dans cette manœuvre. Les Tortues et leurs amis sont cependant légèrement mis de côté pour laisser la place aux deux amis d’enfance devenus frères d’armes, puis adversaires : Shredder et Splinter. Le relation centenaire entre les deux antagonistes est dépeinte avec brio, les auteurs nous dévoilant quelques bribes de leur passé commun, alors qu’ils n’étaient que de jeunes garçons au cœur du japon féodal.

Les liens sacrés de la famille.

Action, méditation, aliens, ninjas, humour, émotion tous les ingrédients composant le cocktail si caractéristique que forme l’univers des Teenage Mutant Ninja Turtles sont présents. L’ensemble est servi par des dessins efficaces de Cory Smith et ceux très réussis de l’excellent Mateus Santolouco.

Il est rare de voir une série dont la qualité s’avère aussi constante pendant cinquante numéros. On a désormais hâte d’entamer une suite qui s’annonce tout aussi passionnante en considérant le nouveau status quo apporté par cet album ! Il faut donc savoir terminer une histoire, mais aussi en démarrer une autre... Tout n’est qu’un éternel recommencement.

L’impressionante "spalsh page" réalisée par Mateus Santolouco pour ce dernier acte.