BD d’Asie

« Lone Wolf & Cub n°1 : En attendant la pluie » de Kazuo Koike (textes) et Goseki Kojima (dessins) Ed. Génération Comics

Par Xavier Mouton-Dubosc le 7 octobre 2003                      Lien  
L'assassin au landau, un classique connu de tous les amateurs de films de sabre, arrive enfin en France sous la forme de mangas.

Bourreau du Shôgun, Ogami Itto s’est permis de critiquer son maître ; il va en perdre son prestigieux statut, dégradé au rang de rônin, de samouraï errant. Parcourant les routes du Japon en compagnie de son fils de 3 ans, il vend ses talents de tueur. Ses tarifs exorbitants se justifient par sa réputation d’efficacité ; sa discrétion est recherchée par les seigneurs locaux en délicatesse avec leurs ennemis. À ses combats meurtriers dont il en sort toujours vainqueur, il mêle froidement son propre fils de trois ans dans un meurtrier landau, transformé en un assassin sanguinaire que personne de sensé ne souhaiterait défier. Macabre éducation meurtrière pour cet enfant dans une époque sans pitié. Chaque tome de la saga est un recueil d’histoires courtes indépendantes mettant en scène le terrible loup solitaire et son louveteau.

De l’estampe au théâtre d’ombres

Parfois très proche de l’esthétique de l’estampe, empruntant pour les scènes d’action des cadrages à la Sergio Leone, cette manga est une merveille graphique. Ce classique du genre eut les honneurs de pas moins de six adaptations cinématographiques. Celles-ci relancèrent l’intérêt pour le chambara (film de kimono et de sabres) au Japon dans les années 70. L’esthétisme onirico-gore du réalisateur Kenji Misumi et surtout l’incroyable bouille de l’acteur Tomisabuyo Wakayama fit de cette saga un succès international. Le scénariste Kazuo Koike, déjà auteur de Golgo 13, refit mouche vingt ans plus tard avec un autre tueur implacable au passé brisé, Crying freeman, lui aussi porté au cinéma, par le français Christophe Gans.

Traductions réussies

Les couvertures américaines furent signées Frank Miller, excusez du peu. Il est vrai qu’en Ogami Itto, on croit reconnaître le Daredevil reconstruit par ce dessinateur. On se souvient que sous sa plume du dessinateur américain, Logan épousera une japonaise et fera passer par le fil de l’acier des nuées de ninjas. Un excellent dossier sur le Japon du XVIIème et un glossaire bienvenu complètent cette (bonne) édition française. On notera cependant deux points négatifs : un scannage mal contrasté des planches peintes et l’adoption surprenante du titre américain pour la version française, alors que les films sont connus en France sous le titre de Baby Cart. Mais ces réserves faites, ce serait dommage de ne pas découvrir cet excellent classique japonais qui se révéla tellement moderne dans le traitement. Ajoutons que les films sortiront conjointement (enfin) en DVD chez TF1 Vidéo en novembre.

(par Xavier Mouton-Dubosc)

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