Une dernière bataille contre Salomon et Chevreul attend Arane et ses compagnons. Le cardinal et le cauchemar sont prêts à tout pour dévorer Vénus et gagner en puissance. Chevreul parvient à semer le doute chez Arane et sa fille, ce qui complique les choses. Est-ce que nos héros arriveront à remporter malgré tout la victoire ?
La lutte contre le duo prend un tournant décisif, mais c’est loin d’être le plus important. Effectivement, Arane tout comme Vénus, font face à leurs propres démons qui ont un impact sur leur rapport mère-fille et sur le résultat de la confrontation contre leurs opposants. L’affrontement sert aux deux femmes à leur développement et une remise en question notable.
Même si la résolution apportée à la relation entre Arane et sa fille n’est pas surprenante, elle reste bien construite. Une authenticité se dégage de leurs échanges et beaucoup d’émotion ressort du dessin, nous faisant ressentir ce que traverse Vénus. L’ensemble rend réelle la détresse de la jeune fille et sa peur de ne pas être aimée. Dans les planches qui montrent les pensées de Vénus, il y a un jeu entre la lumière et les ténèbres qui rendent l’ensemble très beau et reflète parfaitement son état d’esprit.
Cette force de mise en scène et de scénario est également très présente lors des explications d’Arane sur son passé. Les quelques pages qui sont consacrées à son histoire personnelle sont graphiquement brutales. La temporalité accélérée de ces pages et son jeu sur les ombres mettent ici l’accent sur le cauchemar éveillé vécu par l’héroïne, c’est à nous faire froid dans le dos. Hélas, lorsqu’on révèle le lourd passé d’Arane, le cliché sur les femmes fortes, bien trop récurrent dans les œuvres de Fantasy (rendre une femme badass à cause d’une agression sexuelle et non-autre chose) est une fois de plus à l’oeuvre.
Passé ce bémol, Fédérica Di Meo nous offre des scènes d’actions dynamiques avec un découpage efficace et expressif et des dessins très riches et détaillés.
Cet arc introductif se révèle être bien plus une quête familiale ou une chasse à l’homme mettant en place un trio attachant. Il confère une identité forte à l’univers d’Oneira et donne aussi envie d’en connaître la suite.
(par Malgorzata Natanek)
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Notons que ce volume est accompagné par une magnifique illustration en couleur de Vénus sur un shikishi rigide, disponible dans les libraires participantes (dans la limite des stocks).