Sur l’île des Origines, totalement coupée du reste du monde, Baron n’aspire qu’à prendre le large. Mais avant, il veut atteindre le sommet de l’arbre gigantesque autour duquel s’organise la vie des habitants de l’île. Débarque un jour Shimba, jeune prince du royaume de Joua, en guerre avec la République de Dog Olg. Celle-ci a fait des Ra Da les instruments d’une politique de conquête de l’ensemble de la planète, et Shimba compte découvrir au sommet de l’arbre un Ra Da légendaire susceptible de sauver son peuple.
Shimba Ra Da se présente comme la combinaison de deux sources d’inspiration principales. La première concerne la part "mécha" du titre : les personnages deviennent des pilotes qui s’affrontent par le biais de robots, dont la particularité est cependant d’être végétaux et non métalliques. Les combats de robots à l’épée évoquent Les Visions d’Escaflowne tandis que la dimension psychologique du lien entre le pilote et le robot, et les risques de démence qui lui sont associés, rappellent davantage Evangelion.
A côté de cela, le monde présenté fait écho à certains univers associés à Miyazaki : celui de Nadia et le secret de l’eau bleue, pour l’univers marin, et celui de Nausicaä de la Vallée du vent pour ces géants, parfois en décomposition, à l’origine de la catastrophe écologique qui a bouleversé le monde. Avec de tels patronages, presque affichés, il ne faut pas décevoir.
Shimba Ra Da possèdent de réelles qualités en dehors même de son univers alléchant. Le graphisme de Makoto Shiozuka est plaisant, les affrontements des Ra Da assez impressionnants, et l’intrigue avance efficacement dans le premier volume, tenant le lecteur en haleine. Par la suite, la dimension politique se veut mature, complexe, potentiellement intéressante, orientant le titre vers le seinen malgré une action et des héros pourtant très typés shonen.
Malheureusement, cette dynamique positive peine à dépasser ce seuil inaugural. Les deux autres - et derniers - volumes perdent ce rythme soutenu et percutant, pour s’engluer dans des péripéties trop longues. Les développements cèdent en outre parfois à la facilité, avec des situations et personnages caricaturaux.
La série s’arrête donc brutalement au tome 3, alors que Baron entame à peine sa quête, et qu’on n’en saura guère plus sur cette guerre entre Joua et Dog Olg, sur les mystères des Ra Da et de leur pilotes. On éprouve une réelle frustration car malgré ses défauts de narration, la trame globale était prometteuse, l’univers attractif et l’idée de robots végétaux originale. Surtout, il était agréable de découvrir un titre offrant la mise en scène de combats de géants. Dommage donc, mais le titre demeure un divertissement sympathique.
(par Aurélien Pigeat)
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