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Sibylline ("Sous l’entonnoir") : « Pour moi, c’est comme une vieille cicatrice. »

Par Thierry Lemaire le 20 novembre 2011                      Lien  
Un mois à l'hôpital psychiatrique de Sainte Anne, c'est la sanction qu'a vécue Sibylline après sa tentative de suicide. Une décision qui paraît bien sévère mais qui lui a tout simplement sauvé la vie. Avec {Sous l'entonnoir}, elle revient 15 ans plus tard sur cet épisode charnière. Un témoignage de l'intérieur loin des clichés du genre, servi par le dessin hypnotique de Natacha Sicaud.

Une belle galerie de coucous, des journées sans fin, un personnel hospitalier qu’on croit hostile, des médicaments qui abrutissent, c’est ce qu’a vécu Sibylline à l’âge de 17 ans. Une expérience particulièrement marquante qu’elle retranscrit sans fards et avec l’état d’esprit de ses années d’adolescence. Une immersion du côté des malades, assez inquiétante et étouffante, mais pas sombre pour un sou. Une belle réussite pour ce documentaire autobiographique.

La question est banale mais finalement importante pour mesurer la réalité de Sous l’entonnoir : tout est autobiographique ou bien y a-t-il des passages romancés ?

J’ai tout raconté avec des vrais souvenirs. Ils sont peut-être un peu biaisés, mais ce sont les souvenirs des choses que j’ai vécues.

Le poster de la Sibylline de Macherot qui apparaît au-dessus de votre lit de petite fille, c’était aussi la réalité ou juste un clin d’œil ?

Non, non, c’est la réalité. Je l’ai toujours d’ailleurs. Il était dans ma chambre quand j’étais petite. Alors je ne sais plus si c’est moi qui ai dit à Natacha de le mettre ou si c’est elle qui a eu cette idée.

Sibylline ("Sous l'entonnoir") : « Pour moi, c'est comme une vieille cicatrice. »
Le fameux poster

Comment est venu le choix de traiter cette histoire ?

Ça faisait longtemps que je me disais qu’il y aurait des petites choses à raconter sur cette période là, mais sans pointer du doigt un moment précis. Ça a été un peu le choix de la facilité. J’ai eu un gros vide après Premières fois, et c’est David Chauvel qui m’a convaincue de réécrire quelque chose, et du coup, c’était la première histoire que j’avais sous le coude. J’ai commencé à écrire et je lui ai envoyé mes textes, plutôt pour lui montrer que je me remettais à écrire. Et c’est lui qui a insisté pour en faire un livre. Je suis restée très longtemps mitigée sur l’intérêt de faire ça. Un sujet trop proche de moi que je pensais inintéressant pour d’autres personnes. Mais le fait de prendre l’angle de la description de Saint Anne, qui est un endroit pétris de cliché, rendait l’histoire plus intéressante.

Oui, parce qu’effectivement, l’album montre autant votre vie que le fonctionnement de l’établissement.

Quand j’en parlais aux gens, parce que je n’ai jamais rien caché de cet épisode de ma vie, et que je leur disais que j’avais été à Saint Anne, un étrange malaise s’instaurait en seulement deux secondes (rires). Pour moi, c’est comme une vieille cicatrice, mais dans la tête des gens ça reste quelque chose d’un peu violent, douloureux et excessif. Donc ça valait peut-être le coup d’éclaircir un peu la question.

C’est aussi un autoportrait sans concessions. Il y a des moments où vous n’êtes pas forcément à votre avantage.

C’est plus facile d’avoir ce regard avec le recul. De dire que je n’étais pas une adolescente facile. Je n’aurais pas pu le faire dès ma sortie ou même deux ans après. Avec le recul, on se rend mieux compte des enjeux des adultes. Je l’avais vécu très violemment comme un internement forcé. Aujourd’hui, je sais que les adultes peuvent perdre pieds avec une adolescente un peu incontrôlable, et je comprends qu’ils puissent la confier pour que d’autres personnes s’en occupent.

L’idée d’avoir découpé le récit en chapitre est très bonne. Ça donne du rythme et puis ça rappelle les petits textes quotidiens d’un journal intime.

C’était vraiment dans l’écriture spontanée. Les souvenirs revenaient par bribes, en s’ajoutant. Ça faisait comme une liste de bloc-note, un souvenir en appelant un autre.

Avec l’idée d’un ordre chronologique ?

En fait, rien n’a bougé, c’est venu comme ça. Ça a été vite à écrire tout ça. Il n’y a que l’épilogue qui m’a posé plus de problèmes. J’ai réfléchi plus longtemps. Je ne savais s’il fallait que j’arrête l’histoire où se termine la bande dessinée. J’ai laissé passer plein de temps, j’ai tout relu. Je n’avais pas du tout envie d’une fin ouverte. C’était très important pour moi de réancrer la fin dans la réalité.

Première perte des pleins-pouvoirs

Evidemment, on pense au livre HP de Lisa Mandel, où elle décrit le milieu psychiatrique post-mai 68. Votre livre est plus contemporain, mais il pose pas mal de questions. En voyant la vie à Saint Anne, sans connaître la date, on a l’impression qu’on est encore dans les années 70 et que pas grand-chose n’a évolué. C’est assez inquiétant.

En même temps, c’est un monde hyper autarcique. Les gens sont vraiment hors du temps. Il y a tellement d’interaction avec le personnel hospitalier que la vie de tous les jours existe assez peu en dehors de la télévision dans la salle commune. Le bâtiment où j’étais est encore un peu vieillot, mais il y a beaucoup de bâtiments neufs. Mais ce sont des lieux qui ont été rafraîchis il n’y a pas très longtemps. Et puis c’est très déconnectant, et c’est fait exprès. Au début, je n’avais pas le droit de téléphoner. Je prenais ça pour une punition. En fait non, c’est pour protéger de l’extérieur, de l’influence d’un entourage considérée comme nocive et permettre de se retrouver face à face avec soi-même. Sur le moment, on ne s’en rend pas compte, surtout quand on est internée contre son grée. En plus, je ne peux pas trop parler des évolutions parce que j’ai bien fait attention à ne rien lire là-dessus pour pouvoir me concentrer sur le moment précis que je décris. Je vais donc enfin pouvoir lire HP de Lisa Mandel.

En lisant des livres ou regardant des films, on est toujours assez effaré par le mélange des pathologies. Vous y étiez pour une tentative de suicide et vous côtoyiez des pathologies bien plus graves. C’est un peu l’image de la prison : des petits délinquants à côté de meurtriers. C’était facile à vivre ? Peut-être que vous ne vous en rendiez pas bien compte ?

Si, et je crois que c’est ça qui alimente la solitude, l’ennui et le manque d’échange. Finalement, on ne sait jamais très bien à qui on s’adresse et on a tendance à s’adresser plutôt à des maladies. Du coup les gens sont déconcertants. Certains sont très profondément dépressifs, malheureux et dans le système hospitalier depuis très longtemps et qui n’en sortent pas. Cette folie là est vraiment déconcertante. Quand quelqu’un part dans un gros délire de conspiration, on ne sait pas comment réagir. Ce n’est pas un endroit très joyeux, donc tous les a priori sont négatifs.
Et en même temps, cet éclectisme n’est vraiment pas inutile. Moi, je ne me suis pas sentie à ma place. Ça a été un énorme coup de pied au derrière. Je ne me sentais pas malade comme certains avaient l’air de l’être. Du coup, je n’avais pas envie de réitérer, de revenir comme d’autres étaient condamnés à le faire. C’était terrifiant. Mais médicalement, c’est plus intéressant d’être dans ce contexte là plutôt que d’être enfermée avec d’autres adolescents qui ont envie de mourir, du coup on pourrait s’échanger des trucs et astuces donc ce serait un peu l’enfer.

Premier cas bizarroïde

Est-ce que vous aviez la volonté, sans forcément parler de dénonciation, de souligner éventuellement les problèmes dans le fonctionnement d’un hôpital psychiatrique ?

En fait, j’ai essayé de garder l’état d’esprit que j’avais à l’époque. Dans le livre, je ne suis pas fan de mon médecin, de sa façon de me traiter, aujourd’hui je sais mieux comment ça marche, à quoi ça sert. Mais je n’avais pas envie d’injecter mon jugement de valeur d’aujourd’hui. Je voulais montrer comment ça avait été vécu sur le coup, cette grosse sensation d’abandon. Et quand j’ai récupéré mon dossier à Saint Anne, comme j’explique à la fin du livre, j’ai été très étonné par ces gens qui ont passé tellement peu de temps avec moi et qui ont si bien saisi ce mal-être.
Il y a un très long compte-rendu de plusieurs pages qui parlent des dysfonctionnements familiaux, d’une vraie détresse, alors que moi, quand j’ai commencé à l’écrire, je me disais que c’était juste une crise d’adolescence un peu plus difficile. Et cette découverte de mon dossier a rendu toute l’histoire légitime, parce que le personnel soignant pensait qu’il y avait une réelle maladie à soigner. C’était important ce qui se passait et surtout c’était important de le prendre en charge.

Ce qui est un peu inquiétant dans l’album, c’est que tout est abordé de manière très naturelle, même les choses très bizarres.

Oui, mais je crois qu’à l’intérieur, on est tellement focalisé sur soi, sur son envie de sortir, sur cet ennui tellement considérable. Et puis on ne peut pas paniquer toute la journée. Et puis il y a les médicaments qui éteignent un peu. Et par-dessus tout ça, on fait quand même confiance à la structure pour être en sécurité. Mais c’est vrai qu’il y a des gens imprévisibles.

Finalement, comment avez-vous vécu ce séjour ? Tout de suite, vous demandez à sortir, mais rapidement, il n’y a pas la même rébellion qu’au début. Est-ce que ce sont les médicaments ? L’impression que ça va mieux ?

C’est surtout la résignation. Au tout début, quand je suis attachée, je me rends compte que j’ai perdu les pleins pouvoirs sur tout, qu’on n’a plus aucune liberté ni physique ni morale. Quoi qu’on puisse dire, ça ne change strictement rien. Ce sont les autorités parentales et médicales qui prendront toutes les décisions. Du coup, il faut jouer le jeu. C’est un peu tricher, mais c’est aussi se forcer à aller mieux. C’est un premier pas.

Une compagne de chambre pour le moins réservée

Parlons maintenant un peu du dessin de Natacha Sicaud. Très réaliste mais en même temps déformé. Ça donne une impression supplémentaire d’étrangeté.

Moi je le trouve magique. J’ai passé des heures et des heures sur son blog à regarder ses portraits, et elle sait raconter les gens en presque rien en leur donnant des attitudes fantastiques.

Les personnages ont l’air de voler, ou de ne pas avoir les pieds sur terre, en quelque sorte. C’est le style de Natacha, mais est-ce que ce n’était pas voulu aussi ?

Oh je pense que c’est vraiment le dessin de Natacha qui donne cette sensation. En tout cas, je n’ai rien exigé.

Les couleurs sont également très importantes. Des aplats qui ne remplissent pas tous les décors, comme si une partie seulement de la réalité était perceptible. Voulu aussi ?

Natacha a beaucoup réfléchi, sur le pourquoi et le comment des couleurs. Au départ, l’album devait être en noir et blanc, c’est Guy Delcourt qui a suggéré la couleur. Il avait complètement raison. Il y a une dominante par chapitre, et des éléments soulignés par des couleurs plus "présentes". Tout cela fait exister les choses importantes autrement.

(par Thierry Lemaire)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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31 Messages :
  • Pour moi Sibylline c’est la souris de Macherot, Blutch le personnage des Tuniques Bleues et Lagaffe c’est le Gaston de Franquin, pas le bouffon de la télé, et Pénélope Jolicoeur c’est la pin-up des fous du volant. Pourquoi prendre pour pseudo un nom déjà largement connu pour autre chose, la confusion n’apporte rien d’autre que de la confusion.

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    • Répondu par Thierry Lemaire le 21 novembre 2011 à  00:33 :

      Euh, certes, sauf que pour Sibylline Desmazières (et Laureline Mattiussi et Laurel - Pénélope Jolicoeur étant le titre du blog de Pénélope Bagieu qui signe ses albums Pénélope Bagieu), c’est son vrai prénom, donné en hommage à la série dont il se réfère. Mais peut-être devrait-elle prendre un pseudo pour éviter la confusion ?

      Question subsidiaire : n’auriez-vous retenu que cela des propos de Sibylline ? C’est fort triste.

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    • Répondu par Fred Boot le 21 novembre 2011 à  01:45 :

      Sibyllin(e), c’est d’abord un mot du dictionnaire. Et dans le contexte de cet album, son choix n’est justement pas... sibyllin. ;)

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    • Répondu par loïc le 21 novembre 2011 à  06:47 :

      Tout simplement car ce n’est pas un pseudo mais son véritable prénom.

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      • Répondu par lebon le 21 novembre 2011 à  12:28 :

        Il y a également Sibylline Meynet la fille de Félix Meynet, voir son blog.
        C’est tellement la surpopulation en BD que ça pose de nouveaux problèmes pour identifier les artistes.

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      • Répondu le 21 novembre 2011 à  14:29 :

        Ca je le sais messieurs, sauf qu’elle peut signer avec son nom et pas seulement son prénom pour éviter la confusion ( comme Laureline, alors que ce n’est pas le nom de la série pourtant).

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        • Répondu le 21 novembre 2011 à  20:51 :

          La confusion entre une petite souris, héroïne d’une série animalière, et une jeune femme scénariste d’une histoire à la thématique adulte est plus qu’improbable ! (quoique...en ces temps d’inculture générale. On a déjà vu un éminent membre de l’UMP confondre un très célèbre écrit de Voltaire avec une marque de fringues !!!) Qu’importe ! S’il fallait penser à tous les cons avant de faire quelque chose (surtout le choix anodin d’un nom de plume), on ne ferait plus rien :) !! Encore une tempête dans un verre d’eau...

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          • Répondu le 21 novembre 2011 à  22:05 :

            (surtout le choix anodin d’un nom de plume)

            Ce n’est jamais anodin un pseudo, ça ne dit très long sur l’image que l’auteur a de lui-même en choisissant "Boulet" ou "Maester".

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    • Répondu par Boulet le 27 novembre 2011 à  14:15 :

      Huhuhu ce commentaire est d’une bêtise tellement abyssale que je vais le mettre de côté pour des jours plus tristes.
      Merci d’avoir illuminé mon dimanche matin.

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  • Sibylline et Natacha sont les deux "auteures" de ce livre édité par Delcourt.

    Il n’est pas difficile de deviner quel hebdo de BD lisaient leurs parents...

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    • Répondu par Natacha Sicaud le 21 novembre 2011 à  11:43 :

      à part la bande dessinée, dans la vie, il y a beaucoup d’autres sources d’inspirations pour trouver un prénom à son enfant, mes parents n’ont JAMAIS lu de bd, je n’ai pas baigné dans cet univers, et j’ai découvert que mon prénom était aussi celui d’une héroïne de bd à l’adolescence.
      et sinon, je pense que vos parents devaient adorer Claude François ? ... (j’allais les oublier ces trois petits points...)

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      • Répondu par Oncle Francois le 21 novembre 2011 à  19:36 :

        Hum, dans mon cas,François est mon prénom et non mon nom de famille (Pincemi, oui je sais, exactement comme dans la stupide histoire pour enfants !! Je remercie au passage France Telecom d’avoir inventé sa liste rouge qui m’évite de recevoir des appels de plaisantins).

        Maintenant, il n’y a pas lieu de se vexer !! Fidèle lecteur de Spirou pendant des décennies (années cinquante à 1975, environ), j’ai noté cette coïncidence et j’ai voulu jouer à Sherlock Holmes ! Je prends note du caractère erroné de mon hypothèse et vous présente mes excuses, même si avoir des parents qui lisent Spirou est une excellente chose, bien sûr !°)

        Maintenant que nous sommes réconciliés, je vous dirai que j’ai apprécié les dessins qui illustrent l’article d’actuaBD. Vous possédez un style personnel et très juste, aussi à l’aise dans les séquences quasi-immobiles que dans les scènes de mouvement (on sent les convulsions de la malade qui tente d’échapper à l’étreinte des infirmiers !). Je jetterai donc un oeil à votre album lors de ma prochaine visite chez le libraire ! Bien cordialement.

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        • Répondu par Natacha Sicaud le 22 novembre 2011 à  11:21 :

          merci de parler de l’album, je commençais à penser que personne n’aborderait le sujet principal de cette article (dont je remercie chaleureusement l’auteur).
          j’ai été très surprise de lire ces commentaires sur nos prénoms, j’ai du mal à comprendre quel trouble et quelle confusion cela peut provoquer chez certains lecteurs.
          bonne visite chez votre libraire.

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          • Répondu par vincent cuvellier le 24 novembre 2011 à  23:08 :

            natacha, tu as de la chance, ce monsieur françois va jeter un oeil à ton album lors de sa prochaine visite en librairie !... quelle mansuétude !

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    • Répondu par Bakounine le 21 novembre 2011 à  16:28 :

      Euh... Le Figaro Madame ?

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  • certes...
    21 novembre 2011 11:24, par Natacha Sicaud

    quant à moi, mon nom de famille n’est pas "hotesse de l’air", mais Sicaud.

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    • Répondu par lebon le 21 novembre 2011 à  17:21 :

      Ma voisine à prénommée sa petit fille Chelsea "comme l’équipe de football" s’empresse t-elle de rajouter. Si son prochain est un garçon elle l’appelera peut-être réal de madrid. Et aussi dans le genre, il y a réellement des gosses qui se prénomment Thorgal ou Aaricia, Thorgal Vandenbroeck ou Aaricia Durand, ça l’fait non ?

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    • Répondu le 21 novembre 2011 à  19:22 :

      Mouais..On sent un soupçon d’agressivité madame Sicaud .
      J’ai rien à dire sur votre dessin très expressif mais je dois avouer d’être un peu las des nouveaux auteurs comme Sybiline qui ne savent rien d’autre raconter que les aléas de leur petite vie
      Autre exemple :
      - Mélaka : j’ai un copain qui a loupé son suicide
      - Capucine : j’ai un enfant dans le ventre
      etc...
      ...On a tous des moments difficiles dans la vie...De là a en faire des ouvrages à chaque fois, je ne vois pas l’utilité éditorial.
      Si vous voulez en revanche lire un excellent ouvrage sur la folie, je vous invite à lire la BD de Laurent Colionnier "internal lobster"
      trois petit points

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      • Répondu par Sebastien le 21 novembre 2011 à  23:00 :

        Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous. Parfois, notamment parmi les plus jeunes, il est intéressant de pouvoir s’identifier à quelqu’un ayant vécu la même souffrance et qui a pu s’en sortir.

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        • Répondu le 22 novembre 2011 à  08:11 :

          Tout est affaire de mesure.
          Mais sans vouloir être une mauvaise langue, j’appelle ça le "syndrome de la génération blog". Un microcosme assez replié sur soi et qui regarde son nombril.
          A la rigueur je serai moins sévère dans mes propos si Sybilline ne mettait pas en avant que c’est son expérience qu’elle raconte.
          Ca a un côté people qui raconte sa cure de désintox, on a pas besoin de le savoir pour vendre un bouquin.

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          • Répondu par LP le 22 novembre 2011 à  19:21 :

            "syndrome de la génération blog" ? J’y vois plus une propension féminine à aimer les biographies, autobios et autres biopics. J’ai beau me raccrocher désespérément à mon "égalité des sexes pour les nuls", je ne peux m’empêcher de le constater maintes et maintes fois.

            Personnellement, donc, je loue les femmes-artistes qui arrivent à s’arracher de cette "facilité" féminine, pour entrer de plein pied dans la création pure de récits de composition, ne s’appuyant sur aucun "évènement existant ou ayant existé".

            ...ce qui n ’enlève rien aux qualités de cette BD forte et nécessaire (qui n’a rien de facile) !

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          • Répondu par Alex le 22 novembre 2011 à  23:27 :

            Vous la jouez distance et critique, mais je discerne dans vos lignes une peur très palpable devant le sujet évoqué. Là on se demande pourquoi ce pseudo -qui n’en est pas un- ici on parle de sur-exposition médiatique. Du sujet ? Pas un mot ! Vous, vous évoquez la place de la fiction, qui devrait être totale pour votre confort (elle aurait dû alors signer sous le pseudo de Chlorophyle, non ?). Il y a eu de très belles choses faites récemment sur l’aliénation : "The Alcoholic" DC Comics par Jonathan Ames et sur le même sujet l’émouvant livre de Schréder http://www.actuabd.com/E-Schreder-Tout-alcoolique-eprouve-le-besoin-de-se-raconter-ailleurs-que-dans-le-cadre-d-une-therapie
            À noter que pour ce dernier il y a eu 1 messages ou 2 sur le sujet. Mais si 2 filles font une bd...

            Un petit mot pour finir plus joyeusement sur le travail de Natacha Sicaud qui me semble (je ne connaissais pas) tout à fait remarquable. Classique mais expressif, fleurant l’expressionisme. Des moments de silence, d’action figée, du vrai talent d’auteur. Impressionnant.

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          • Répondu par Boulet le 27 novembre 2011 à  14:35 :

            Ha cette génération blog qui raconte ses expériences. Ce Baudouin qui nous raconte son enfance ? Encore un bloggueur. Ce Sfar qui nous pond des dizaines de bouquins autobiographiques ? Encore cette génération internet ! Ho et n’oublions pas ces jeunes Satrapi, David B, et autres Robert Crumb, intoxiqués d’ordinateur au point de nous bazarder leurs petits récits autobiographiques à longueur de pages.

            Sibylline (vous savez, cette malheureuse jeune auteur dont on n’évoquera pas la finesse et le talent parce qu’il est plus intéressant de discuter du fait qu’elle ait un nom de souris de BD ?) en est à son troisième album. Les deux premiers n’avaient rien d’autobiographique et étaient, dans des genres différents (érotique, puis jeunesse), de vraies réussites.
            La stigmatiser comme ça simplement parce que ce dernier volume est autobiographique (c’est à dire un genre aussi vieux que la littérature elle-même) n’est pas seulement réducteur, c’est aussi complètement malhonnête.

            Y a-t-il quelqu’un sur ce forum qui ait lu l’album et qui ait quelque chose d’autre à en dire qu’une espèce de sentence approximative à l’emporte-pièce ?

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      • Répondu par capucine le 22 novembre 2011 à  11:32 :

        Merci Laurent de vous inquiéter, je l’ai échappée belle mais je vais beaucoup mieux :) ouf

        Répondre à ce message

        • Répondu par Laurent Colonnier le 23 novembre 2011 à  23:28 :

          De rien chère Capucine, mais ce n’est pas moi qui recommandais mon propre livre, je n’ai d’ailleurs pas lu le vôtre.

          Répondre à ce message

      • Répondu par Laurent Colonnier le 23 novembre 2011 à  23:25 :

        Si vous voulez en revanche lire un excellent ouvrage sur la folie, je vous invite à lire la BD de Laurent Colonnier "internal lobster"

        Merci de recommander cet excellent livre (que j’ai relu il y a peu), mais que ça n’empêche pas de lire ceux d’autres auteurs, tous les points de vue sont bienvenus.

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      • Répondu par vincent cuvellier le 24 novembre 2011 à  23:12 :

        ce n’est pas le thème qui compte, mais la manière de ele traiter...

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  • Oups !!! Moi aussi j’ai cru qu’il s’agissait d’un nouvel album de la souris née sous la plume de Raymond Macherot !!! Mais cette histoire semble intéressante malgré tout.

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  • Euh, à part parler des prénoms, on peut parler bd ou pas ?

    Natacha, je suis ravi de découvrir une de vos nouvelles créations car j’avais adoré Sauve qui peut et l’histoire parue dans Boule de neige. Je trouve votre style incroyable, à la fois cartoon et réaliste et vous savez rendre les volumes avec une facilité déconcertante. Je vous avais rencontrée au salon de Colomiers (à l’époque où c’était encore bien)et vous avais dit tout mon intérêt pour votre travail, j’espère qu’il se poursuivra encore longtemps.

    Je me réjouis aussi de cette collaboration avec Sybilline qui avait signé des Premières fois assez... savoureuses.
    Merci mesdames.

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    • Répondu par Reval Zelantius le 22 novembre 2011 à  13:21 :

      Moi aussi, tout cela m’a donné envie de lire le livre, je vais de ce pas chez mon libraire !

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      • Répondu par Reval Zelantius le 13 décembre 2011 à  21:02 :

        L’inspiration fut bonne. J’ai commandé le livre chez mon libraire et ai pris un grand plaisir à le lire. Un plaisir pas toujours facile parce que le livre aborde des sujets assez durs mais il est riche d’un récit très délicat sous forme de chapitres qui allègent le tout, et le dessin sert merveilleusement le propos. Allez-y achetez le, cela en vaut vraiment la peine.

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