Petite perle que ce livre-là. Rappelons ce qu’est un génocide : « Extermination systématique d’un groupe humain de même race, langue, nationalité ou religion par racisme ou par folie » nous dit le CNRTL. Il y a génocide quand il y a un plan d’état et que l’on décèle chez les perpétrateurs la volonté d’éteindre une lignée, par exemple en tuant systématiquement les enfants.
C’est le cas pour les Arméniens assassinés par le parti « Jeune Turc » qui succès à la Première Guerre mondiale et à l’empire ottoman, par voie de déportations, de famines et de massacres. La plupart des historiens s’entendent sur le chiffre de 1,2 millions de victimes. Il a fallu en France attendre 2001, soit près d’un siècle, pour qu’une loi reconnaisse officiellement un génocide qui continue d’être nié par le gouvernement turc et par l’Azerbaïdjan.
En six chapitres de bande dessinée, chacun suivi par un dossier documentaire simple et fouillé, ce sont les grandes lignes de l’histoire arménienne qui sont contées : les origines des Arméniens, la « question arménienne », le déclenchement du génocide, son organisation, la résistance et les « justes » turcs qui ont aidé quelques Arméniens à s’en sortir et le lent chemin vers la reconnaissance du crime, tout cela est raconté sans manichéisme au travers d’un scénario touchant qui donne bien à comprendre la tragédie.
Un livre à partager et à étudier en classe.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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