Nos dossiers Festival International de la bande dessinée d’Angoulême Angoulême 2020

Angoulême 2020 : le directeur artistique Stéphane Beaujean sur le départ ?

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 4 février 2020                      Lien  
Après une édition exceptionnelle qui a connu la visite du Président et qui a vu le Festival être le point de départ d’une Année de la BD 2020, il semble que le FIBD va connaître sous peu quelques jours difficiles : Stéphane Beaujean, le directeur artistique du festival depuis quatre ans, serait sur le départ. Unanimement considéré comme le meilleur directeur artistique du FIBD depuis sa création, il s’en irait pour des « raisons personnelles » qui mènent à s’interroger sur la gouvernance générale de l’événement. Est-ce là la première secousse d’un séisme encore plus important ? C’est bien possible…

L’info a fuité dans un article de La Charente Libre alors même qu’elle n’est pas confirmée, ni par l’intéressé, ni par 9eArt+ : après quatre ans de bons et loyaux services qui ont porté le FIBD à un niveau de rayonnement exceptionnel, alors même que le FIBD gagnerait presque 5000m² supplémentaires les prochaines années en mettant la main sur des dépôts appartenant à la SNCF, Stéphane Beaujean, 44 ans, quitterait la direction artistique de l’événement dans ces prochains jours.

On imagine que ce ne serait pas de gaité de cœur : quitter ce qui constitue l’un des plus beaux fleurons événementiels de la bande dessinée dans le monde constitue un choix qui ne doit pas être facile à prendre. Le fera-t-il, d’ailleurs ? On le saura dans quelques heures.

Angoulême 2020 : le directeur artistique Stéphane Beaujean sur le départ ?
Stéphane Beaujean avec Nicole Claveloux, venue chercher son Fauve d’honneur
Photo : Cédric Munsch - ActuaBD

Créatif, intelligent, parfait connaisseur des auteurs, de leurs œuvres, mais aussi des éditeurs, Stéphane Beaujean était une des pièces majeures de 9eArt+. Il était pourtant bien loin d’avoir tiré toutes ses cartouches et évoquait il y a quelques mois encore des pistes toujours plus enthousiasmantes pour de nouvelles expositions et de nouveaux événements. Que se passe-t-il, dès lors ? Peut-être un ras-le-bol face à une pression de plus en plus grande qui doit être gérée par une équipe notoirement sous-staffée qui, forcément, a ses limites. Et quand on est un directeur artistique qui prend toute la lumière, cette responsabilité est parfois difficile à vivre puisque tout remonte vers vous.

Franck Bondoux, le délégué général du FIBD. En 17 ans, il a contribué à professionnaliser le FIBD et à l’assainir financièrement.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Comment 9eArt+ va-t-il se tirer de cette situation ? On peut compter sur Franck Bondoux, son patron par ailleurs délégué général du FIBD pour rebondir, comme il a toujours su le faire dans des circonstances autrement plus embarrassantes. Ce départ éventuel met en évidence une faiblesse dans sa gouvernance : il ne dispose pas en interne assez de ressources pour faire face à une telle situation. Il faudra à l’avenir s’organiser autrement pour que la pérennité du FIBD soit assurée, et dans son management, et dans sa direction artistique.

Développant notamment le secteur des mangas, Stéphane Beaujean a considérablement élargi la portée internationale du FIBD. Une technicité qui n’est pas à la portée du premier venu.
Photo : Cédric Munsch - ActuaBD

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

Angoulême 2020
 
Participez à la discussion
11 Messages :
  • Bon bilan en effet pour cette année.
    Toutefois, quelques jours après mon retour de Charente, je me suis aperçu que j’avais raté l’expo Rumiko Takahashi. Mais après recherche, il s’avère qu’il n’y avait pas d’expo pour celle qui a reçu le Grand Prix l’année précédente, ce qui constitue une surprise. En effet, et à mon souvenir c’est la première fois depuis que je suis le FIBD (plus de 15 ans) que c’est le cas.
    Ais-je rater l’info expliquant cela ? Avez-vous une explication ?
    Merci

    Répondre à ce message

    • Répondu par Xavier Guilbert le 6 février 2020 à  16:40 :

      Lorsque Katsuhiro Ôtomo a reçu le Grand Prix en 2015, il n’a pas non plus bénéficié d’une exposition lors de l’édition 2016, même s’il est venu donner une masterclass.
      Rumiko Takahashi a d’ailleurs expliqué, au moment où ont été révélées les affiches de l’édition 2020, qu’elle ne souhaitait pas avoir une exposition sur son travail, et des raisons personnelles l’ont empêchée de répondre à l’invitation de venir au Festival.

      Je vous renvoie à cette page, où l’on peut lire en particulier : « À l’issue d’une réflexion et d’un dialogue de plusieurs mois, en concertation avec son éditeur japonais, elle a finalement décliné les traditionnelles propositions du Festival, à savoir l’organisation d’une exposition rétrospective et d’une rencontre publique, qui auraient représentées une somme de travail et de disponibilités incompatibles avec ses engagements et charges existants. Par ailleurs, elle considère que son œuvre doit avant tout être découverte à travers ses livres et non ses planches originales. »

      Répondre à ce message

      • Répondu le 6 février 2020 à  19:42 :

        Ils peuvent en prendre de la graine les auteurs de "bayday" français qui se vautrent dans les canapés confortables des beaux salons parisiens pour savoir qui fait la plus belle planche, la moins lisible mais la plus choupinou pour les critiques à la Télérama, l’admirent, l’accrochent aux murs, et oublient qu’il s’agit d’une planche parmi d’autres pour faire un livre et, surtout, une histoire cohérente.

        Répondre à ce message

        • Répondu le 7 février 2020 à  06:12 :

          Quels confortables salons parisiens ? Quels auteurs s’amusuent à comparer leurs pages ? Vous fantasmez grave, vous !

          Répondre à ce message

          • Répondu le 7 février 2020 à  21:10 :

            Je ne fantasme pas du tout, bien au contraire.

            Répondre à ce message

            • Répondu le 7 février 2020 à  22:49 :

              Si vous ne fantasmez pas, dites-nous quels confortables salons parisiens et quels auteurs .

              Répondre à ce message

      • Répondu le 6 février 2020 à  20:09 :

        Elle a tellement raison ! L’œuvre de l’auteur de BD, ce sont des livres pas des planches originales.

        Répondre à ce message

      • Répondu par Rimsky le 7 février 2020 à  11:14 :

        « Par ailleurs, elle considère que son œuvre doit avant tout être découverte à travers ses livres et non ses planches originales. »

        Faudrait qu’elle redescende sur terre Rumiko, la plupart des gens on découvert son "œuvre " à travers un dessin animé assez pitoyable du Club Dorothée, pas à travers ses livres, alors avoir les pages originales à regarder aurait déjà été un mieux.

        Répondre à ce message

    • Répondu le 6 février 2020 à  20:10 :

      Trondheim n’avait pas eu son expo en 2007. Il n’avait pas voulu parce qu’il n’avai tpas le temps.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 7 février 2020 à  21:44 :

        En revanche il avait eu le temps de refaire le concept visuel du festival qui perdure 13 ans plus tard. Carrément plus rentable qu’une expo !

        Répondre à ce message

        • Répondu le 12 février 2020 à  13:32 :

          Il s’est contenté de reprendre un petit personnage facile à dessiner inventé dans un voyage en avion sur un de ses petits carnets. Vous remarquerez qu’à l’époque, pour la création de la mascotte, il n’y a eu aucun appel d’offre.

          Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
A LIRE AUSSI  
Nos dossiersFestival International de la bande dessinée d’AngoulêmeAngoulême 2020  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD