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Angoulême J-7 : Rush final pour le Grand Prix

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 19 janvier 2017                      Lien  
Ils sont trois : un Français, un Suisse et un Américain. Trois finalistes candidats élus au premier tour du Grand Prix d’Angoulême, qui pose une question essentielle : à quoi sert ce Grand Prix ? Et plus fondamentalement, à quoi sert le Festival d’Angoulême ?
Angoulême J-7 : Rush final pour le Grand Prix
Bernard Cosey
Photo : A. Menard - Le Lombard

On connaît notre position sur les Grands Prix depuis plusieurs années : ils sont le produit d’un vote « de la profession ». Pour pouvoir accéder au vote, il faut avoir qualité d’auteur. Le site du Festival s’adresse directement à ceux-ci : «  Rapprochez-vous de votre maison d’édition qui transmettra directement votre demande au Festival. »

Il y a environ 350 maisons d’édition de BD en France qui vont de la multinationale au fanzineux de province, et plus de 1500 auteurs. Quelle est la proportion des uns et des autres ? Mystère. Le FIBD nous dit avoir reçu 970 votes. Le résultat s’est joué à très peu de voix de différence. Il y avait des femmes dans la sélection, mais pas à l’arrivée.

Avec cette question : la voix d’un auteur sur le web qui a commencé il y a trois semaines et qui a deux lecteurs et demi (le demi, c’est la grand-mère qui a acheté l’album mais qui ne lit pas les bandes dessinées) est-elle la même que celle d’une Florence Cestac, d’un Boucq ou d’un René Pétillon qui sont les consciences de la profession ? Un éditeur régionaliste qui publie des bandes dessinées sur les grands personnages de son pays (travail respectable) pèse-t-il autant qu’un éditeur qui, depuis des années, construit un catalogue exigeant qui fait avancer le 9ème art ?

Jonathan de Cosey
© Le Lombard

Quel est le taux d’abstention des « vrais professionnels », c’est à dire des auteurs réputés, depuis longtemps dans le métier, par rapport à une cohorte de jeunes gens, fraîchement (dé)formés dans leurs écoles de bande dessinée, qui traînent un bon nombre de vieux dogmatismes impulsés par leurs professeurs et qui n’ont du métier qu’une vision fantasmatique ?

Nous préférions de loin une « académie » qui représentait la profession avec certes des auteurs qui se cooptaient un peu eux-mêmes mais, qui, la liste des « académiciens » en témoigne, représentaient dignement l’histoire de la bande dessinée française mais aussi internationale. Le FIBD a décidé de leur enlever ce rôle. C’est son droit, mais nous avons toujours pensé que c’était une faute.

Manu Larcenet
Photo : R. Scaglia - Dargaud

Certes, le choix du premier tour de l’élection du Grand Prix qui s’est déroulé du 9 au 15 janvier 2017 a sorti trois auteurs incontestables du chapeau. En réalité, Alan Moore figurait dans le trio de tête. Mais, contacté par le FIBD, il a répété ce qu’il disait sur ActuaBD précédemment : bien que flatté, il refuse de participer à ce genre de rituel qui intéresse bien plus un petit monde qui lui échappe qu’il nourrit son propre travail : « J’ai décidé de ne plus accepter de prix, il ne faut pas m’en vouloir. Je préfère que ce soit donné à des gens moins conventionnels. Je ne me rends plus dans des festivals, je n’accepte plus aucune récompense. Je conçois et j’apprécie les sentiments de tous ces gens qui me choisissent, mais je ne veux assumer que ce que j’ai décidé moi-même d’entreprendre, pas ce que les autres veulent de moi. » C’est sans appel.

Les organisateurs du FIBD l’ont donc retiré de la liste, le quatrième se retrouvant dans le trio de tête.

Blast de Larcenet
© Dargaud

Le classique, le punk et le styliste

Qui sont-ils ?

Il y a Cosey d’abord. Cela fait cinq ans, pour notre part, que nous soutenons l’ « hypothèse Cosey » que nous désignions comme : « Un artiste complet qui a su tracer sa voie singulière entre les autoroutes de la bande dessinée commerciale et les pics escarpés de la BD indépendante, un auteur dans tous les sens du terme, héritier du classicisme franco-belge, mais aussi un précurseur du roman graphique à la Emmanuel Guibert, flirtant avec l’autofiction, s’inscrivant dans un discours « cérébral » que ne dénierait pas un Fred, un Mandryka ou un Moebius. »

Chris Ware
Phoot : J. Fidel Alvarez - Delcourt FIBD

Ensuite vient, par ordre alphabétique, le « punk des pâturages » Manu Larcenet qui a marqué les esprits avec son Rapport de Brodeck et à propos duquel Frédéric Hojlo a pu écrire sur ActuaBD : « Manu Larcenet poursuit et achève de la plus belle des manières son adaptation du roman de Philippe Claudel. Il clôt ainsi un diptyque où sa description de l’âme humaine est aussi sombre que son graphisme est brillant. »

Enfin, Chris Ware, un dessinateur américain multi-célébré, notamment à Angoulême, chef de file de la Ligne claire US, à propos duquel nous écrivions : « Avec Chris Ware, nous sommes au-delà d’une simple bande dessinée, de la définition de la bande dessinée elle-même. Prodigieux, son dernier ouvrage relève autant de l’expérience de lecture que de l’initiation narrative et graphique. »

On voit bien les différentes typologies qui se dégagent : un créateur « classique » grand public à la fois auteur de séries (Jonathan, au Lombard) et de romans graphiques élégants et sensibles (Voyage en Italie ou encore Saïgon-Hanoï, Alph-Art du meilleur scénario au Festival en 1993) dont on couronnerait la carrière exemplaire ; un auteur plus récent qui a déjà une belle carrière derrière lui et une personnalité forte ; un styliste enfin qui accompagne l’avant-garde de la bande dessinée depuis les années 1980.

Un exemple du travail de Chris Ware
© Chris Ware

Le deuxième tour se déroulera du 18 au 22 janvier 2017 minuit dans les mêmes conditions que le premier tour, c’est-à-dire, nous dit le FIBD : « …Tout.e auteur/autrice de bande dessinée professionnel.le, quelle que soit sa nationalité, dont les œuvres sont traduites en français et diffusées dans l’espace francophone et ayant participé au premier tour est admis.e à voter pour l’élection du nouveau Grand Prix de la ville d’Angoulême. » Le vote s’effectue sous forme électronique via le site du FIBD à une adresse spécifique Le nom du nouveau Grand Prix sera annoncé le mercredi 25 janvier 2017 à 18 heures à la médiathèque de l’Alpha lors de la cérémonie d’ouverture de la 44ème édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême la semaine prochaine.

Et vous, pour qui votez-vous ?

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Angoulême 2017
 
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21 Messages :
  • Angoulême J-7 : Rush final pour le Grand Prix
    19 janvier 2017 14:29, par Laurent Colonnier

    Et vous Didier ? Vous avez le droit de vote pour ce Grand Prix ?

    Répondre à ce message

  • Angoulême J-7 : Rush final pour le Grand Prix
    19 janvier 2017 15:36, par Frédéric HOJLO

    Didier,

    Tu sais que je suis d’accord avec toi pour l’essentiel. Mais je m’interroge sur le début de ton article. Les "fanzineux de province", qu’est-ce à dire ? Cela pourrait apparaître comme péjoratif à beaucoup de lecteurs vivant au-delà du périphérique parisien.

    Sinon, je trouve tes 2ème et 3ème paragraphes un tout petit peu exagéré. Je ne crois pas que le Grand Prix mérite tout ça. Certes il donne un peu (plus) de visibilité aux auteurs, mais ce sont surtout les œuvres que l’on retient, au final. Enfin, on peut toujours poser les termes du débat, mais j’imagine que la plupart des auteurs ont d’autres priorités.

    Pour le reste, tout à fait d’accord. D’ailleurs je ne vois pas comment différencier les trois artistes encore en lice. Ils sont tous les trois aussi travailleurs et talentueux, mais dans des veines tellement différentes !

    Bien à toi,

    FH (un chroniqueur de province).

    Répondre à ce message

    • Répondu par Sergio Salma le 19 janvier 2017 à  23:08 :

      C’est une façon de parler. D’autant qu’un des plus gros éditeurs français n’est pas basé dans la capitale. Et on ne parlera pas des Belges ni des Suisses encore moins des Québécois. Mais Didier est fâché.

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      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 20 janvier 2017 à  09:05 :

        C’est une façon de parler. D’autant qu’un des plus gros éditeurs français n’est pas basé dans la capitale. Et on ne parlera pas des Belges ni des Suisses encore moins des Québécois.

        J’ai répondu là-haut à ces questions. De toute façon, à l’heure de la mondialisation et de l’Internet, ces catégories n’ont plus trop de sens. Sauf que la géographie joue un rôle, notamment dans l’accès aux médias (TV, grands quotidiens et hebdos). Les éditeurs "de province" (façon de parler en effet) ont la voix qui porte moins que les éditeurs parisiens. Idem pour la distribution, d’ailleurs.

        Mais Didier est fâché.

        Personnaliser le débat est une méthode de rhétorique un peu facile, mon cher Sergio. Cela évite le débat, justement. Est-ce qu’écrire "Sergio est un peu lunatique" est un argument ?

        Répondre à ce message

    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 20 janvier 2017 à  08:56 :

      Tu sais que je suis d’accord avec toi pour l’essentiel. Mais je m’interroge sur le début de ton article. Les "fanzineux de province", qu’est-ce à dire ?

      Ayant moi-même été longtemps un "fanzineux" (terme forgé par mon ami Yves Frémion) de province (belge), je n’ai jamais connoté négativement ce mot. J’interroge seulement le statut de ces éditeurs qui cooptent leurs auteurs : ils ne sont clairement pas structurés comme les grosses boîtes et quand bien même, comment et sur quels critères ces éditeurs sont homologués par le FIBD ? Ont-ils même été sollicités pour l’établissement de ces règles ? Quid des auteurs autoédités ? Pourquoi cette cooptation doit-elle passer par les éditeurs ? Avec quels objectifs ? Vous le savez, vous ?

      Sinon, je trouve tes 2ème et 3ème paragraphes un tout petit peu exagéré. Je ne crois pas que le Grand Prix mérite tout ça. Certes il donne un peu (plus) de visibilité aux auteurs, mais ce sont surtout les œuvres que l’on retient, au final. Enfin, on peut toujours poser les termes du débat, mais j’imagine que la plupart des auteurs ont d’autres priorités.

      Non, on ne retient pas "avant tout" l’oeuvre. Une oeuvre a besoin d’être incarnée de nos jours. Tardi, Boucq ou Vuillemin ne se résument pas à leurs ouvrages. Ce sont des personnalités et le Grand Prix sert à "fabriquer" leur image médiatique. C’est pourquoi cela mérite examen. Je suis un adepte de la libre pensée, je n’accepte donc rien sans un minimum de questionnement, sans exprimer mon opinion. Je trouve que ce recours un peu opaque aux "majorités silencieuses" (je pense comme Baudrillard qu’elles sont une puissance d’absorption et de neutralisation du sens) ne sert pas la cause d’un Grand Prix qui "sacralise", qu’on le veuille ou non, un auteur et son oeuvre.

      Pour le reste, tout à fait d’accord. D’ailleurs je ne vois pas comment différencier les trois artistes encore en lice. Ils sont tous les trois aussi travailleurs et talentueux, mais dans des veines tellement différentes !

      C’est bien pourquoi il est nécessaire d’interroger sa faculté de vote. Quel est l’objectif que l’on veut atteindre ? Donner une image à la profession ? Favoriser un classique qui passera les décennies ? Un routard qualité suisse, une tête à claques bipolaire, ou un styliste sophistiqué seulement compris par trois Angoumoisons, un Québécois et deux New-yorkais ? (Je m’apprête à recevoir des messages courroucés de ces provinces éloignées).

      Répondre à ce message

      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 20 janvier 2017 à  09:45 :

        Angoumoisins, qu’ils pardonnent la coquille.

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      • Répondu par Frédéric HOJLO le 20 janvier 2017 à  11:06 :

        Je le devinais d’humeur à débattre, c’est le cas et c’est tant mieux.

        Merci pour l’éclaircissement sur les "fanzineux de province". Je soulignais l’expression car elle est encore souvent utilisée avec une pointe de mépris inconscient. J’entends parfois certains dire "en région", je crois que c’est encore pire. Alors que les distinctions Paris / province / Belgique / Québec / Madagascar / Pérou / planète Mars n’ont plus lieu d’être, d’accord là-dessus.

        Pour le reste, le Grand Prix a sûrement un certain impact. Qui ne m’intéresse guère, car je m’arrête "avant tout" à l’oeuvre, mais je ne suis pas représentatif.

        Merci en tout cas de poser les termes d’un débat sur le Grand Prix. Un problème est la double attribution que s’est octroyée le FIBD. C’est comme si le Festival de Cannes et l’Académie des Césars fusionnaient. D’un côté les Fauves distinguent des ouvrages au sein d’une sélection, le jury est souverain mais présenté. Comme à Cannes, donc. De l’autre, une "académie" aux contours discutables décerne des honneurs. Comme pour les Césars, donc (encore que les Césars distinguent aussi des films de l’année). Cela apporte de la confusion, qui nuit à mon avis à l’image des Fauves comme du Grand Prix.

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      • Répondu par jbh le 21 janvier 2017 à  09:16 :

        Hello Didier,

        "Un routard qualité suisse, une tête à claques bipolaire, ou un styliste sophistiqué seulement compris par trois Angoumoisins, un Québécois et deux New-yorkais ?"

        Euh ... J’ai bien lu "bipolaire" ?
        Quel rapport avec son art ?
        Je connais un auteur asthmatique, un dessinateur diabétique, un coloriste dyslexique, un éditeur grippé et des internautes qui écrivent un peu rapidement.
        Et je les apprécie tous, pour leur art ou leur façon de pratiquer leur métier.

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 21 janvier 2017 à  09:51 :

          Oui, vous avez bien lu :"suisse", "bipolaire" et "sophistiqué" (dans le sens "cryptique").

          Et évidemment, cela n’a aucun rapport avec ce que produisent ces artistes qui sont des êtres désincarnés, n’est-ce pas ?

          Vous avez surtout du lire "tête à claques". Je ne retire pas un mot.

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          • Répondu par jbh le 21 janvier 2017 à  10:23 :

            Ai-je prétendu qu’un artiste était un être désincarné ?
            J’aime l’œuvre de Cosey, j’aime l’œuvre de Larcenet, et si le fait d’être "suisse" pour l’un et "bipolaire" pour l’autre peuvent avoir une influence sur ce qu’ils écrivent, j’estime qu’on ne peut les réduire ni à une nationalité, ni à une pathologie.
            Sinon, résumons les auteurs à leurs orientations sexuelles, opinons politiques et religieuses, maladies chroniques, couleurs de peau, etc...

            Répondre à ce message

            • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 21 janvier 2017 à  10:43 :

              On a tout à fait le droit de caractériser qui l’on veut, ce n’est pas réducteur pour autant. Je ne résume rien, surtout après un article où je développe mon sujet. Soyez moins obtus.

              Répondre à ce message

        • Répondu par Zot ! le 21 janvier 2017 à  13:14 :

          Cela m’amuse que vous tiquiez à bipolaire, qui n’a rien d’insultant (d’ailleurs Larcenet l’a même reconnu dans une de ses interviews). Bill Baroud et Blast sont les deux facettes du même auteur.

          Répondre à ce message

  • Angoulême J-7 : Rush final pour le Grand Prix
    20 janvier 2017 00:45, par Vega

    Florence Cestac (67 ans), Boucq (61 ans), René Pétillon (71 ans) l’amicale des grabataires, ceux la même qui déclarent en interview ne pas lire de mangas, ceux la même qui a l’heure de la mondialisation n’ont pas été foutu d’exporter leur art, ceux la même qui ont permis la division des ventes moyennes de bd a 10 fois moins la norme d’ avant leur arrivée seraient donc les plus aptes a juger leurs pairs ?

    Répondre à ce message

    • Répondu par Zot ! le 20 janvier 2017 à  09:01 :

      C’est quoi cette attaque violente contre l’âge et des ventes qui diminuent ?

      Répondre à ce message

      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 20 janvier 2017 à  09:42 :

        C’est de la bêtise.

        On y retrouve l’argument crétin de Lewis Trondheim qui insultait Wolinski, le subtil, le courageux Wolinski qui a tant fait pour la bande dessinée et pour ses collègues dessinateurs, qui lui reprochait "de ne pas lire les BD", notamment les mangas et de promouvoir Milo Manara.

        C’était oublier que dans le jury, il y avait des jeunes auteurs (Zep, Dupuy et Berberian...) très au fait des tendances actuelles. Un vrai débat aurait permis à ces jeunes collègues d’affranchir leurs aînés. Mais certaines personnalités de la nouvelle génération n’aiment ni la critique ("Le Monde, c’est caca" disait Trondheim qui refuse de donner une interview à un journaliste d’ActuaBD), aiment à jouer des mécaniques dans les médias et faire l’intéressant avec des arguments populistes (genre , les mangas, c’est jeune, n’oublions pas les jeunes...) qui, quand on gratte un peu, ne résistent pas à l’argument.

        Analysons d’ailleurs ce qui est écrit :

        Florence Cestac (67 ans), Boucq (61 ans), René Pétillon (71 ans) l’amicale des grabataires,

        Bonjour pour les "grabataires" en pleine forme d’ailleurs, de plus de 60 ans. Parce que jeunes les savent tout ? Ils ne sont ni crétins, ni incultes ? Vous savez quoi ? Je pense tout le contraire. Parce que je suis "grabataire", me direz-vous dans un de ces syllogismes dont certains ont le secret. Eh oui, et je m’octroie même le droit à la parole !

        Je crois à la sagesse des anciens, à ces gens qui ont passé des décennies dans le métier et qui savent qu’il est fait de hauts et de bas, de moments de gloire éphémères et de longues traversées du désert. Il a fallu attendre que Marguerite Duras soit "grabataire" pour qu’elle trouve le plus large public.

        En fait, cette réaction donne tout le sens de mon article : voilà un inculte patent qui pense que son opinion vaut celle de gens d’expérience. Sur ActuaBD, nous donnons une large place aux mangas, aux comics et aux BD d’autres régions du monde. A la bande dessinée commerciale comme à la bande dessinée la plus pointue.

        C’est mal connaître les auteurs précités que de croire qu’ils défendent des coteries et qu’ils ignorent ce qui se passe dans le monde (je suppose que notre internaute anti-grabataires ne connaît pas la sublime parodie des mangas faits par Boucq).

        ceux la même qui a l’heure de la mondialisation n’ont pas été foutu d’exporter leur art,

        Encore une crétinerie. 1/ Ce n’est pas le rôle des artistes que de chercher à "exporter leur art" : ce sont aux commerçants (les éditeurs) de le faire. 2/ L’art qui s’exporte n’est pas synonyme de qualité. Ce que nous connaissons des mangas n’est qu’une proportion infime et d’ailleurs déformée de la réalité de la production des mangakas. C’est oublier la puissante industrie qui est derrière, formatée à l’extrême.

        Pagnol, René Hausman, San Antonio, Reiser, Gotlib... s’exportent moins que Dragon Ball ou Céline Dion ? La belle affaire ! Ce sont des génies quand même.

        ceux la même qui ont permis la division des ventes moyennes de bd a 10 fois moins la norme d’ avant leur arrivée seraient donc les plus aptes a juger leurs pairs ?

        Encore une affirmation à l’emporte-pièce étayée par rien. Si on parlait de ces écoles de bande dessinée qui fabriquent des chômeurs et de ces auteurs débutants qui ont la prétention de se faire publier et d’exiger un revenu confortable dès le premier album imprimé (ce qui n’a jamais été une réalité pour l’énorme majorité des créateurs, pas que de BD d’ailleurs). Je serais curieux de savoir combien d’entre eux votent pour le Grand Prix.

        Je milite définitivement pour le rétablissement de l’Académie des Grands Prix. J’adorerais imaginer Hermann face à Trondheim.

        Répondre à ce message

  • C’était oublier que dans le jury, il y avait des jeunes auteurs (Zep, Dupuy et Berberian...) très au fait des tendances actuelles. Un vrai débat aurait permis à ces jeunes collègues d’affranchir leurs aînés.

    Oui sauf que comme vous le pensez si bien vous même ; les vieux se pensent plus malins que les jeunes de par leur age et leur soi disant culture, ce qui empêche tout débat, je parle d’expérience. D’ailleurs l’académie était scindée en 2 groupes qui campaient chacun sur leur position.

    Parce que jeunes les savent tout ? Ils ne sont ni crétins, ni incultes ? Vous savez quoi ? Je pense tout le contraire.

    C’est grace a des jeunes que vous êtes aujourd’hui en mesure de vous exprimer sur ce merveilleux outil qu’est l’internet. Ce ne sont pas ces pré-retraités dont vous faites partie qui vont révolutionner quoi que ce soit, va falloir vous faire une raison.

    C’est mal connaître les auteurs précités que de croire qu’ils défendent des coteries et qu’ils ignorent ce qui se passe dans le monde (je suppose que notre internaute anti-grabataires ne connaît pas la sublime parodie des mangas faits par Boucq).

    Etant donné que j’ai cotoyé Boucq pendant plusieurs années, que j’ai même collaboré avec, je me permettrai de penser que je le connais un peu mieux que vous ne le connaîtrez jamais. J’en sais assez pour pouvoir affirmer que l’age ne fait pas forcément la culture et que les coteries existent bel et bien, ne vous en déplaise.

    Ce n’est pas le rôle des artistes que de chercher à "exporter leur art" : ce sont aux commerçants (les éditeurs) de le faire.

    Selon qui ? Depuis quand ? D’ou tenez vous cette affirmation fort péremptoire ? Vous etes sur de vous ? Vous n’avez toujours pas ouvert facebook et ses fanpages qui pullulent animées bien souvent par les artistes eux mêmes ? Vous n’avez pas eu vent de ces initiatives d’auteurs qui se produisent a travers des blogs, des financements participatifs et autres joyeusetés ? Réveillez vous mon vieux ou allez vous coucher enfin.

    Je milite définitivement pour le rétablissement de l’Académie des Grands Prix. J’adorerais imaginer Hermann face à Trondheim.

    Marrant que vous citiez Hermann grand prix démocratiquement élu par le systéme que vous contestez donc... Qui sait si il serait grand prix a l’heure actuelle si par malheur vous aviez été entendu.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Laurent Colonnier le 20 janvier 2017 à  15:45 :

      Incroyable pour un type qui connait Boucq mieux que lui-même et vient donner des leçons à tout le monde d’être aussi discret et de rester dans l’anonymat. A moins que ce soit ce masque qui fait que vous vous croyez tout permis...

      Répondre à ce message

      • Répondu par Sergio Salma le 21 janvier 2017 à  22:17 :

        En voilà des histoires et des échanges autour du trio ; je suis persuadé que justement le collège des anciens auraient à peu près choisi les mêmes . Car les anciens ne sont plus que des anciens anciens, y a des anciens moins anciens et même des demi-vieux. Voire quelques jeunes. L’intervenant qui parle de grabataires est juste une imbécile s’il est sincère et un comique s’il est cynique. C’est même un phénomène intéressant il y a 20 ans ils étaient 20 de moins, quelle logique implacable n’est-ce pas ? ce qui rend les décisions complexes. Mais c’est la liste de départ qui rend perplexe. Pourquoi ceux-là ? pourquoi celles-là ? Hermann a été quart-de -finaliste au moins 15 fois avant de l’emporter. Les 3 courants représentés à mon avis sont 3 facettes essentielles de la bande dessinée et ils résument bien des tendances générales il me semble.

        Répondre à ce message

        • Répondu par Laurent Colonnier le 22 janvier 2017 à  01:48 :

          Avez-vous remarqué Sergio que au fur et à mesure que nous vieillissons les vieux sont de plus en plus jeunes ?

          Répondre à ce message

          • Répondu par Sergio Salma le 22 janvier 2017 à  11:44 :

            La vieillesse c’est notre âge + 10 ans.

            Répondre à ce message

            • Répondu par Zot ! le 24 janvier 2017 à  19:36 :

              Bien dit ! Mais la jeunesse, c’est notre âge moins 20 ou 30 !

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