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Elizabeth Colomba et Aurélie Lévy : « Queenie, c’est moi ! » [PODCAST]

Par Laurent Melikian le 9 octobre 2021                      Lien  
Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Les deux autrices viennent de publier leur première bande dessinée. Dès sa sortie en août dernier, leur roman graphique épais de 150 pages bénéficie d’un tirage de 25 000 exemplaires et d’un contrat d’adaptation à Hollywood. Au-delà de la success story, il y a une œuvre forte et un personnage historique qui suscite un énorme intérêt. Queenie, la "marraine de Harlem", est en effet un caractère complexe dont la vie et les tribulations s'éloignent de tous les manichéismes. Au carrefour des cultures et des origines, Queenie est à l'image de ses auteurs, qui revendiquent des influences aussi espacées que Frank Miller et André Juillard, mais parviennent à rendre leur thème universel.

Elles sont novices en BD, mais pas novices dans le monde du récit et du graphisme et on ajouterait même, pas novices du tout dans le monde. Ainsi, Elizabeth Colomba est artiste-peintre française d’origine martiniquaise installée à New York, après avoir travaillé pour le cinéma américain en tant que storyboarder.

C’est d’ailleurs en Californie qu’elle a rencontré une autre Française, Aurélie Lévy, d’origine judéo-libanaise, ayant étudié au Japon et assistante à l’époque de l’acteur John Cusack, elle est aujourd’hui écrivaine et documentariste. Quels parcours pluriels !

Elizabeth Colomba et Aurélie Lévy : « Queenie, c'est moi ! » [PODCAST]
© Colomba-Lévy / Anne Carrière

Les deux complices se sont emparées du roman graphique tel que l’a conçu Will Eisner avec Contract With God, en domaine privilégié de l’exploration mémorielle.

Car Queenie, c’est le biopic de Stéphanie St Clair, une figure authentique étonnante du Harlem de la prohibition. Fuyant la maltraitance dans sa Martinique natale, elle devient chef de gang en contrôlant la loterie clandestine de New York.

Un destin incroyable qui mérite bien ce volume à une époque où le mouvement pour l’égalité entre les sexes et les cultures connaît un tournant. De la Martinique à Harlem, on ne peut s’empêcher de remarquer les origines communes entre Stéphanie St Clair et Elizabeth Colomba. Cependant, Queenie est un personnage si universel qu’à l’instar d’Aurélie Lévy dans notre podcast, nous pourrions être nombreux à déclarer : « Queenie c’est moi ! »

Voir en ligne : Pour rencontrer une autre facette de l’art d’Elizabeth Colomba

(par Laurent Melikian)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782843379628

Queenie - La Marraine de Harlem. Par Aurélie Lévy (scénario) et Elizabeth Colomba (scénario et dessin). Editions Anne Carrière. Sortie le 27 août 2021. 22 x 28 cm. 150 pages. 24,90 €.

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Anne Carrière ✍ Aurélie Lévy ✏️ Elizabeth Colomba à partir de 13 ans Biopic Polar Etats-Unis
 
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2 Messages :
  • Curieuse manière de présenter une des autrices de ce roman graphique en disant "d’origine judéo_libanaise". Cette formulation semble malhabile et mélange deux choses qui n’ont rien à voir ensemble même si on peut comprendre votre désir de montrer des parcours singuliers..
    Parleriez-vous de quelqu’un d’origine catholico-française ?
    A vous lire.

    Répondre à ce message

  • Deuxième article que je lis sur cet album et les deux mettent en avant les mêmes choses, l’Histoire, l’implication politique, et c’est tout...
    Je suis en train de commencer cet album et en effet l’éclairage historique sur ce personnage de Queenie et le Harlem de l’entre 2 guerres est génial, et c’est un enorme plaisir de découvrir cette part de l’histoire de toute cette communauté !
    Mais je suis fasciné aussi par la qualité narrative et la qualité graphique !
    Je trouve dingue d’avoir une telle qualité pour un premier album... J’espère qu’en plus de continuer sa carrière de peintre Elizabeth Colomba continuera son travail dans le roman graphique, je me répète mais arriver à ce résultat pour un premier album c’est assez prometteur.
    Quoi qu’il en soit j’ai un peu l’impression que l’aspect politique et historique efface le jugement sur la qualité artistique de cet ouvrage dans les 2 articles que j’ai lu, et je trouve ça bien dommage. L’un empêche pas l’autre ! Quelques lignes en plus sur l’appréciation du travail artistique auraient été bienvenues.

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