La terre est à bout de souffle. Ses ressources naturelles sont presque écumées, l’extinction massive des espèces a laissé la place à un désert absolu et, pour combler le tout, des tempêtes aux allures bibliques balaient les derniers oasis de la civilisation.
Vraisemblablement situé en Russie, Kosmograd est en proie à des convulsions sociales. L’élite de la cité, la transnationale Kosmo, vit dans un luxe inouï, insensible aux contestations de la plèbe, à laquelle elle n’offre que deux voies : s’acharner à travailler dans la construction de l’ascenseur spatial (dans le vague espoir d’un jour migrer vers des colonies stratosphériques) ou la répression…
La police criminalise la contestation sociale et réprime sans pitié. Face à eux, les citoyens s’organisent et questionnent les véritables intentions de la toute-puissante corporation qui les gouverne. Nos jeunes héroïnes Zoya, Paouk et Ev’, qui abordent une esthétique qui évoque aussi bien le cyberpunk que les militants radicaux de l’écologie, participent à la révolte naissante quand le hasard mettra entre leurs mains les renseignements qui peuvent faire tomber tout le système.
S’ensuit une traque incessante, ponctuée de cachettes, révélations et dures décisions à prendre : l’amour ou la survie ? Sauver le monde ou soi-même ? Rien n’est sûr quand le monde entier commence à s’effondrer devant ses yeux.
Dans ce nouvel opus, Bonaventure (Mei : L’archipel sans étoiles, Mei : Le trésor du roi musicien, L’Homme à la tête de fer…), nous plonge dans un univers aux couleurs chatoyantes, guidé par un trait fin et fébrile et de multiples références aux piliers de la SF contemporaine.
À l’instar de Hugues Micol dans Agughia, cet habile conteur, ne cherche pas à nous offrir un récit particulièrement original, mais plutôt à nous épater par sa dextérité de narrateur visuel, entraînant ses lecteurs d’une cascade à l’autre, dans une course-poursuite haletante.
(par Jorge Sanchez)
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Kosmograd - Par Bonaventure. Éditions Casterman. 129 pages - 18€.
La chronique "Meï, Le Trésor du roi musicien" par Lise Lamarche