BD d’Asie

La vague "Demon Slayer" déferle sur l’hexagone

Par Jaime Bonkowski de Passos le 17 février 2020                      Lien  
Dans le torrent de nouveautés que la bande dessinée japonaise déverse chaque année sur la France, quelques titres remportent un succès immédiat quand d’autres échouent à trouver leur public et restent confinés à une sphère de "lucky few" sans atteindre les sommets de leurs aînés. Mais il y en a encore d’autres qui, telles des bombes à retardement, explosent parfois longtemps après leur arrivée dans nos rayons. "Kimetsu no Yaiba", ou "Demon Slayer", fait partie de ces success stories à long terme.
La vague "Demon Slayer" déferle sur l'hexagone
© Koyoharu Gotouge - Shueisha.

Car si, aujourd’hui, rares sont les amateurs de manga qui n’ont jamais entendu parler de Demon Slayer, la série existe pourtant depuis 2016 et compte déjà plus de 19 tomes au Japon.

Elle a passé les premières années de sa vie en y rencontrant un certain succès, se frayant un chemin parmi les titres les plus suivis du Shonen Jump, tant et si bien que le studio Aniplex prend en 2018 le risque de commander une première série de 26 épisodes adaptant les aventures de Tanjiro.

Mais en France, Panini, qui a récupéré les droits de traduction, se heurte à un bide douloureux : la série, initialement intitulée Les Rôdeurs de la nuit, est un échec commercial, et après trois tomes, la publication s’interrompt.

Il faut attendre avril 2019 pour que le miracle se produise : la diffusion à l’international de la série, relayée chez nous par Wakanim, lance une hype inarrêtable autour du titre. Dans la foulée, Panini relance une publication remise à neuf de la série, cette fois sous le titre Demon Slayer et avec une toute nouvelle traduction. Ce reboot rencontre un énorme succès : Kimetsu no Yaiba a finalement conquis le marché hexagonal.

© Koyoharu Gotouge - Shueisha.
© Koyoharu Gotouge - Shueisha.

Et si la qualité intrinsèque de la série explique en partie ce succès, on se doit de considérer l’influence déterminante de l’anime, et surtout l’excellente campagne de communication organisée autour de la série plébiscitée par nombre d’influenceurs.

Une fois de plus, c’est la puissance des réseaux sociaux qui est démontrée : en relayant des extraits de l’anime (ces fameux AMV, courtes vidéos reprenant les scènes de combats d’un anime en y ajoutant une musique épique, très appréciées d’une grande partie des fans), les réseaux sociaux ont su faire monter une hype exceptionnelle autour de la série, qui a motivé les diffuseurs à augmenter la cadence de leur communication, et ainsi de suite : il en résulte un cercle vertueux qui n’a toujours pas fini de dynamiser les audiences et les ventes de la série.

Mais naturellement, on ne saurait justifier le succès de Demon Slayer que par la promotion dont la série a bénéficié. Son auteur, Koyoharu Gotouge, a un style graphique très différent des shonens classiques, moins "net" et plus onirique. Quant à son histoire, elle reprend un thème très présent dans le manga contemporain : les yokaïs et les monstres.

Dans un univers mythologico-fantastique, nos héros luttent contre des créatures qui ne sont pas sans rappeler quelques antagonistes de Bleach ou Shaman King, et Tanjiro, le personnage principal, est gorgé de toutes les

© Koyoharu Gotouge - Shueisha.

valeurs constitutives d’un héros de shonen : bravoure, innocence, générosité et, évidemment, une force de combat qui dépasse l’entendement.

La série parvient toutefois à éviter l’écueil d’être une simple itération d’un genre populaire et impose au lecteur son identité propre. Par le ton ton et par ses personnages, on ose comparer le style de l’auteur à celui d’Osamu Tezuka, particulièrement dans des séries comme Hato ou Sarutobi (Ed. Cornélius) : un monde de mythologie traditionnelle habité par des personnages simples et tendres, qui n’en sont pas moins profonds et attachants.

Demon Slayer est donc une série à découvrir qui vaut le détour autant en anime qu’en manga, même si sa singularité reste toute de même plus assumée dans ce dernier.

Le tome 6 a été publié en janvier dernier, quant à la série animée, la saison 2 n’arrivera vraisemblablement qu’en 2021. Mais heureusement, les fans pourront se régaler d’un film sur l’arc Demon Train qui devrait sortir en 2020.

© Koyoharu Gotouge - Shueisha - Aniplex.

(par Jaime Bonkowski de Passos)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782809478181

Illustration de survol : Tanjiro et sa sœur Nezuko, les héros. © Koyoharu Gotouge - Shueisha.

Demon Slayer sur ActuaBD :
- Lire la chronique des tomes 1 & 2.
- Lire la chronique du tome 4.

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