1192 : pendant que Richard Cœur de Lion mène la troisième croisade en Terre sainte contre Saladin, le roi de France Philippe Auguste profite de la situation pour conclure une alliance avec Jean sans Terre. Le deal est simple : Philippe récupère les duchés français de Richard (Normandie, Aquitaine, Poitou et Anjou) tandis que Jean prend sa place sur le trône d’Angleterre.
Afin d’atteindre son objectif, Jean a besoin d’argent et du solide soutien des notables anglais. Il a donc l’idée de se faire financer par les shérifs qui, en tant qu’officiers de la couronne, doivent verser une contribution annuelle au roi. Ils se rembourseront ensuite grâce aux taxes prélevées à la population dont ils ont la charge. Cette stratégie permettra en plus de faire le tri parmi les shérifs qui lui seront loyaux et ceux qui resteront fidèles au roi Richard, disparu à Jérusalem.
William, le shérif de Nottingham, est l’un de ces loyalistes restés fidèles au roi. Tiraillé entre ses obligations et le bien-être de ses administrés, entre sa loyauté au souverain légitime et la crainte d’être exposé à la susceptibilité de Jean, il comet finalement un acte lourd en conséquences : il s’allie avec la chatelaine de Sherwood, Lady Marianne, afin de dévaliser Hugues de Morville, le chien de guerre de Jean sans Terre.
Née de l’imagination d’Emmanuel Herzet et Vincent Brugeas, Nottingham propose un concept fort : le shérif de Nottingham est Robin des Bois ! Un concept fort, oui, mais qui est aussi casse-gueule comme l’explique le scénariste d’Ira Dei : « La double identité du shérif n’est pas crédible deux minutes. William est un genre de préfet de police. Il est sur un siège éjectable, et chaque succès en tant que Robin est un échec en tant que shérif, et inversément ». Les scénaristes ont donc eu l’idée de faire porter la capuche de Robin des Bois à plusieurs personnages, ce qui leur permet de complexifier l’intrigue.
Le scénario écrit à quatre mains est servi par le dessin de Benoît Dellac, le dessinateur de Sonora et du Serpent Dieu. Celui-ci a pris un plaisir tout particulier à dessiner cette BD car il nourrissait depuis plusieurs années l’envie de réaliser un projet sur le “prince des voleurs”. Avec son dessin classique de style réaliste franco-belge, Dellac réussit à retranscrire l’ambiance mystérieuse de la célèbre forêt de Sherwood, tout en conservant le même type de mise en page dynamique qu’il avait proposé dans Serpent Dieu.
Avec son concept sexy, son intrigue lisible et son dessin retranscrivant très bien l’ambiance médiévale de cette époque, ce premier tome de Nottingham pose les bases d’une potentielle série à succès. À découvrir !
Voir en ligne : Découvrez la série "Nottingham" sur le site des éditions du Lombard
(par Christian MISSIA DIO)
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