One Piece en Série Live-Action sur Netflix

C’est en effet ce qu’on appelle un succès : ce week-end la série s’est classée top 1 dans 84 pays, dépassant de ce fait les records précédemment établis par la saison 4 de Stranger Things et par Mercredi. Sur le site Rottentomatoes, la série a obtenu un score de 83% pour la presse et de 96% pour les spectateurs, et en France, sur AlloCiné, le public lui a accordé la note de 4,2/5.

Pour les producteurs, difficile d’être plus satisfait : la version live de One Piece brise la malédiction des adaptations "manga et animé" des plateformes, dont l’échec le plus retentissant fut celui de Cowboy Bebop en 2021. Il faut dire qu’avec un budget de 18 millions de dollars par épisode pour une première saison qui en compte huit, faisant de cette série l’une des plus chères de l’histoire, le pari était à la hauteur des moyens engagés.

Une série aux chiffres de vente exceptionnels

Rappelons que One Piece, débuté en 1997 et comptant à ce jour 106 volumes, narre les aventures de Monkey D Luffy et de son équipage de pirates. Ceux-ci voguent à travers la plus grande mer du monde à la recherche du légendaire trésor du Roi des Pirates tout en affrontant la Marine et d’autres pirates se dressant sur leur chemin.

La série a été annoncée pour la première fois le 21 juillet 2017 par le rédacteur en chef de Weekly Shonen Jump, Hiroyuki Nakano, lors des commémorations du 20e anniversaire du manga. La série est produite par Kaji Production, Tomorrow Studios et Shûeisha, et développée par Matt Owens et Steven Maeda. Une très longue production dû à l’ambition du projet mais aussi à la volonté d’Eiichiro Oda de garder un contrôle sur cette adaptation en participant à toutes les étapes.

© Netflix

Ainsi dans les messages réguliers à ses lecteurs, le mangaka n’a pas manqué de souligner la difficulté venant de leurs différences culturelles, avec des codes et des objectifs en matière de divertissement très différents. Cette implication du mangaka est allé jusqu’à exiger de retourner plusieurs scènes de la série qui ne le convainquaient pas totalement.

Cette première saison, adaptant la saga d’Eastblue (volume 1 à 12), arrive finalement sur écran (numérique) le 31 août dernier, à l’issue d’une campagne promotionnelle d’ampleur et de nombreuses interrogations sur la viabilité d’un tel projet. En effet, comment rendre justice aux îles hors normes qui côtoient des personnages loufoques aux pouvoirs extraordinaires ? Cependant, l’avantage de cette première partie est que le début de One Piece joue modérément sur le merveilleux, au contraire de la suite qui va développer un univers toujours plus extravagant et fantastique.

Et pour cette première saison, la promesse semble avoir été tenue : les aménagement de l’histoire apparaissent logiques et malins, les acteurs convaincants et la direction artistique, bien que plus sombre que l’oeuvre originale, réussit à donner vie à cet univers singulier. Tout n’est pas parfait, certains choix demeurent discutables et les scènes d’action ne sont pas toutes au même niveau, mais la réception générale se révèle en fin de compte de l’ordre de l’agréable surprise.

Cependant, en dépit du travail colossal qu’on devine, le plus dur reste à venir : confirmer avec une saison 2, déjà actée, en trouvant un équilibre entre le copier-coller des scènes du manga, la recherche d’un rythme et d’une identité propre, et la restitution d’un univers loufoque, coloré, disproportionné et spectaculaire dont la saga d’Eastblue n’est qu’une simple ébauche, en réalité bien sage.

Le tome 104 de One Piece (Ed. Glénat)