Rumic world 1 or W - Par Rumiko Takahashi - Delcourt/Tonkam

On ne présente plus Rumiko Takahashi, du moins auprès des amateurs de manga de plus de trente ans. En effet durant les années 1980 et 1990, les adaptations animées de ses œuvres ont bercé toute une génération, que ce soit Lamu, Juliette je t’aime et Ranma ½.

Si Inu-Yasha a également connu un beau succès au Japon et à l’international, nous ne pouvons pas dire la même chose avec Rin-ne débuté depuis 2009 [1]. Très loin des ventes de la grande époque, la série semble aujourd’hui suivie essentiellement par un noyau de lecteurs vétérans de la mangaka, que ce soit au Japon et en France.

C’est dans ce contexte que sort ce recueil d’histoires de la mangaka qui n’est pas le premier du genre à sortir en France : Le Chien de mon patron (2003), La Tragédie de P (2004) et Un Bouquet de fleurs rouges (2007), tous publiés chez Tonkam durant la période de parution de Inu-Yasha.

© by TAKAHASHI Rumiko / Shogakukan / 1978 - 1994

Rappelons tout d’abord qu’en dehors de ses séries longues, Rumiko Takahashi est aussi une grande productrice d’histoires courtes, rassemblées sous diverses « séries » comme les Rumic World ou les Rumic Theater.

Ce nouveau recueil, publié en France presque dix ans après le dernier, propose neuf histoires [2], réalisées entre 1978 et 1994, qui balaient un large panel du style de la mangaka, sauf les récits d’horreur.

Nous y trouvons plusieurs histoires de fantômes ainsi que des récits mettant en scène des clubs sportifs : boxe, kendo, rugby et évidemment baseball. Beaucoup de fantastique mais aussi de loufoquerie et de « choc des générations », avec des grand-mères et de grands-pères qui en ont à revendre aux petits jeunes !

On appréciera tout particulièrement une improbable faim du monde, qui pose la question essentielle : « patates ou prières ? » ; ainsi que cette mésaventure d’un charmant couple de bras-cassés passablement escrocs.

© by TAKAHASHI Rumiko / Shogakukan / 1978 - 1994

Ce sont, dans l’ensemble, des fables, voire des satires, avec des protagonistes dotés de défauts ou « fautant », qui au travers de leurs mésaventures y trouvent une petite leçon de vie moralisatrice.

Les amateurs de Rumiko Takahashi ne seront pas déçus, y retrouvant ses personnages attachants et sa verve à la fois drôle et spirituelle, même si ces histoires offrent en fin de compte peu de surprise, mais le plaisir de se replonger dans ce Rumic World n’en restent pas moins bien réel.

Enfin notons que l’éditeur a fait le choix de l’« édition de Luxe » : format 21,5 x 16 cm avec couverture cartonnée, garde couleur, tranchefile, signet et surtout un prix de 19,99 euros. Un travail soigné mais un peu cher, une solution sans doute pour publier un album qui se vendra de façon limitée sans perdre beaucoup d’argent, comptant sur le pouvoir d’achat un peu plus élevé des lecteurs actuels de Rumiko Takahashi.

C’est hélas la condition pour voir ce type d’album, un peu patrimonial, destiné à un public niche, mais qui sont néanmoins des petits trésors de bande dessinée qui valent parfois le détour.

© by TAKAHASHI Rumiko / Shogakukan / 1978 - 1994