Les organisateurs du Festival de la bande dessinée de Saint-Gilles avaient avancé la date de leur événement d’un mois pour mieux profiter de la dynamique générée par la Fête de la BD de la Région Bruxelloise. Le festival a donc lieu ce week-end, et des navettes avaient été mises en place pour rejoindre la Place des Palais et le Mont Des Arts où se tenaient les évènements liés à la fête. La cérémonie d’ouverture du Festival a eu lieu en présences de quelques grandes figures de la Région Bruxelles-Capitale, lesquels n’ont pas manqué de souligner l’importance que revêtait la BD à leurs yeux.
Le « Prix Avenir » a été remis à Annabel pour le deuxième tome de la trilogie Magus. En mars dernier, Charles-Louis Detournay soulignait dans nos pages son sens aigu de la mise en scène : « Elle réussit à exprimer les sentiments forts vécus dans [ce Moyen-âge] chaotique, tout en laissant une belle expression à la magie. Dans ces tons d’automne, on profite pleinement de la composition de ces pages, qui évitent le tape-à-l’œil pour aller à l’essentiel : servir magistralement le récit. »
Le prix « Jeunesse » a été décerné à David Etien pour « Les Quatre de bakerstreet », qui a signé avec Djian et Olivier Legrand, une fort belle série se déroulant à l’époque victorienne, où des gamins des rues formés par Sherlock Holmes résolvent différentes enquêtes.
Merwan, le coauteur de « Pour L’Empire » (avec Bastien Vivès) a été distingué par le prix de la presse. Pour l’Empire est sans doute l’un des cycles mythologiques les plus ambitieux du moment. Les auteurs nous emmènent dans une antiquité sans véritable référence historique. Les membres d’un bataillon historique vont être confrontés à une expérience à laquelle ils n’ont jamais été préparés…
Le « Prix du meilleur scénario » a été remis à Michel Jacquemart pour « Noël Noir », une aventure de Lefranc. Il avait plongé le célèbre journaliste dans une enquête dans les charbonnages décrivant les difficiles conditions de vie des mineurs.
Cromwell a été distingué par le « Prix du meilleur dessin » pour Le Dernier des Mohicans, une adaptation du roman de Fenimore Cooper. Charles-Louis Detournay décrivait ainsi le travail de l’auteur : « on n’est d’ailleurs plus vraiment dans la bande dessinée pour cette adaptation, car on plonge réellement dans cet univers de forêts et d’indiens tapis dans les ombrages : chaque ’case’ est un tableau, réalisé à la brosse, une technique qui nécessite beaucoup d’espace. S’il y a des scènes qui comportent une succession classique de cases en bande dessinée, on profite souvent d’un immense tableau pour évoquer une scène, photo instantanée du moment le plus évocateur, dans toute sa puissance. »
Pieter De Poortere a reçu le « Prix de la meilleure BD néerlandophone » » pour « De Zoon van … » (Le Fils d’Hitler. Un récit caustique et anticonformiste qu’ActuaBD évoquait dans les termes suivants : « Le Fils d’Hitler est un incroyable patchwork de clichés sur la guerre et sur le comportement humain : le résistant désintéressée, l’aviateur anglais, la petite juive qu’il faut sauver, le général nazi complotant pour tuer Hitler, mais également les émotions les plus simples de la nature humaine, tels que l’envie d’avoir un enfant, de ‘posséder’ une femme, de se venger, de manger ou de rire. »
Enfin, le Grand Prix Saint-Michel, récompensant un auteur pour l’ensemble de sa carrière a été remis à André-Paul Duchâteau. Le scénariste de Hans et de Ric Hochet a évoqué pendant de longues minutes son ami Tibet et a souligné à quel point il lui manquait. Il a également tenu à remercier l’encyclopédiste Patrick Gaumer pour son amitié et son travail sur la biographie qu’il lui a consacrée.
(par Nicolas Anspach)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
En médaillon : André-Paul Duchâteau et son prix "Saint-Michel".
Lien vers le site du Festival
Photos : (c) Nicolas Anspach
Participez à la discussion