C’est la guerre ! Pour l’avant-dernier tome de cette grande saga familiale à travers l’Europe, fini les bonds dans le temps : l’action se concentre après 1940 dans une Europe sous les bombes du Troisième Reich. Sur le front, le lieutenant Georg, « enfant de la honte », remue ciel et terre pour retrouver la trace de sa mère, Lieselotte, grande reporter partie enquêter sur les camps de concentration.
Alors que le deuxième tome semblait, à première vue, plus déstructuré narrativement, celui-ci prend un chemin plus linéaire. Dans le même temps, les différents points de vue, dus à la multiplicité des personnages, sont aussi atténués au regard de la place que prennent les arcs narratifs de Georg et de Lieselotte.
Le dessin d’Aurélien Morinière évolue encore, lui aussi, pour prendre un aspect plus brut, plus pictural, rompant avec le classicisme des dessins réalistes des BD de guerre. Toujours bien aidé par la rigueur de la documentation de ses scénaristes, Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O’Griafa, le dessinateur soigne une reconstitution fidèle de l’époque plaçant cette fiction au cœur d’un contexte documenté.
Dans ce troisième tome, la mission première de cette saga laisse momentanément la place à l’intrigue fictionnelle tout en permettant un focus sur la période.
L’ultime volume de Visages est attendu pour la fin de l’année. Il conclut cette saga familiale qui court sur trois générations avec comme sous-texte l’envie de montrer la complexité du peuple européen, ainsi que l’inconscient collectif du continent sur lequel nous vivons.
(par Kelian NGUYEN)
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