Harley Quinn Infinite T. 4 - Par Stephanie Phillips & Matteo Lolli - Urban Comics

Ce quatrième et dernier tome [1] propose deux grandes histoires qui confrontent de nouveau Harley Quinn à ses aspirations en tant qu’héroïne et à sa place dans la grande famille des défenseurs de la justice et des protecteurs de la Terre. En soi rien de très nouveau ou d’original, comme sur l’ensemble des épisodes écrits par Stephanie Phillips, mais une excellente maîtrise du personnage, qui évolue avec naturel et justesse dans ces aventures.

Dans celle qui occupe la première partie du volume, Harley se fait recruter par Luke Fox, alias Batwing, pour intégrer une équipe d’héros au passé trouble, comme Killer Frost, Bronze Tiger, ou encore Solomon Grundy. Leur mission : se rendre sur l’ancien quartier général lunaire de la Ligue de Justice pour neutraliser un dangereux agent pathogène venu du Multivers Noir.

Une aventure qui reprend tous les codes de Suicide Squad, si ce n’est que le commanditaire est ici un philanthrope qui cherche à faire le bien, mais aussi à se racheter après plusieurs erreurs passées. La référence à Suicide Squad est rappelé par Harley qui baptise leur équipe « Force Spéciale XX » - un X de plus par rapport au nom de code de la fameuse équipe de criminels.

© DC Comics / Urban Comics

La seconde histoire, qui conclut donc le passage de Phillips sur le titre, confronte Harley à un mystérieux assassin et convoque également le Multivers pour finir sur un déluge d’« Harley Quinn ». Là aussi l’aventure s’avère efficace avec une mise en scène d’Harley convaincante, distillant une dernière fois et à tout-va des répliques méta-contextuelles qui brisent le Quatrième Mur.

On pourra remarquer que ces deux histoires s’appuient sur des scénarios qui pourraient être utilisés dans n’importe quel comics de DC. Elles sont finalement à l’image de la série, qui en cherchant à retourner aux sources du personnage, n’a fait que reprendre des choses déjà vues plusieurs fois. Seul le personnage de Kevin, improbable acolyte d’Harley, apporte un peu de fraicheur. De plus, on pourra trouver décalé le thème de la rédemption : notre chère arlequin est définitivement passée du côté des « bons » depuis 2014 et la reprise d’Amanda Conner et de Jimmy Palmiotti.

En conclusion une série plutôt bien faite, autour d’aventures classiques, voire archi-classiques, sans surprise ou réelle nouveauté. Sa singularité aura été de faire de l’analyse des états d’âmes de ses personnages le cœur de son récit. Sur cet aspect-là, cette période s’avère plutôt réussie dans l’exploration des sentiments de culpabilité d’Harley qui cherche sa place - même si celle de la période précédente semblait lui aller comme un gant, mais c’est le jeu des comics mainstreams.

© DC Comics / Urban Comics