Cette fois, c’est Gandhi, La Callas, Audiard et Hugo qui s’y collent. Les ingrédients de la série demeurent les mêmes avec de courtes histoires, de longueur inégale mais au scénario semblable : une situation initiale présentant la personne à aider, le choix par Dieu de la célébrité morte la plus appropriée (biographie à la clé) pour ce faire, l’intervention de celle-ci entraînant la résolution de la situation initiale, le tout s’achevant par un beau dessin au crayon de bois, révélant la faveur demandée par chacune de ces célébrités pour prix de leur intervention.
L’ensemble, qui confine à la recette, fonctionne globalement bien, commençant tambour battant avec l’histoire de la 4e fortune mondiale, sûre d’elle-même en diable, mais dont l’avion doit atterrir de manière forcée sur une île déserte, ou presque, Gandhi se trouvant dans une hutte.
On appréciera aussi celle sur le con qui voit des cons partout, sauf lui, et que le scénariste Audiard, "spécialiste ès cons", viendra remettre sur le droit chemin. C’est drôle, forcément, les répliques étant repiquées au fameux dialoguiste.
Les deux dernières histoires sont, à mon sens, un ton en dessous. Le passage à un papier mat, aux couleurs moins criardes, et qui met mieux en valeur le dessin de Nicolas Barral (qui vient par ailleurs de signer un très beau "Sur un air de fado" est un choix bienvenu.
Si le premier volume avait pu constituer une bonne surprise, le deuxième avait un peu déçu. Avec le troisième, on prend toujours un certain plaisir, à défaut d’un plaisir certain. La recette semble un peu épuisée. Pour la renouveler, il conviendrait peut-être de l’épicer à la façon (toutes proportions gardées) des auteurs de l’OUBAPO qui jouent des contraintes formelles qu’ils s’imposent.
(par Philippe LEBAS)
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