Valérie Mangin est historienne et connaît ses manuels par cœur. Thierry Démarez est un sacré bon dessinateur, superbement soutenu par son coloriste Jean-Jacques Chagnaud, l’un des plus brillants de l’époque, aussi à l’aise sur les rendus cinématographiques de l’antiquité, que dans la vérité des costumes ou des architectures. À chaque case, nous sommes dans de la peinture d’histoire, dans des tableaux -certes aux accents plus modernes- mais dignes quand même de ceux d’Alma-Tadema. Quel art !
Mais là est peut-être le problème. Dans cette histoire d’empoisonnement, prétexte pour obliger le sénateur de Rome à chercher les sources du Nil en espérant trouver chemin faisant l’Atlantide, les explications historiques et scientifiques pèsent un peu sur une progression où il ne se passe pas grand-chose.
La promesse était pourtant conséquente : on nous parlait de géants, des ossements d’Osiris, et de la fameuse légende de l’empire englouti. Mais est-ce le jeu des acteurs ? , le manque de rythme dans l’action ? , on vibre peu… L’exactitude, la qualité graphique ne suffisent plus. Il faut le souffle de l’aventure. Et au bout de ce douzième tome, ce n’est pas le khamsin qui fouette nos imaginations, mais une simple brise.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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