En effet, si le tome cinq débute sur la crise de confiance que traverse Shimakaze suite à la découverte de l’existence des "haters d’internet", cette péripétie va rapidement être réglée. Rappelons que l’anglicisme "hater" désigne les personnes qui publient des commentaires sur le net extrêmement haineux et agressifs sur les œuvres ou contre les auteurs. Kouji Seo n’épilogue pas sur ce sujet et résout la crise avec une séance de dédicaces où Shimakaze rencontre ses plus grands admirateurs : rien de mieux pour redonner la forme à un auteur !
Une fois cette séquence passée, Takanashi devient donc la vedette de ces deux tomes. Outre son projet d’histoire courte sur l’athlète Asuka Mishima, nous avons droit au retour du conflit avec son père, mangaka vedette du Weekly Shônen Magazine, avec qui elle est en froid. Et celui-ci lui rend bien lorsqu’elle se retrouve en pleine galère et sans assistant suite à une panne de courant : il refuse en effet catégoriquement que les siens lui donnent un coup de main pour tenir la deadline de son rendu.
Mais c’est aussi l’occasion de voir notre héroïne passer en mode nekketsu [1], avec une session de travail de 20 heures pour rattraper le retard ! Heureusement, son éditeur va tout de même trouver des solutions pour la décharger de cette masse de travail, avec une rivale qui se change en alliée d’un jour.
Mais le plus important demeure : est-ce que cette histoire rencontre un succès ? Nous n’allons pas trahir le secret, mais après ce premier projet de manga basé sur une historie vraie, le récit enchaîne avec un nouveau cross-over exploitant une autre ancienne série de Kouji Seo : Fûka. Après le sport, ce sera donc la musique qui est mise à l’honneur avec le groupe de pop-rock Blue Wells.
Et comme pour A Town Where You Live dans les tomes précédents, le mangaka en profite pour défendre Fûka et plus particulièrement le sujet qui a fâché à l’époque les lecteurs : la mort de Fûka. Takanashi et Kenzaki se disputent sur le fait de mentionner ou non Fûka, et son décès, dans le manga sur Blue Wells, renvoyant de façon méta contextuelle à une discussion entre Seo et ses lecteurs.
Le dilemme court tout le long du tome 6 mais le mangaka finit par apporter sa propre réponse, avant d’enchaîner avec un développement plus léger : l’amie d’enfance de son héros qui réapparait dans un rôle de vamp’ ! On achève ainsi cette lecture en constatant que Seo reste égal à lui-même et c’est certainement pour cela qu’on l’aime !
(par Guillaume Boutet)
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Hitman T. 5 & T. 6. Par Kouji Seo. Traduction Fabien Dautriche. Pika Edition, Collection "Shônen". Sortie le 26 mai 2021 & le 15 juillet 2021. 192 pages. 7,20 euros.
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[1] Nekketsu : signifie « sang bouillant », ce vocable désigne un type de récit au traitement exacerbé et exagéré dans ses situations et dans la manifestation des émotions.