Composée de sept Etats répartis sur deux continents, l’Atlantide est associée à une société utopique, dont l’économie est basée sur des échanges équitables, et où la technologie, futuriste et non polluante, assure à ses habitants de vivre dans une société progressiste et pacifique. Politiquement, l’Atlantide compte un souverain par Etat, et un empereur pour les sept Etats fédérés. Le récit commence au moment où le Markosamo s’apprête à devenir empereur. Son initiation passe par un cérémonial au sommet du mont Kiblo ; à mesure que l’ascension progresse, des voix se manifestent en lui, des souvenirs lui reviennent, et des ancêtres disparus semblent vouloir lui transmettre un message : et si son peuple avait fini par se perdre dans des excès de frivolité et d’apparence ? La créativité des Atlantes, si réputée, est-elle en danger, au point de les faire disparaître ? L’empereur devra faire des choix pour la survie de sa civilisation, et bien choisir ses alliés pour faire triompher des valeurs plus spirituelles, mais qui portent aussi en elles de grands dangers.
Vincent Pompetti s’inspire d’un roman publié en 1973 par l’autrice française Christia Sylf, Markosamo le Sage. Il reste ainsi fidèle à l’exploration en bande dessinée de mondes mythologiques et de civilisations perdues (comme il l’avait fait précédemment pour Avalon ou les Anciens Astronautes), où se rencontrent des personnages porteurs de messages à la portée philosophique et allégorique très contemporaine. Rivalités, alliances, versatilité de la nature humaine... Dans un univers à la fois très réaliste et complètement étranger, Pompetti aborde des thèmes qui interrogent en miroir nos propres sociétés. D’un point de vue graphique, le dessin de Pompetti, à l’aquarelle et aux encres, donne à voir un univers très coloré, où une technologie pointue côtoie une faune majestueuse et étonnante.
Le livre s’amorce avec une présentation sur quatre pages des principaux protagonistes de ce récit : un prélude nécessaire et fort utile, sur lequel on revient souvent au fil de la lecture, tant il est parfois difficile de suivre l’ensemble des personnages et ce qu’ils symbolisent. En fin d’ouvrage, une dizaine de pages sont consacrées à l’oeuvre de Christia Sylf, et on trouve également quelques illustrations complémentaires où Pompetti fait valoir la dimension envoutante de ses aquarelles.
(par Damien Boone)
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