En effet le quatrième tome marque la fin du premier du Light Novel [1] original, en achevant le tour de notre héroïnes des quatre grands pavillons de la cour intérieure, résidences des Grandes Concubines. Nous rencontrons donc enfin Dame Aduo, la plus mystérieuse des "quatre", loin d’être coquette et à l’apparence androgyne.
Comme souvent, tout commence en retrouvant le corps d’une servante assassinée, en dépit de la tentative de faire passer la chose pour un accident. Presque la routine pour Mao Mao qui est chargée par Jinshi, plus ou moins directement, de mener l’enquête. C’est ainsi qu’elle intègre en tant que servante le Pavillon de Grenat où réside Dame Aduo.
L’intrigue policière rejoint celle de l’affaire de la tentative d’assassinat de Dame Lishu vu aux tomes différents. Il s’agit en effet du même coupable : nous concluons ainsi un mystère de long cours, même si l’objet réel du récit est ici le personnage d’Aduo, sa personnalité, son passé et évidemment son secret. Une histoire particulièrement intéressante, qui offre une nouvelle vision de l’Empereur, mais aussi de certains personnages, bien que rien ne soit explicite.
La fin du tome propose plusieurs très belles scènes, comme cette discussion au clair de lune entre Mao Mao et Aduo, mais surtout elle marque la fin d’un cycle. Aduo quitte le Harem Impérial, l’Empereur lui offrant une villa dans le sud du pays, tandis que de nombreuses servantes sont congédiées et Mao Mao retrouve une liberté toute relative. En effet, elle retourne travailler dans une maison close du Quartier des Plaisirs.
Une situation qui ne dure pas longtemps car Jinshi lui propose de la racheter, ce qu’elle accepte. Elle revient ainsi au Palais Impérial, cette fois-ci au service officiel de Jinshi. Un retour "aux affaires" avec de nouvelles petites énigmes meurtrières, un tacticien militaire curieux à propos de notre héroïne et même un cours d’éducation sensuelle dispensé aux Grandes Concubines.
Avec cette élégance et ces pointes d’humour si caractéristiques de la série, des sujets complexes sont de nouveaux absorbés, certains à l’issue tragique mais toujours sans jugement moral. En effet notre héroïne, mue principalement par la logique pure et l’expérience d’une vie extrêmement dure, ne juge jamais les autres, préférant toujours aller de l’avant, comme la plupart des personnages, conférant au titre cette ambiance si unique.
(par Guillaume Boutet)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Les Carnets de l’apothicaire T. 4 & T. 5. Par Natsu Hyuuga (auteur original), Itsuki Nanao (story-board), Nekokurage (dessin) & Touco Shino (Character Design). Traduction Géraldine Oudin. Ki-oon, collection "Seinen". Sortie le 1er juillet 2021 & le 2 septembre 2021. 184 pages. 7,90 euros.
Les Carnets de l’apothicaire sur ActuaBD :
Lire la chronique du tome 1
Lire la chronique des tomes 2 & 3
[1] Petit roman publié en feuilleton illustrés formellement très simples et très populaires, notamment auprès du jeune public.
Participez à la discussion