Les Yeux Verts : l’indispensable intégrale de la série oubliée d’Hubert et Zanzim

2002, Hubert a déjà fait ses armes dans la BD comme coloriste sur plusieurs albums et a déjà scénarisé le premier tome du Legs de l’Alchimiste dessiné par Tanquerelle, quand il collabore avec pour la première fois avec Fred Zanzim. Le dessinateur fait ses premiers pas dans la BD avec ces deux tomes des Yeux Verts. Premier pas aussi dans une collaboration qui s’avère frutueuse : La Sirène des Pompiers, Ma Vie posthume, avant l’apothéose Peau d’Homme, ses 200 000 exemplaires vendus et sa quinzaine de récompenses.

Réédités trois ans après la sortie de Peau d’Homme, les deux tomes de cette aventure médiévale fantastique, où une paire d’yeux aux pouvoirs étranges attire la convoitise de protagonistes protéiformes, brassent une ribambelle de thèmes qui influent dans l’intrigue comme dans toute l’oeuvre du duo : la famille, le pouvoir, la religion… le tout instillé dans une aventure épique. Réalisées à l’acrylique, les planches des Yeux Verts se signalent par leur originalité dans l’oeuvre d’un Zanzim qui se dirige ensuite plus vers une Ligne claire modernisée.

Dans cette version intégrale, en plus des deux tomes publiés à l’époque aux éditions Carabas, les éditions Glénat dévoilent un matériel exclusif et exceptionnel. Outre une couverture originale de Zanzim, le fruit d’un travail minutieux à la fois, de l’éditeur, de Zanzim et des ayants droits d’Hubert, un troisième tome jamais édité voit ici le jour. Enfin presque : ce tome se découpe en 14 planches dessinées par Zanzim, un storyboard de la suite et une fin de scénario de la main d’Hubert qui forment un troisième album inachevé.

Alors que la deuxième histoire, se termine sur une fin ouverte, une suite avait été imaginée, écrite et découpée par Hubert et que Zanzim avait déjà mise en chantier lorsque survient le décès inopiné du scénariste. Difficile, pour le dessinateur, de le terminer seul, alors qu’il doit, en parallèle, avancer sur des projets solo. Cet album reste donc, pour le moment, inachevé.

En l’état, il est cependant dommageable que le storyboard, découpé, dessiné et rédigé de la main d’Hubert soit parfois un peu compliqué à suivre : des fautes de la mise en page de l’intégrale à l’écriture calligraphiée parfois difficile à lire par sa taille ne permettent pas de lire aisément ce troisième album tout droit sorti des archives.

Notons, en revanche, la qualité de la réalisation de l’objet : dos toilé, reproduction des planches impeccabe,,… rien n’est laissé au hasard pour en faire un album indispensable à votre bibliothèque. À un prix rond de 20 €, c’est une aubaine par les temps qui courent, surtout à l’approche des fêtes de fin d’année.