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Midam au CBBD : "Itinéraire d’un Kid de Bruxelles"

Par Jacques Schraûwen le 12 octobre 2020                      Lien  
Le rôle d’un lieu comme le CBBD est de participer pleinement à la réalité du neuvième art, sous toutes ses formes. Et la présence de Midam aux cimaises de cet endroit emblématique de la bande dessinée est parfaitement bienvenu ! Entretien avec l'auteur...

Ce sont près de trente ans de présence dans le monde des petits Mickeys qui s’accrochent aux cimaises du CBBD. Des années pendant lesquelles Midam a construit à la fois une carrière et une œuvre, tout au long d’albums mettant en scène une enfance d’aujourd’hui, intemporelle parfois, mais terriblement contemporaine également par les thèmes, toujours souriants, qui y sont abordés.

Midam au CBBD : "Itinéraire d'un Kid de Bruxelles"

La caractéristique première de Midam, c’est de consacrer ses talents à la mécanique difficile du gag. Ce faisant, il s’inscrit sans aucun doute dans une forme de tradition dans laquelle se sont illustrés des auteurs comme Roba, Franquin, Attanasio, Cauvin, Delporte.

Et le premier intérêt de cette exposition, c’est de découvrir le trajet intellectuel et graphique de Midam, de ses premiers travaux « scolaires » à ses premiers dessins dans le Journal Spirou, de ses illustrations à ses deux séries à succès, Kid Paddle et Game Over.

J’ai toujours été intéressé par ces processus de création qui font qu’un auteur, naturellement influencé par ses aînés, parvient à créer un univers qui lui est propre. Et cette exposition, simple, linéaire et chronologique, destinée à plaire aux mômes comme à leurs parents, cette exposition mise en scène par Mélanie Andrieu permet de percevoir ce cheminement. Elle fait par exemple découvrir tout le travail du noir et blanc de Midam, son trait de plus en plus précis, de plus en plus parlant aussi.

Mais elle nous montre aussi les œuvres plus récentes de Midam, des œuvres dans lesquelles désormais la couleur occupe une place prépondérante. L’ennui et la routine ne font pas partie des habitudes de Midam, incontestablement, et cela aussi se perçoit tout au long de cette exposition.

Il y a dans la manière dont Midam aborde la couleur une présence presque palpable de la matière. Ce sont des jeux de lumière, au sens classique du terme, mais dans un monde figuratif dont la finalité reste le sourire, un sourire accompagnant la naissance de quelques imaginaires farfelus parfois démesurés.

Je disais, en préambule de cette chronique, que le rôle d’un organisme comme le CBBD, c’est de rendre compte, aussi, de tous les horizons que la bande dessinée explore aujourd’hui comme hier. Je sais que certains vont s’étonner de voir ostensiblement honorée une œuvre dont le but essentiel est de plaire, et de plaire au plus grand nombre. Une œuvre dont on peut dire, profondément, qu’elle est populaire, dans le premier sens de ce terme, proche des gens, dialoguant avec eux, leur offrant quelques moments de plaisir simple.

Et je trouve, personnellement, que c’est un vrai plaisir que de pouvoir voir ainsi s’exhiber le portrait dessiné d’un artiste qui, pour boudé qu’il soit par d’aucuns intellos tristounets, appartient pleinement aux paysages variés (heureusement !) du neuvième art !

En cette époque où les sacrifiés de la Covid sont nombreux, de l’Horeca à l’enseignement, des organismes de santé aux indépendants, les artistes, quels qu’ils soient, sont fortement touchés, eux aussi ! Les musées, les lieux d’animation artistique ont besoin qu’on les soutienne, et le CBBD ne faillit pas à cette triste vérité !… Il faut aller dans les musées, il faut dénier à la maladie le pouvoir de laisser mourir la cuture !

Voir en ligne : CBBD

(par Jacques Schraûwen)

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