Alors que la mission de sa compagnie de mercenaires était simple - escorter une dame chez un maître d’une cité reculée - la malchance de notre héros fait son apparition d’entrée de jeu. La Poisse est blessé. Mortellement blessé. En revenant sur ses pas, pensant avoir échappé à ses poursuivants, l’orkelin se retrouve non seulement face à la mort, mais également à son grand-père décédé plus de vingt ans auparavant.
Loin d’être doté du troisième oeil rendant la vue des spectres possible, il en déduit que la mort l’a fauché...un peu trop tôt à son goût, et il compte bien le faire payer cher au maître de cette cité lugubre, où des fantômes armés jusqu’aux dents, se baladent sans vergogne pour effrayer le peu de population qu’il reste.
Un véritable plaisir de retrouver Olivier Peru, aux commandes de ce dernier opus, lui qui a déjà pris les rennes de quelques tomes de la série Elfes, mais également de la somptueuse série Médicis, également parue chez Soleil. L’histoire se tient de bout en bout, et même les tournures d’événements les plus alambiquées restent cohérentes à la trame principale. De plus, on sent qu’il maîtrise les différents langages des Terres d’Arran, permettant au lecteur de se délecter du jargon typique aux orcs et aux gobelins, exprimées par la Poisse, pour les premiers, et son grand-père pour les seconds.
Quant à la partie graphique, on ressent un réel talent chez Stefano Martino et Benoit Dellac pour dépeindre l’ambiance glauque requise. Rien que la cinquième page avec cet arbre gigantesque, où pendent des dizaines de corps à différents stades de putréfaction, suffit à donner le ton. Pourtant, à force de dessiner des créatures d’outre-tombe difformes que sont les spectres de la ville, les protagonistes plus neutres tels que les rares humains de la cité, se retrouvent dénués d’attrait physique. Ce qui est assez dommage, notamment pour le jeune garçon héroïque qui aidera la Poisse, dans sa lutte contre le maître démoniaque des lieux.
Cela reste toutefois un bel ouvrage où finalement, les affreux tels que les orcs et les gobelins, souvent relégués au second plan, resplendissent d’un charme peu commun à leur race, et ainsi se crée un attachement à ces derniers qui sont pourtant loins d’être plaisants dans d’autres aventures.
(par Marc Vandermeer)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Orcs et Gobelins T.5 : La Poisse. Scénario : Olivier Peru. Dessin : Stefano Martino & Benoit Dellac. Éditeur : Soleil. 64 pages. Sortie : le 24 octobre 2018. Prix : 15,50 euros.
Lire la chronique Orcs et gobelins T.3 : Gri’im - Par Nicolas Jarry & Stéphane Créty - Soleil
Lire la chronique "Conquêtes", le multi-univers SF de Soleil
Lire la chronique Elfes T. 18 : Alyana - Par Olivier Peru - Pierre-Denis Goux & Stéphane Bileau - Soleil Celtic
Lire la chronique Oracle, T1 : La Pythie - Par Martino & Peru - Soleil
Lire la chronique Delcourt : cap sur le western !