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Passez la St-Valentin avec "Le Petit Derrière de l’Histoire"

Par Charles-Louis Detournay le 13 février 2022                      Lien  
Lassé des fleurs peintes et qui voyagent des milliers de kilomètres avant d'arriver chez votre fleuriste ? Alors, pour la Saint-Valentin, offrez-lui/vous une bande dessinée à la fois coquine, drôle et culturelle, pas sexiste pour un sou ! Histoire de partager un moment de complicité de rire et de tendresse, voire de coquinerie sous la couette...

Nous vous présentions il y a un an le premier tome du Petit Derrière de l’Histoire, une série réalisée par Katia Even au scénario et au dessin, avec les couleurs de Marie Duclos. Notre enthousiasme n’était pas feint, car ce récit joliment troussé par l’experte en bande dessinée coquine, louvoyait habilement entre gag et intrigue au long cours, humour et érotisme de bon aloi.

Passez la St-Valentin avec "Le Petit Derrière de l'Histoire"Ce premier volume nous contait les pérégrinations de Marie, une jeune femme accueillante sous tous rapports, qui se retrouve catapultée aux temps préhistoriques dans le lit malodorant d’un homme des cavernes. Pas sotte, Marie comprend vite qu’elle est victime d’un mauvais tour : la voilà assimilée à un cobaye pour la machine à remonter le temps que son amant d’un soir se vantait d’avoir inventée.

À peine a-t-elle fait connaissance (bibliquement parlant) avec les hommes de cette époque, que Marie repart aussitôt dans les couloirs du temps. Destination : le lit des grands inventeurs ! En effet, Marie se rend progressivement compte qu’elle quitte une période temporelle dès qu’elle a pu instiguer dans l’esprit de ces grands hommes une invention qui modifie le cours de l’humanité.

Dans ce second tome, Marie poursuit ses aventures temporelles, mais à son réveil au paléolithique, elle se rend compte qu’elle n’est plus seule. Ben, son inventeur déluré, l’a accompagnée. Ils doivent faire preuve d’ingéniosité pour échapper aux autochtones, mais dans leur fuite, Ben est blessé par une flèche : sa blessure est sérieuse...

Rien de très grave, pourrions-nous penser : il suffit de retourner dans une période de l’Histoire qui dispose des médicaments adéquats... Ce serait sans compter sur leur machine temporelle qui fait des siennes. Non seulement, elle refuse de fonctionner comme il se doit, mais elle continue d’envoyer Marie, seule cette fois, auprès d’inventeurs célèbres, et qu’elle a parfois déjà rencontrés, histoire d’approfondir leurs relations à tous points de vue. Pour comprendre ce qui leur arrive, Marie devra s’aventurer encore plus loin dans les couloirs du temps !

Ce deuxième opus reprend avec réussite les ingrédients du premier tome : on se passionne pour les sauts temporels de Marie, on tente de reconnaître les grands hommes qu’elle rencontre et leurs inventions associées, on rigole des blagues souvent sous la ceinture, et l’on se délecte des planches très dynamiques qui profitent des ambiances colorées de Marie Duclos.

Prolongeant le ton faussement badin du premier tome, le scénario de cette suite va pourtant beaucoup plus loin, en proposant des raisonnements temporels parfois complexes, mais qui débouchent sur un filon scénaristique inépuisable : le retour du personnage sur son propre passé, et l’influence possible que cela pourrait engendrer.

Après une première publication aux Éditions du Chat, le premier tome était paru chez Kennes dans une version de 48 pages telle que nous l’avions découverte. La lecture de ce second tome paru également aux Éditions du Chat (mais pas encore chez Kennes), nous permet de profiter d’une vingtaine de pages de bonus ! Tout d’abord, douze planches au sein de laquelle l’héroïne donne des mots d’explications sur les découvreurs et leurs inventions (voir ci-dessous). De quoi non seulement en apprendre beaucoup, mais surtout découvrir ce qu’est l’effet Matilda, à savoir l’attribution des découvertes scientifiques à un collègue masculin. Tout cela confère une dimension complémentaire (et plus sérieuse) au principe de la série, à savoir que, selon l’expression consacrée, derrière chaque grand homme se trouve une femme.

Katia Even, même si elle oeuvre contre l’invisibilité des femmes, évite néanmoins le discours ultra-militant, en démontrant que de grands inventeurs hommes eux-mêmes ont pu être évincés, à commencer par Nikola Tesla à qui elle consacre quelques passionnantes pages... ponctuées de quelques réflexions sur le mariage et le célibat !

Les explications de Marie

Terminons en vous disant que la version collector du tome 2 du Petit Derrière de l’Histoire comprend aussi un cahier graphique avec près d’une dizaine de pleines page- hommages réalisées par Jean-Louis Tripp, Frédéric Peynet, Crisse, Christian Patty, Didier Cassegrain et bien d’autres. De quoi vous motiver à profiter également de la version collector du premier tome, qui comprend certainement le même type de bonus, et qui est toujours disponible sur le site de Katia Even.

Nous reviendrons d’ailleurs très prochainement sur le parcours de l’autrice (également éditrice) à l’occasion d’une prochaone interview et la chronique d’une nouvelle parution qu’elle a éditée. En attendant, nous vous souhaitons une bonne lecture avec Marie, bonne(s) découverte(s) et bonne Saint-Valentin !

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782931064047

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