Un groupe d’adolescents lutte pour sa survie dans un futur lointain. Seuls dans une ville déserte, ces jeunes gens se réfugient dans les entrailles de la terre pour échapper à des machines programmées pour les exterminer. Celles-ci quadrillent peu à peu l’ensemble de la ville et les survivants sont contraints d’explorer la mégalopole pour trouver de nouvelles possibilités de planque, de nourriture ou des médicaments. Mais même les denrées disponibles dehors s’amenuisent. Et, tout comme les médicaments, il est difficile d’en trouver qui ne soient pas périmées.
À chacune de leur sortie des égouts, ils doivent mener une course contre la mort. La probabilité de se faire repérer par les robots est grande. Le jeune Yann se trouve nez à nez avec l’un d’eux. Mais au lieu de le tuer, le robot, qui porte l’inscription S.A.M. sur son torse, l’épargne. Yann est convaincu que le robot a délibérément modifié la trajectoire de son arme. Contre l’avis de ses compagnons, il décide de réparer S.A.M. Yann croit que ce serait un atout sérieux pour leur survie que d’avoir cette machine à leur côté.
Richard Marazano est l’un des scénaristes les plus doués de sa génération. Il l’a prouvé dans ces précédentes histoires, que cela soit Eco Warriors, Genetiks, Cuervos ou encore le Complexe du Chimpanzé.
L’auteur est particulièrement dans son élément dans les récits d’anticipation. Malgré une trame classique, Marazano parvient à nous captiver grâce à sa grande maîtrise de la narration. Il alterne scènes dynamiques et d’autres plus posées où il prend le temps d’explorer les états d’âme de ces enfants dans un thème qui est un classique de l’anticipation qui revient aussi bien dans le mini-récit Seul au monde de Hubuc & Guilmard (1963) également exploité dans le dernier succès de Vehlmann & Gazzotti, Seuls (2006, Éditions Dupuis), remixé avec celui du célèbre film Terminator de James Cameron (1984).
Les trois autres albums qui composeront ce récit permettront sans doute au scénariste de rebondir, et de s’éloigner de ce pitch fort classique.
Le graphisme de la série est assuré par un dessinateur chinois Shang Xiao qui avait été repéré par Jean-David Morvan avec lequel pour une Chronique de Sillage. Son style réaliste, méticuleux et enlevé, est fortement influencé par l’animation. Une découverte.
(par Nicolas Anspach)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.