James est un lycéen tout ce qu’il y a de plus ordinaire, plein de vie, adorant déconner avec les copains et braver gentiment les adultes, ces emmerdeurs. Comme tout un chacun, il aime les frissons qu’évoquent ces récits de morts-vivants dont on se repaît dans les BD, les séries TV et les jeux vidéo.
Mais là, c’est réel et les adultes terrifiés, comme scotchés par un récit de Stephen King, n’y peuvent rien. Seule une nana un peu bizarre aux yeux creusés, avec une mèche argentée lui tombant sur le visage, Erica Slaughter, a l’air de savoir ce qu’il faut faire et elle n’est pas la seule semble-t-il : une société secrète aux contours un peu mystiques, aux yeux rouges et portant bandana, semble elle-aussi avoir un plan pour arrêter le carnage et éradiquer ces ombres.
Pour le shérif et ses adjoints, difficile de dessiner un mobile pour ces crimes lorsque les gamins rescapés ont l’air de délirer et parlent de « monstres » qu’ils aient moins de six ans ou qu’il s’agisse d’ados plutôt bien rangés…
Dans ces deux premiers volumes où la nuit domine, le wonder boy de la nouvelle génération des comics, James Tynion IV qui, chaperonné par le scénariste Scott Snyder, s’est fait les dents sur Batman Eternal, sur Constantine : The Hellblazer, sur l’improbable crossover Batman/Teenage Mutant Ninja Turtle, sur Batwoman ou encore Justice League Dark, aborde une série où il développe son propre univers, prévu pour être un triptyque mais bien vite prolongé vu le succès remporté par les premiers épisodes.
De fait, le dessinateur italien Werther Dell’ Edera que l’on a vu d’abord sur des fumetti : Orfani : (Orphelins, chez Glénat), Cibra, Skorpio...) ) avant qu’il n’œuvre pour Vertigo avec Loneless (Sc. Brian Azzabello) et Dark Entries (sc. Ian Rankin) et d’animer des épisodes de House of Mystery, Punisher, ou X-Force, déploie ici un beau dessin classique, à l’efficacité toute américaine mais avec une élégance toute européenne, aux cadrages tirés au cordeau et excellemment mis en couleurs par Giovana Niro et Miguel Muerto.
Il en résulte une des meilleures BD d’horreur du moment, pour l’instant encore très formatée, mais dont il nous tarde d’apprécier la suite.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Something is Killing the Children T. 1 & T. 2 – Par James Tynion IV et Werther Dell’ Edera – Traduction : Maxime Le Dain - Urban Link - 14,5€