Batman : Death Metal T. 4 - Par Scott Snyder, James Tynion IV & Collectif - Urban Comics

Qu’elle est lointaine l’époque de Crisis on Infinite Earths (1985-1986) ! En ce temps-là, DC Comics avait décidé de supprimer son multivers car jugé trop compliqué et risquant de faire fuir les nouveaux lecteurs. Depuis, le multivers est revenu sous l’impulsion d’une génération de scénaristes nostalgiques (2006), mais ses nombreuses réécritures rendaient difficile la continuité des différentes époques de l’histoire des héros DC.

Dévoilons d’entrée la conclusion du tome et de Death Metal : la création d’un Omniverse, un nouveau réseau infini de multivers ! Tous les événements de l’histoire de l’édition de DC se sont produits dans ce nouvel Omniverse, les personnages obtenant les souvenirs de toutes leurs incarnations précédentes. Bref une dimension est ajoutée, en quelque sorte, pour faire exister toutes les versions de la Terre, mais aussi du multivers ! C’est ainsi que DC Rebirth laisse désormais sa place à Infinite Frontier.

Nous l’avons déjà évoqué, mais la grande vedette de cette longue saga, débutée en 2018 et orchestrée par Scott Snyder, c’est le multivers lui-même. De la création du Multivers Noir aux innombrables versions de la Terre et des héros, la quantité devint dans cette série une qualité car il s’agissait de montrer le potentiel infini de ce concept qui structure les grandes fresques cosmiques de DC depuis toujours, ou presque.

© DC Comics / Urban Comics

Et qu’en est-il dans le menu de ce dernier tome [1] ? Nous avons évidemment droit à la grande bataille dans laquelle nos héros affrontent des versions cauchemardesques d’eux-mêmes, avec comme point d’orgue la confrontation entre Wonder Woman et le Batman Qui Rit. En soit rien de très original ou de surprenant, mais l’excentricité des vilains apportent un brin de fantaisie.

Mais ce sont surtout les épisodes "annexes", passant en revue différents groupes (Teen Titans, Sup Family, Bat Family, Arrow Family, etc.), qui se révèlent les plus touchants et intéressants. En effet, dans ces moments-là, le lecteur peut mesurer l’évolution de tous ces personnages, de leurs débuts au dernier grand événement, et l’effet nostalgique mêlé à la tendresse de les avoir vus grandir fonctionne assez bien. Et parmi ces nombreuses séquences fort réussies, il y a le touchant épisode consacré à Superboy Prime, scénarisé par Geoff Johns, à la dimension très symbolique pour les lecteurs les plus pointus ou les plus anciens.

En dépit de quelques longueurs, en particulier dans ce dernier acte, la grande fresque cosmique de Scott Snyder se sera néanmoins révélée aussi riche qu’épique. Offrant des aventures à leur mesure aux différentes figures de la Ligue de Justice, et à quelques autres, le célèbre scénariste aura aussi redonné tout son sens au multivers DC tout en lui donnant de nouveaux enfants, ce qui n’est pas rien !

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