Arcana : voyage au pays du Tarot

Issue de l’École des arts appliqués d’Aix-en-Provence, l’autrice Serana Blasco a plusieurs cordes à son arc : elle a une bonne expérience dans le graphisme et l’art publicitaire et réalise elle même son scénario et ses couleurs.

En 2015, après avoir découvert les romans Enola Holmes de Nancy Springer, dans les rayons de la librairie où elle travaillait, elle décide de se lancer dans le projet de les adapter en bandes dessinées.

Le projet Arcana développé depuis 2021 est plus personnel : il reflète son intérêt pour l’étude du Tarot et la magie et tout particulièrement sa pratique du Tarot anglo-saxon dit "Rider Waite Smith" plus coloré et illustré que celui de la tradition dite de "Marseille", le jeu ne se résume pas à un outil déterministe pour lire l’avenir mais se révèle un formidable outil d’introspection et de connaissance de soi.

Son univers fait penser à une rencontre entre celui d’Alice au Pays des Merveilles et celui d’Harry Potter (son adaptation en jeu de Tarot lui a donné l’idée de la série).

Après un premier tome d’exposition, on entre en plein dans les épreuves initiatiques au gré des lames des 21 arcanes majeurs du Tarot. Après avoir découvert leur parenté et affronté plusieurs créatures, Flora et Fauna ont assisté à la grande attaque qui a mis fin aux jours de la Grande Prêtresse.

Flora est toujours la seule apprentie de l’arcane de la Mort et Fauna est appelée avec le reste des apprentis et élus de la Grande Prêtresse à participer au célèbre parcours des 21 portes, afin d’élire sa successeure.

En se confrontant avec les arcanes personnalisés (l’Ermite, la Mort, ou encore la Tour leur réservent des épreuves savoureuses) Fauna et Flora vont devoir affronter leurs plus grandes peurs et réveiller leurs potentiels.

L’autrice semble marquée du sceau de l’arcane 17 ( l’ Étoile) : le signe des créatif capable de nous amener dans un univers singulier : le trait parfois naïf n’empêche pas de s’identifier aux personnages qui incarnent de puissants archétypes. C’est par son sens de la symétrie et des couleurs chaudes que l’autrice nous emporte dans son monde fantastique dont la trame narrative demeure encore complexe avec des enjeux non aboutis ...

Encore deux tomes pour faire le tour du jeu et permettre à ses héroïnes de passer à l’âge adulte et par la même de refaire découvrir au lecteur une des plus belle œuvre d’art sacré qui a inspiré de nombreux créatifs de Dali à Jodorowsky en passant par Dufaux et Grenson ou encore Moebius).