Qu’entend-on au juste par « patrimoine culturel immatériel » ? D’après le site de l’Unesco, cette dénomination vise à inclure au sein des inventaires patrimoniaux de chaque région/communauté des pratiques, des connaissances et des traditions transmises de génération en génération.
Autrement dit, cette catégorie élargit le concept de « patrimoine » en montrant qu’une culture ne renvoie pas seulement à un ensemble de monuments, mais qu’elle vit et existe par des initiatives individuelles et collectives ; elle se vit au quotidien via à un ensemble d’institutions qui garantissent la transmission de gestes et de pratiques que l’on retrouve dans des arts et des célébrations.
Si l’inscription de la bande dessinée à l’Inventaire du Patrimoine de Bruxelles est un événement, c’est parce que la Région bruxelloise est la toute première à ranger le neuvième art sous cette catégorie.
La bande dessinée rejoint d’autres pratiques et arts qui définissent l’identité bruxelloise : « les frites », « la culture du carillon », « la procession de Saint-Guidon », « la culture vivante de la fête foraine » « le spéculoos », ou encore, « la culture de la bière » [1]. A considérer le voisinage, est-elle quelque chose de... folklorique ?
Ironie mise à part, il n’est pas si étonnant que ce soit le berceau du grand Hergé, de Franquin, de Vandersteen ou de Jacobs qui, le premier, inscrive le 9e art au Patrimoine immatériel de l’humanité, même s’il a perdu la préséance (et son identité) dans l’usage du vocable « franco-belge ». Le Japon, les USA et la France pourraient faire de même.
(par Hippolyte ARZILLIER)
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En médaillon : photo de Christian Missia Dio.
[1] Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site du patrimoine bruxellois : https://patrimoine.brussels/
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