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La collection « Affaires d’Etat » clôture ses dossiers

Par Didier Pasamonik - L’Agence BD le 23 mai 2024                      Lien  
Cela fait des années maintenant que Glénat développe avec un succès constant ses collections-concept multidessinateurs à thématique historique : Le Triangle secret, I.N.R.I., Le Décalogue, récemment La Franc-maçonnerie… En 2021, Philippe Richelle lançait trois mini-séries parallèles, la collection « Affaires d’Etat », portant sur les décennies 1960-1970-1980, avec à chaque fois un fonds historique repérable sur lequel se greffe un récit de fiction. 3 fois quatre volumes qui se concluent aujourd’hui. Il y a quelque chose du « Bureau des légendes » dans ces récits rythmés, aux personnages bien campés et aux dialogues qui font mouche. Cela fait douze albums passionnants à lire.

« Certains déplorent qu’en matière d’éducation politique les nouvelles générations soient peu éveillées, écrivions-nous lors du lancement de la série. Certes il y a les luttes, les revendications, les causes, le plus souvent justes voire justifiées, mais elles sont rarement assises dans leur perspective historique, ce qui donne le sentiment que chaque génération réinvente l’eau tiède. Avec comme conséquence une déperdition de reconnaissance de ces corps intermédiaires qui assuraient cette retransmission : les syndicats, les partis politiques, les associations… Comment redonner le goût à cette histoire politique ? Avec ce genre de bande dessinée créées par Philippe Richelle peut-être. Elles sont autant d’exercices d’éveil à l’Histoire. Acceptons-en l’augure. »

La série se concluant, on peut dire que c’est une réussite. Oh, ne vous attendez pas à ce que Philippe Richelle reçoive moult récompenses à Angoulême ou des likes à répétition de Télérama, ce n’est pas le genre. Ses récits tiennent compte des rythmes modernes de la narration impulsés par les meilleures séries TV du moment : de bonnes fictions crédibles et bien documentées. L’usage systématique du montage alterné sent certes la fabrication mais l’on se laisse happer par le récit et par les personnages.

Quant aux dessinateurs de la série, Pierre Wachs, Regis Penet ou encore Alfio Buscaglia, ils ne prétendent pas aux cimaises du Centre Pompidou mais ils font le job, quelquefois avec brio.

Ce qui est remarquable, c’est qu’en dépit d’intrigues qui nous montrent des protagonistes experts en coups fourrés, des individus motivés par le lucre, l’aveuglement politique ou religieux ou la raison d’Etat, jamais le propos ne tombe dans une théorie du complot. Il montre un monde complexe, quelquefois empreint de bons sentiments, mais le plus souvent de petitesse. Paul Léautaud le constatait : « On sort peu démocrates du spectacle de la démocratie. » Il faut dire que ces dernières années, celui des régimes autoritaires relativise ce jugement.

(par Didier Pasamonik - L’Agence BD)

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Code EAN : 9782344057346

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