Dans quelques jours, ce sera au tour de Catherine Meurisse d’entrer à l’Académie des Beaux-Arts (ActuaBD.com y sera, bien évidemment), alors même que parallèlement, Benoît Peeters a installé son séminaire d’un an sur la bande dessinée au Collège de France. Cette reconnaissance triomphante de la bande dessinée raconte quelque chose de notre époque. Nous avons voulu en parler avec le tout nouvel « immortel » passionné de bande dessinée qu’est Pascal Ory.
Fils d’un journaliste grand reporter à Ouest France, chansonnier et chanteur de cabaret, Pascal Ory a vécu une enfance dans un milieu qui cultivait la curiosité et qui ne méprisait pas les arts populaires au sens large. C’est pourquoi, devenu enseignant, l’historien s’est intéressé au sujet alors que le fandom de la BD se forgeait parallèlement ses propres outils d’érudition avec des fanzines et des encyclopédies loin d’être rédigés par des plumes académiques.
C’est par hasard que notre invité devient critique de bande dessinée pour le magazine Lire dirigé par Pierre Assouline et qu’il accompagne, ce faisant, l’évolution d’un genre qui passe en quelques années de la production de moins d’une centaine de nouveautés par an à plusieurs milliers. Une gageure !
Devenu l’un des moteurs de l’Histoire culturelle (les Cultural Studies adaptées en terre hexagonale), c’est tout naturellement que la BD devient pour lui un secteur privilégié. Il est l’un des premiers à s’intéresser, dès les années 1970, aux heures sombres de la collaboration culturelle (sujet de sa thèse) dans le domaine de la bande dessinée, notamment dans le cas d’Hergé, mais aussi d’un journal né sous l’occupation intitulé Le Téméraire (« Le Petit Nazi illustré - Vie et survie du Téméraire 1943-1944 » chez Nautilus. Aujourd’hui épuisé, en cours de réimpression). On lui doit ensuite la biographie définitive sur René Goscinny.
En esprit vif, Pascal Ory retrace le parcours du 9e art ces dernières années avec sa rigueur et son esprit d’historien. Un document passionnant.
(par Didier Pasamonik - L’Agence BD)
(par Kelian NGUYEN)
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