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Pourquoi faut-il lire Neoforest ?

Par Christian GRANGE le 23 février 2023                      Lien  
Pour le plaisir d'une lecture fluide, de personnages bien campés, d'un univers singulier aux dessins (dont la très réussie couverture donne un aperçu) luxuriants et inventifs au service d’un scénario prenant et rythmé pour ce premier volume d’un diptyque post-apocalyptique. Vite, la suite de cette aventure prometteuse !

Pourquoi lire Cocto citadelle ? Pour ses personnages : le comte Cocto qui attend dans son palais, sa fille et une régénération transgénique pour soigner une blessure reçue lors d’une joute (à vélo) ; l’héritière du trône, Blanche, jeune femme de 17 ans partant à l’aventure dans la Grande Forêt Centrale (ah ces ado rebelles !) et ignorante de la machination qui se referme sur elle ; Paul Greem, militant pro-nature et toute une galerie de personnages secondaires, d’une diseuse de bonne aventure à la reine des fées.

Pourquoi faut-il lire Neoforest ?

Pour son suspens et la richesse de son univers. Si cet album prend le temps d’installer les personnages, il dessine également un certain nombre de pistes intéressantes et installe un univers (bagues connectées, puces de localisation, hybrides hommes-cochons, décors richement détaillés, orchidées empoisonneuses, élevages pour pièces détachées humaines…). La forêt omniprésente ne dévoile pas encore ses secrets mais le lecteur se doute bien que quelque chose est en train de mal tourner dans cette nature recréée génétiquement. De même, si le comte Cocto se résout, à contrecœur, à confier le pouvoir à son frère, il se doute qu’un complot politique se trame contre lui. Il charge Paul Greem, ancien garde forestier et opposant politique, de retrouver Blanche ; il ignore cependant qu’elle court un grave danger, tout comme son royaume.

En filigrane de ce récit, les grandes questions sociétales actuelles, de l’urgence écologique à la génétique et de la quête d’identité à l’alimentation, sans oublier la lutte pour le pouvoir, sont abordées.

Pour ses auteurs. Fred Duval, scénariste aux 40 séries selon le site de son éditeur (citons : 500 fusils, Hauteville house qui revisite l’histoire du XIXe s., Renaissance qui voit un débarquement extraterrestre, Nico, Travis, l’uchronique Jour J – Les Russes sur la Lune, Carmen McCallum, Hurlevent dans la veine Fantasy …), chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2020, nous offre un petit tour dans un futur moyenâgeux. L’effondrement a eu lieu – comme les collapsologues nous le prédisent depuis le début du XXIe siècle au moins- et une société humaine s’est reconstruite sur un modèle néo-féodal.

La palette de couleurs à dominante de tons verts et bruns de Philippe Scoffoni est particulièrement bien adaptée à l’histoire. Le présent chroniqueur d’ActuaBD se distingue donc sur ce point d’autres critiques BD qui auraient préféré des couleurs plus contrastées.

Signalons en plus du tirage « normal », une édition Canal BD avec une couverture alternative et un cahier supplémentaire de huit pages. Un ex-libris éditeur est également distribué par certains points de vente.

Le deuxième et dernier volume de NéoForest devrait paraitre en 2024.

(par Christian GRANGE)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782205203288

Neoforest - Tome 1 : " Cocto cidatelle " - par Fred Duval et Philippe Scoffoni – édition Dargaud

Dargaud ✍ Fred Duval ✏️ Philippe Scoffoni Science-fiction écologie Anticipation 🏆 Sélection FIBD Eco-Fauve Raja 2024
 
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4 Messages :
  • Pourquoi faut-il lire Neoforest ?
    24 février 2023 15:43

    Dessin réaliste remarquablement exécuté, ce n’est plus du tout fréquent.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Lol le 24 février 2023 à  17:03 :

      Vous, vous aimez SketchUp et le décalque de photos !

      Répondre à ce message

      • Répondu le 24 février 2023 à  21:39 :

        Non, je reconnais une mauvaise utilisation des photos quand j’en vois une et ce n’est pas le cas, ici. Pour votre info, tous les grands réalistes utilisent des photos, on a déjà eu ce débat 100 fois ici.

        Répondre à ce message

      • Répondu le 25 février 2023 à  00:13 :

        Ce ne sont pas du tout des photos décalquées, mais c’est évidemment fait à la palette. Et alors ? Tout le monde ou presque l’utilise aujourd’hui, les grands artistes du papier sont un espèce en voie de disparition. Scoffoni est un bon pro du dessin publicitaire, mais en BD ça reste un peu froid pour le marché français. Il devrait faire des comics.

        Répondre à ce message

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