Roxane mène une existence terne. Les soirées clopes-coke-rock s’enchaînent dans son petit appartement, sans que ses économies puissent maintenir ce train de vie.
Un jour, blasée par l’ennui et le besoin de pimenter son quotidien, elle décide de se lancer en auto-entrepreneuse dans un métier très prisé pour une clientèle bien select : la vente de culottes usées.
En quelques jours, l’argent et l’euphorie liée à sa nouvelle activité professionnelle, quelque peu sibylline, transforment sa vie. Et pour le mieux. Elle découvre le monde occulte des fétichistes, parfois sombres et glauques, vivant parfois dans le faste et la décadence, mais toujours prêts à débourser de grandes sommes pour les culottes d’une jolie fille.
Composé avec un trait fin et chargé, qui demande un certain engagement pour déchiffrer des cases touffues de détails, l’autrice nous fait entrevoir avec subtilité l’univers particulier de chaque personnage. Menée par les péripéties rocambolesques et son esthétique déjantée, la nouvelle devient une lecture engageante, de laquelle il est difficile de se détacher.
Alternant entre scènes loufoques, rencontres secrètes dans des ruelles obscures et dîners familiaux, où un simple geste de mains laisse entrevoir les tensions profondes entre Roxane et sa mère, l’album laisse déjà entrevoir une autrice prometteuse à l’œil avisé sur les rapports humains.
L’histoire qui sortira au dernier trimestre 2022 se résoudra probablement par une succession d’aventures suburbaines surréelles, saupoudrées de rock, de sexe et de débats byzantins entre potes sur la vie, l’existence, les amours, etc. Avec, en sous-texte, une réflexion sur la construction de l’estime de soi et des stratégies, parfois désespérées, que l’on entreprend pour la revigorer face à la solitude et l’ennui.
Voir en ligne : Roxane vend ses culottes
(par Jorge SANCHEZ)
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Roxane vend ses culottes. Par Maybelline Skvortzoff (scénario et dessin). Éditions Tanibis. 40 pages en noir & blanc. 7 €.
