Sir Arthur Benton (L’intégrale, cycle 1) – Par Tarek et Stéphane (...)

Sir Arthur Benton (L’intégrale, cycle 1) – Par Tarek et Stéphane Perger – Ed. Nouveau Monde

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Publié une première fois en 2005, cette aventure était épuisée depuis longtemps. C’est le premier récit en couleurs de Stéphane Perger et l’un des albums les plus célébrés du scénariste Tarek. Le voilà qui ressort en intégrale, ce récit d’espionnage évoquant le parcours d’une taupe britannique infiltrée dans l’Allemagne nazie. Benton est même l’un des artisans de la victoire d'Hitler, créature qui lui échappe totalement.

Il est arrêté à la fin de la guerre par le maître-espion français Marchand qui connaît sa responsabilité, notamment dans la mise en oeuvre de la Shoah, mais l’heure est à l’anticommunisme et à la récupération, au profit de l’Occident, des cerveaux qui ont servi le IIIe Reich.

Nous sommes dans une ixième histoire d’espionnage et de guerre arborant la croix gammée en couverture. Cet album-ci a eu le temps de faire son chemin et de récolter plusieurs prix, y compris d’institutions mémorielles. La raison, c’est que c’est un ouvrage solidement appuyé sur de la documentation historique d’autant mieux exploitée qu’elle est étayée dans cette nouvelle édition par un dossier en fin de volume.

Mais on reste dans la fiction, avec ce qu’elle a parfois d’ambigu. La thèse, c’est que l’Angleterre de Churchill a misé sur l’émergence d’Hitler par anticommunisme, ne pensant pas que le moustachu exalté arriverait au pouvoir. Une fois l’homme à la tête de l’Allemagne, Benton assiste à la mise en œuvre de la « solution finale » sans lever le petit doigt, si ce n’est en favorisant les attentats contre le régime, et notamment contre Heydrich et Hitler.

Sir Arthur Benton (L'intégrale, cycle 1) – Par Tarek et Stéphane Perger – Ed. Nouveau Monde

Un effet de flou qui permet à Tarek, historien de formation, d’installer l’intrigue et le personnage du bon Français un peu idéalisé qui débusque la taupe… Oh, bah, tant que cela peut donner le goût à l’Histoire...

Cet effet de flou et de stéréotypes se retrouve dans le dessin plutôt réussi de Stéphane Perger qui, entretemps, nous a gratifiés de l’excellent Luminary scénarisé par Luc Brunschwig. Voilà un duo d’artistes qui a bien progressé et que l’on a plaisir à retrouver.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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