Injustice face à l’accusation que « le Festival aurait « un double langage » et serait dans le « déni » en refusant de rémunérer les auteur.rice.s au titre des expositions réalisées dans différentes gares en France. »
Le FIBD souligne qu’il a pris le choix d’occuper le terrain -pour que la BD soit présente, ce qui a un coût payé sur sa cassette, alors qu’en face, aucune recette (billetterie, vente de produits dérivés, etc.) n’est espérée, mais dans le souci de mettre en avant la sélection, symbole de la créativité de la bande dessinée. Il y eut débat avec certains auteurs mais tous, affirme Franck Bondoux, le délégué général du FIBD : « ... ils ont tous finalement accepté l’idée que les circonstances exceptionnelles et l’intérêt d’une telle action pour les auteur.rice.s devaient prévaloir. Des écrits en attestent. », certains éditeurs rémunérant les auteurs, tandis que, dans leur ensemble, ils ont signé une convention avec le FIBD au nom de leurs auteurs.
Soulignant l’engagement de la SNCF à ses côtés, le FIBD trouve par conséquent l’attaque un peu facile : « nous avons plutôt le sentiment d’être exemplaire que celui d’être dans « un double langage » ne manquent-ils pas de préciser.
Une action contreproductive ?
Et de rappeler que le FIBD a été à la pointe de la défense des auteurs depuis plusieurs années : « N’a-t-il pas, entre autres exemples, accueilli (en finançant la mise à disposition du théâtre d’Angoulême) la réunion des premiers États Généraux de la Bande Dessinée, été le lieu de débats sur tous les sujets d’actualité de la profession, permis à des auteur.rice.s de donner leur point de vue dans des médias où ils étaient invités via le Festival (Marion Montaigne chez Augustin Trapenard en 2020), offert sur l’événement un lieu dédié (Magic Mirror) qui permettait de se concerter, s’informer et se former ; généré une tribune dans le temps de ces remises de Prix, permis des rencontres avec les pouvoirs publics jusqu’au plus haut niveau de l’État ?... »
Les pouvoirs publics ont certes peu répondu aux revendications des auteurs. Mais est-ce le FIBD le responsable ? Le résultat serait, selon le délégué général, contreproductif : « Cette manifestation n’est-elle pas, objectivement, un lieu d’expression démocratique ? Le fermer est-il la solution ? Le boycotter est-il vraiment la meilleure solution pour faire aboutir des revendications ? Si, malheureusement le Festival ne pouvait pas se dérouler normalement au mois de juin, que serait alors ce moyen de pression ? Abîmer l’image de marque de cet événement apportera-t-il vraiment plus de bénéfices immédiats que de préjudices pour tous à terme ? »
Terminant sa tribune par un appel au dialogue, Franck Bondoux en appelle à la raison : « Vous constaterez sans doute, malheureusement que, comme il est dit dans Aladin, « notre pouvoir n’est pas aussi grand que celui du génie de la lampe . »
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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