Leurs revendications ? L’exigence, confortée par le Rapport Racine, un rapport enterré depuis, d’un positionnement de l’État comme régulateur effectif du secteur qui permettra de reconnaitre la « carrière artistique comme métier et pas seulement comme vocation ».
Ces revendications ne sont pas nouvelles : l’année dernière à la même période 1400 auteurs avaient signé une tribune où ils annonçaient boycotter tout événement à venir « si rien n’était fait pour rééquilibrer la répartition des revenus au sein de la chaîne du livre. » Et de pointer les scandaleuses insuffisances de l’Agessa depuis 40 ans.-
L’État avait réagi, organisant, dès janvier 2020, le transfert administratif du recouvrement de l’Agessa vers l’Urssaf Limousin, lequel s’organisa dans un certain désordre et fit vivre des situations ubuesques à bon nombre d’auteurs. Ajoutez à cela la crise sanitaire, et vous comprendrez l’énervement, sinon la colère de la profession.
Tout cela en pleine « Année de la bande dessinée », plombée par la pandémie, avec comme point d’orgue la démission le 30 octobre dernier, des quatre parrains de l’événement, Florence Cestac, Catherine Meurisse, Régis Loisel et Jul dénonçant « l’incohérence et les contradictions des choix politiques à l’égard de la culture et des métiers du livre en ce temps de pandémie. »
Les signataires de cette tribune dénoncent le « double-langage » et « le déni récurrent qui est opposé sans cesse à notre travail et à notre fonction. » :
« Double langage et déni quand le Festival d’Angoulême, dont la stature internationale appelle l’exemplarité, et la SNCF, son partenaire, se refusent encore cette année même à rémunérer les autrices et auteurs dont elles exposent le travail dans les gares de toute la France, alors que chacun des autres professionnels associés à cette tâche y prélève son dû. Double langage et déni lorsque, madame la Ministre, vous répétez à l’envi, dans les médias, votre amour des artistes et la sincérité de votre engagement. […] Des aides, ponctuelles, données à quelques-uns, selon des critères et des procédures souvent obscurs, ne peuvent en aucun cas tenir lieu de politique publique du livre sur le long terme. Depuis le rapport Racine, rien n’a changé pour nous et notre statut. »
La bonne cible ?
Du côté du Festival, l’impression est que les auteurs se trompent de cible et que l’on fait porter au seul FIBD des responsabilités qui ne sont pas les siennes.
Les expositions dans les gares se sont faites avec des accords signés par chacun des auteurs exposés et avec leur consentement avec à la clé des investissements conséquents du FIBD et de ses partenaires, des investissements qui pèsent alors que le secteur de l’événementiel est complètement sinistré.
Par ailleurs, le Festival n’a aucun pouvoir sur les revendications qui sont formulées par les auteurs à l’encontre du gouvernement. Cette ambiguïté lui est insupportable. Le FIBD, plateforme unique au monde de la promotion du 9e Art a l’impression de payer seul la facture d’une situation qui le dépasse largement et sur laquelle il n’a aucune prise.
Il est clair qu’il y a là une ambiguïté qui mérite d’être signalée.
Voir en ligne : La tribune d’autricesauteursenaction.org
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
LIRE AUSSI SUR ACTUABD.COM :
Angoulême 2021 : un nouvel appel au boycott du collectif Autrices Auteurs en Action
Participez à la discussion