D’entrée de jeu, et durant presque 240 pages, nous voilà plongé dans un polar aussi noir que l’est le fond de chaque page de ce bel ouvrage au format à l’italienne. Tout est fait pour nous mettre dans l’ambiance, à commencer par une histoire tortueuse à souhait, sur fond d’un Los Angeles à feu et à sang. Durant les célèbres émeutes de 1965, celles du quartier noir de Watts, puis celles de 1992, liées à l’acquittement des quatre policiers blancs ayant tabassé Rodney King.
Bien plus qu’une trame historique, les événements liés à la discrimination des noirs aux États-Unis sont très détaillés dans cette narration ample. Mais, le récit se concentre surtout, sur les meurtres atroces commis durant ces émeutes, avec les mêmes méthodes, mais pas les mêmes cibles : des prostituées en 1965, des policiers en 1992.
C’est à la résolution du lien entre ces deux sordides histoires que nous entraîne L. Palloni. Il le fait soit en les entrelaçant dans une même page, soit en les faisant se succéder sur plusieurs. Il utilise pour cela, en plus des courts titres, un code couleur : du orange pour les événements de 1965, du bleu pour ceux de 1992.
Cela nous aide grandement pour nous repérer dans cette histoire, qu’une relecture ne sera pas de trop non plus, pour nous en faire comprendre toutes les ficelles.
À réserver aux amateurs de polars, façon Dennis Lehane ou surtout, James Ellroy chez qui l’on retrouve ces mêmes ambiances poisseuses.
(par Philippe LEBAS)
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