Deadly Class T. 10 - Par Rick Remender et Wes Craig - Urban (...)

Deadly Class T. 10 - Par Rick Remender et Wes Craig - Urban Comics

Lien

Nouveau tome pour cette série démarrée à fond la caisse mais qui semble emprunter de tortueux chemins depuis quelques volumes. De quoi rassurer un lecteur un peu perdu ? Pas certain, même si les qualités intrinsèques du comics, de son graphisme au tableau brossé d'une génération à la dérive, transparaissent toujours sous le vernis d'une narration alambiquée.

On avait laissé nos héros, et surtout Marcus, sur un cliffhanger dramatique aussi désarçonnant que puissant. La fête au chalet entre les élèves des King’s Dominion avait tourné à la boucherie et l’on se demandait comment les dommages causés pourraient trouver réparation ou dénouement.

Mais l’intrigue prend encore une fois un tour nouveau et Rick Remender s’échine à nous perdre dans des méandres narratifs qui paraissent mimer les circonvolutions chaotiques d’une mémoire cahotante. En effet, la suite nous précipite dans le futur approximatif d’un Marcus dealer à la petite semaine, et pourtant toujours aussi létal.

Le temps s’accélère et nous entraine en 1994 puis en 2001, loin de l’ancrage initial des années 1980. Toutefois, en parallèle de ces épisodes qui nous donnent à voir nos adolescents perdus en jeunes adultes qui, s’ils ne se cherchent plus, ne se trouvent pas non plus. Les destins de King’s Dominion et de son directeur se trouvent scellés. Un jalon majeur du récit, mais dont le traitement, presque sous forme "d’anticlimax", le minore et se révèle troublant. Cependant, la séquence constitue en elle-même un joli morceau de bravoure.

On attendra donc, un peu perplexe, la suite, dont l’action devrait se situer au début des années 2000, dans un contexte social et politique très différent. Les derniers volumes auront pour mission de boucler les itinéraires de Marcus et de Sayaka, qui demeurent encore en suspens. Avec, on l’espère, en parallèle du fil mafieux porté par l’héroïne, celui, politique, étroitement tissé à l’identité du héros.

(par Aurélien Pigeat)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.