C’est donc en 2001 que reprend le récit, avec un événement crucial à l’échelle de la série : l’affrontement entre Saya et son frère Kenji. On le comprend : c’est tout un pan du background de la série qui va trouver là son dénouement. Rick Remender et Wes Craig se montrent là à la hauteur des attentes avec une séquence d’anthologie pour cette confrontation dans laquelle Marcus se trouve inévitablement partie prenante.
Mais après cela, où aller ? Si Deadly Class donne à son lecteur un certain sentiment d’errance, il semble que de nouveaux fils soient en train d’être tissés ensemble, au profit d’une trame toujours politique et cette fois ancrée dans une société plus contemporaine, à la résonance plus immédiate.
La suite offre ainsi un beau développement au devenir adulte du couple Marcus-Maria. Les retrouvailles musclées et sanglantes cèdent la place à une vie rangées où les problématiques que rencontrent les marginaux aux États-Unis (questions des papiers, exploitation dans certains métiers, prix de l’accès aux soins sans mutuelle...) occupent une place prépondérante et réaffirment la fibre sociale du comics.
Le tragique endosse alors de nouveaux habits, mais toujours aussi touchants et révoltants. Et il accompagne, encore et toujours, le vieillissement de personnages dont on se dit que rien ne leur sera jamais épargné. D’autant qu’il semble, tandis que le groupe des anciens élèves se reconstitue pour un temps de célébration, que l’ombre de King’s Dominion plane à nouveau sur nos héros. De quoi prolonger un peu plus une remarquable série.
(par Aurélien Pigeat)
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Deadly Class T. 11 : A fond farewell. Par Rick Remender (scénario), Wes Craig (dessin) et Lee Loughridge (couleur). Traduction Benjamin Rivière. Urban Comics, collection "Indies". Sortie le 02 septembre 2022. 108 pages. 16 euros.
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