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Dix autrices de BD pour célébrer la Journée internationale des droits des femmes

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 mars 2021                      Lien  
Il est bon, pour sortir de ses habitudes de lecture, de trouver de nouveaux angles de vue, de nouvelles thématiques, histoire de se dessiller les yeux, de se décrasser l’esprit et de regarder le monde autrement. Pour célébrer la Journée internationale des droits des femmes, voici un coup de projecteur sur dix bandes dessinées réalisées par des autrices remarquées par notre rédaction depuis le début de l’année.

Le lectorat d’ActuaBD, comme celui de la bande dessinée dans son ensemble, est majoritairement composé d’hommes. Les chroniqueuses sont rares dans nos colonnes écrites par des bénévoles (les candidates peuvent nous écrire à redaction@actuabd.com). Tout cela n’a rien de surprenant : c’est le reflet des pratiques de ce métier, au contraire du livre jeunesse où les femmes sont majoritaires. Les autrices de BD sont néanmoins présentes et nous vous soumettons ici un choix de dix BD d’autrices qui nous semblent sortir du lot, chroniquées sur notre site depuis le début de cette année.

Dix autrices de BD pour célébrer la Journée internationale des droits des femmes

-  Moi, Mikko et Anniki de Tiitu Takalo (Rue de l’échiquier) : « BD aux accents autobiographiques, Moi, Mikko et Annikki raconte l’installation d’un jeune couple dans une maison du quartier historique de Tampere et son combat contre les promoteurs immobiliers qui tentent de mettre à terre ce quartier de maisons de bois datant du XVIIIe siècle » écrivions-nous en janvier dernier à l’occasion de l’élection de cette autrice au Prix Artemisia 2021.

-  Bergen - Par Anja Dahle Øverbye – (Éditions çà & là) : « Bergen […] est une œuvre personnelle et délicate, qui mise sur la sensibilité et l’empathie, pouvait-on lire dans nos colonnes sous la signature de Frédéric Hojlo. Une bande dessinée où douceur et rudesse se mêlent pour mieux faire sentir et comprendre les affres d’une maladie répandue mais encore trop mal considérée. »

-  Quitter la baie - Par Bérénice Motais de Narbonne (Actes Sud BD) : « Ouvrage sur la transformation, pouvait-on lire, toujours sous la plume de Frédéric Hojlo. Celle de l’être humain, au moment de l’adolescence, qu’elle soit physique, intellectuelle, psychologique ou morale. Celle de l’environnement, sous la pression de l’anthropisation du monde. Tout y renvoie sans cesse : le récit dans son ensemble, les personnages principaux, leurs actions, leurs décisions et leurs pensées, la Baie, l’irruption de figures fantastiques mouvantes... »

-  La Révolution des damnés - Par Melody Cisinski (Éditions Robinson) : «  Melody Cisinski est storyboardeuse pour les studios Pixar, écrivait François Rissel dans nos colonnes. C’est la première française à occuper ce poste. C’est précisément cette énergie et cette spontanéité propres à l’animation que l’on retrouve dans cet album. Les cadrages employés par l’artiste sont extrêmement mouvants ce qui procure une réelle fluidité à cette histoire. Alternant entre des séquences riches en dialogues et d’autres complètement muettes, Cisinski donne un rythme agréable et constant à cet album doué d’un découpage tourbillonnant. La palette colorée du livre oscille essentiellement entre les noirs et les gris, ce qui accentue le côté froid et sombre du récit, ponctué par des éclats vifs et rouges, couleur du bolchévisme évidemment. »

-  Un Papa, une maman, une famille formidable (la mienne) - Par Florence Cestac (Éditions Dargaud) : « Ponctuant son récit des différentes grandes étapes de sa vie -son entrée aux Beaux-Arts, la création de Futuropolis, son premier enfant, etc., elle livre un témoignage juste et touchant sur son enfance et un portrait presque naturaliste d’une famille « ordinaire » dans la France des années 1950-1960. » écrit encore François Rissel dans nos pages.

-  Tanz ! - Par Maurane Mazars - Le Lombard : « Maurane Mazars : un nom dont il faudra se souvenir, tant son album "Tanz !" fait office de révélation. Rarement, un lauréat du Prix Raymond Leblanc aura livré un ouvrage aussi accompli... » écrit Charles-Louis Detournay dans ActuaBD. L’autrice a reçu le Prix Révélation 2021 du Festival d’Angoulême.

-  Olive T. 1 : Une Lune dans la tête – Par Lucy Mazel & Véro Cazot (Dupuis) : « Olive est une série prévue en quatre tomes scénarisée par Véro Cazot, écrit Adrien Laurent. […] Les dessins de Lucy Mazel sont parfaits pour l’univers imaginaire d’Olive, son trait le rend magique et ses personnages sont très expressifs. Ses effets de couleurs donnent à la bulle intérieure un aspect lumineux bleu et rosé qui contraste avec le ton plus sombre du monde réel. Cela permet de passer d’un univers à l’autre, sans que l’on s’y perde dans le récit. » Olive a été sélectionné pour le Prix de la BD France Bleu 2021.

-  L’Homme de la situation - Par Lou Lubie (Dupuis) : « Grâce à sa galerie de personnages finement détaillée, écrit David Taugis, Lou Lubie maintient la tension jusqu’à la dernière scène. Même si on peut trouver un peu tiré par les cheveux le fameux virage mentionné plus haut. Les seconds rôles aident beaucoup à cette efficacité scénaristique : l’ex-petite amie, le frère, plus tard, le père, et bien sûr la famille toxique et sa mère-ogresse et manipulatrice. Au bout de l’album, une libération, qui peut faire écho à nombre de nos angoisses profondes. »

-  Le Baron Perché par Claire Martin d’après Italo Calvino (Éd. Jungle) : « Claire Martin apporte au texte une adaptation tout en vivacité par un trait qui allie douceur et énergie, écrit Laurent Melikian. Elle brille également par sa liberté d’agencement, du gaufrier à la mise en planche fouillée en passant par l’illustration en double-page, sa palette narrative est à l’image des arbres aux formes contrastées des racines à la cime, se regroupant en élégante canopée. Ses couleurs prêtent également à la détente pour mieux laisser au lecteur le loisir de s’aventurer de branche en branche, de se laisser surprendre par la beauté végétale, d’être intrigué par la démarche de ce baron aérien et comme s’il s’était égaré, de s’arrêter sur les questions posées par le romancier italien. De quoi s’élever et s’éveiller. » Cet album a également été sélectionné pour le Prix de la BD France Bleu 2021.

-  Airpussy - Par Ulli Lust (L’employé du Moi) : « La dessinatrice autrichienne Ulli Lust accorde une place importante à la sensualité et à la sexualité dans ses œuvres d’inspiration autobiographique, écrivait encore Frédéric Hojlo. Mais ces thèmes étaient déjà présents dans Airpussy, petit livre à l’humour et à l’érotisme débridés réédité cette année par L’employé du Moi.  »

On le voit donc, de l’album au roman graphique, de l’autobiographie à la fiction débridée, les femmes offrent une palette très diversifiée de lectures qui sortent des représentations convenues et stéréotypées. Une occasion de lire autrement.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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