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Gaston, Astérix et les Schtroumpfs parlent... belge !

Par Charles-Louis Detournay le 25 novembre 2022                      Lien  
Sous la houlette du petit éditeur "Noir Dessin", quelques fleurons du patrimoine franco-belge sont maintenant disponibles dans des langues régionales du Plat Pays, de quoi apporter un relief complémentaire à certains titres particulièrement bien choisis !
Gaston, Astérix et les Schtroumpfs parlent... belge !
© Tintinimaginatio - Hergé - 2022

Avec plus d’une centaine d’albums à son compteur, le champion toutes catégories des traductions en langues régionales, c’est Tintin, bien entendu ! On passe du picard tournaisien au créole antillais, tonnerre de Brest !

Quant aux autres têtes d’affiche du franco-belge, on compte bien entendu Astérix avec une trentaine de titres, Le Petit Nicolas et ses actuelles dix-huit déclinaisons, Gaston et une quinzaine d’albums, sans oublier Le Chat en bruxellois, deux albums des Schtroumpfs en breton, et quelques autres pépites.

Cette volonté de faire vivre le folklore local et historique par le biais de la bande dessinée tient souvent de l’initiative de petits éditeurs, qui se relayaient pour porter haut le flambeau du neuvième art au service des patrimoines régionaux.

Le dernier en date à s’investir dans cette entreprise louable est l’éditeur belge Noir Dessin Production. Les fans de François Walthéry le connaissent bien, car outre l’édition de divers ouvrages vantant l’Histoire et la communauté de la ville de Liège, cette petite structure publie également des albums de l’auteur de Natacha en liégeois depuis 2003. Le Vieux bleu bien entendu, suivi par le second tome en 2011, l’intégrale des tomes 11 et 12 de Natacha avec des pages inédites, les albums du P’tit Bout d’chique, etc.

Fort de son succès avec ces précédents titres, Noir Dessin Production a décidé en 2020 de pousser un cran plus loin avec de nouvelles traductions de séries iconiques. De Walthéry aux Schtroumpfs, il n’y avait qu’un pas franchi d’un bond, avec les versions en wallon liégeois et namurois des Schtroumpfs et de la machine à rêver.

L’éditeur n’en étant pas à son coup d’essai pour faire vivre ce patrimoine, il ne s’est d’ailleurs pas contenté de traduire l’album, mais l’a complété d’une dizaine de pages pour chacune des deux versions. On y retrouvait pêle-mêle des dictionnaires pour mieux comprendre les expressions du cru, des photos de l’exposition itinérante « La Schtroumpf Expérience », un dossier consacré aux dessinateurs liégeois des Schtroumpfs, etc.

En 2021, l’éditeur a remis le couvert avec les deux mêmes langues régionales, mais cette fois pour le tome 16 de Gaston, qui devient dès lors Gaffes, bévues et boulettes devient « Sot’rèyes, biest’rèyes èt boulètes » en liégeois ou « Bratches, Flotches ét Bièstrîyes » en namurois. Rien que le titre, c’est savoureux !

Et pour cette fin d’année 2022, l’éditeur a sorti deux nouvelles adaptations. Tout d’abord Les Schtroumpfs et les haricots mauves qui traitent pour rappel de la l’appétence des petits lutins bleus pour les frites. Il a été traduit en bruxellois (frite oblige !), et toujours complété d’une série de dessins et de croquis de Pascal Garray, le dessinateur de l’album malheureusement décédé à l’âge de 51 ans.

Dernier paru : Astérix chez les Belges qui méritait bien, vu le titre, une édition en une langue régionale du Plat Pays. C’est chose faite, en liégeois bien entendu, et disponible dès la semaine prochaine auprès de l’éditeur. De quoi faire le plaisir des collectionneurs ou des farouches protecteurs de ce patois local, parmi lesquels François Walthéry reste certainement l’un des plus ardents !

(par Charles-Louis Detournay)

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Code EAN :

Noir Dessin ✏️ Peyo ✏️ Albert Uderzo ✏️ André Franquin tout public
 
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7 Messages :
  • Le repli communautaire, c’est toujours moche et jamais bon signe.

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    • Répondu par Dom le 25 novembre 2022 à  20:09 :

      C’est clair, toutes ces BD ne devraient être publiées qu’en anglais !

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      • Répondu le 26 novembre 2022 à  11:16 :

        Il y a les langues, et les patois, ce n’est pas pareil.

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        • Répondu par elsdorf michel le 29 novembre 2022 à  10:16 :

          tout à fait d’accord, le patois est la saveur d’une région, mais tout le monde ne peut pas comprendre, ni sentir battre l’âme d’un terroir au travers de ses chansons, poèmes, livres ou BD

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      • Répondu par elsdorf michel le 29 novembre 2022 à  10:13 :

        Mais bien sûr, tout doit être publié en anglais, comme cela il n’y aura plus qu’une seule langue , tout sera banalisé , drôle de conception de la vie

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    • Répondu par elsdorf michel le 29 novembre 2022 à  10:11 :

      Ne cherchez pas des mots ou des positions qui n’existent pas. Ces adaptations en dialecte sont faites afin JUSTEMENT de préserver et de donner l’ envie, par le biais du média BD, de la saveur et de la valeur de nos langues qui sont en extinction. Cela n’est rien d’autres, il n’y a rien de politique là dedans, passez votre chemin si vous avez des visons de ce genre

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  • Vivement l’unique place faite à la culture américaine et un gouvernement mondial, c’est sûr, et que disparaissent tous ces marqueurs culturels spécifiques ! Mon Dieu qu’est-ce qu’il faut pas lire comme co******* aujourd’hui...

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